Il n'était pas encore 13h quand la mythique place des Martyrs était déjà noire de monde, tellement pleine comme un œuf que les manifestants décidèrent d'entamer leur marche vers le cœur d'Alger pour rejoindre leurs concitoyens qui arrivaient par milliers des autres banlieues et quartiers de la capitale. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ce torrent humain s'étalant sur plusieurs centaines de mètres s'ébranla alors en s'engouffrant dans le rue Bab-Azzoun dans une ambiance de grande fête. Organisés en carrés, les milliers de manifestants de tous les âges et des deux sexes, qui brandissant des drapeaux (national et amazigh) qui des pancartes et autres banderoles sur lesquelles étaient transcrits les mots d'ordre désormais consacrés de cette insurrection citoyenne née il y a tout juste trois semaines, entre autres «Tu prolonges le mandat, on prolonge le combat». «On ne construit pas un navire en fer, avec du vieux bois». «Se révolter, c'est rester vivant», «Résistance et non à l'alternance désignée par la France», «La rue ne se taira pas», «Bedoui dégage». Avec de nouveaux slogans apparus à la lumière des dernières mesures du pouvoir avec la palme revenue au trio Bedoui-Lamamra-Brahimi qui ont vraiment eu pour leurs déclarations de la veille et de l'avant-veille de la part de manifestants dont les rangs grossissaient au fur et à mesure de leur progression par des déferlantes humaines qui affluaient des nombreuses ruelles adjacentes, à la faveur de la fin de la prière hebdomadaire. Et l'image qui a retenu le plus l'attention, ce bac à ordures au bord duquel étaient suspendus les portraits de dignitaires du régime avec le slogan «Pouvoir à la poubelle». Aussi, le Président français a eu pour son commentaire à l'égard des dernières mesures prises par le président de la République et que l'opinion publique assimile à un soutien au pouvoir et une immixtion dans les affaires internes du pays. Et plus que lors des trois précédentes marches, les manifestants ont, hier vendredi, fait davantage de civisme et d'organisation avec des jeunes qui distribuaient eau minérale, gâteaux et autres friandises. Ceci au moment où d'autres, sachets à la main, ramassaient tous les déchets laissés sur la chaussée par les manifestants. Il était 14h quand cette marée humaine pointait le nez à l'autre place mythique de la capitale qui était déjà noire de monde. M. K.