La tumultueuse actualité à laquelle est soumis le marché pétrolier n'est pas près de connaître un répit, du moins pas avant la tenue de la réunion des pays de l'Opep, jeudi prochain, puis celle à laquelle prendront part les pays partenaires, le lendemain. Une réunion sur laquelle, soit dit en passant, l'Algérie fonde de grands espoirs de voir les pays exportateurs membres de l'Opep et leurs partenaires parvenir à des décisions allant dans le sens de l'objectif recherché : la stabilisation du marché. Elles ont eu du bon, les rencontres en aparté, en marge du G20 à Buenos Aires. L'une de ces rencontres les plus commentées sans doute aura été celle qui a réuni le Président américain et son homologue chinois, Donald Trump et Xi Jinping, qui ont finalement convenu d'une trêve dans leur guerre commerciale engagée il y a quelques mois avant de connaître une escalade prévue à compter du début de l'année 2019 avec l'entrée en vigueur de nouvelles taxes «hors normes» sur les importations en provenance de la Chine. Mesure américaine qui, évidemment, n'aurait pas été sans réponse de l'autre géant de l'économie mondiale, avec toutes les conséquences potentielles sur le reste du monde, dont, bien entendu, les pays exportateurs de pétrole déjà mis à mal avec les conséquences sur le marché, entre autres, par les décisions du locataire de la Maison Blanche. Les Etats-Unis ont donc accepté de mettre de côté l'arsenal de mesures qu'ils avaient prévu de mettre en application en janvier alors que la Chine s'est dit disposée à contribuer à diminuer de l'ampleur du déficit commercial américain en revoyant à la hausse ses achats en produits US, notamment agricoles et énergétiques. Un des moments forts, ainsi, de ce sommet de Buenos Aires qui a fait un peu d'ombre à la nouvelle idylle russo-saoudienne, affichée par Poutine et Mohammed Ben Salmane qui, elle, était surtout attendue par les pays exportateurs de pétrole à Vienne et... les marchés rudement secoués la semaine dernière. De hauts faits qui ont donc marqué le sommet du G20 et dont les effets se sont répercutés dès les premières heures d'ouverture des grandes places que sont le marché asiatique, l'Intercontinental Exchange de Londres et le New York Mercantile Exchange. Ainsi, dans l'hémisphère sud, les cours du pétrole se sont redressés dans une proportion de 5% par rapport à la clôture de la semaine dernière, un envol que les premières explications des spécialistes attribuaient logiquement au résultat de la rencontre Trump-Jinping et à cette espèce de préaccord conclu par Riyad et Moscou pour la limitation de leur production de pétrole. Une tendance du marché mondiale confirmée, également dès les premières heures de la matinée d'hier, sur l'Intercontinental Exchange de Londres qui affichait peu avant la mi-journée 61,75 dollars le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, gagnant ainsi 2,29 dollars en comparaison avec le cours de clôture de la séance de vendredi dernier, alors qu'à New York, le baril de Light Sweet Crude, livraison en janvier, était coté à 53,11 dollars, reléguant aux mauvais souvenirs les 57,50 dollars pour le Brent et 49,41 dollars pour le baril de référence du marché américain, enregistrés jeudi dernier sur des marchés plus troubles encore bien qu'ayant traversé des moments pénibles depuis le début du mois d'octobre. Des marchés qui, de plus, seront appelés désormais à s'accommoder de l'absence, dès janvier prochain, des quotas du Qatar, certes pas des plus importants parmi les producteurs mondiaux, mais qui préfère se retirer de l'Opep pour se concentrer, comme affirmé à travers une information relayée par Reuters, sur le développement de son industrie du gaz dont il est un des producteurs majeurs. Azedine Maktour
