Depuis le lundi 2 avril 2018, le téléphérique de Constantine a cessé de fonctionner pour une période estimée initialement à 16 mois ,soit une reprise prévue en août 2019, mais il n'en est rien encore. Les travaux sont toujours au point mort, au grand désarroi des milliers d'usagers habitant le côté nord-ouest de la ville des Ponts. L'arrêt de ce moyen de transport a été indispensable pour une grande rénovation qui touchera toutes les pièces du système et une mise à niveau, selon l'annonce de l'Entreprise de transport aérien par cabine (Etac). Après plus de 20 mois, le chantier, à travers les 3 stations, est abandonné. Aucun signe de vie et aucune information n'ont été donnés par les responsables de la Direction de transports de wilaya aux Constantinois qui s'impatientent pour revoir les cabines du téléphérique remises en service. Selon un ingénieur exerçant au niveau du chantier, les travaux sont suspendus au niveau de deux stations sur trois, concernant l'installation des câbles pour les cabines, pourtant réceptionnés par l'entreprise. Le taux d'achèvement du système électromécanique se situerait entre 60 et 70%, tandis que les travaux de génie civil et de restauration au niveau de la station CHU Benbadis ne dépassent pas les 50%. Le retard est attribué à un problème d'ordre financier. Il est à préciser que les travaux de maintenance et de réhabilitation générale de tout le système électronique, y compris celui les stations, ont été programmés en 2017 lorsque le système avait dépassé les 22 000 heures d'exploitation de 3 000 heures supplémentaires accordées par l'entreprise Verital, seule habilitée à délivrer les autorisations d'exploitation. Le ministère des Travaux publics avait fait une exigence aux agents chargés de la gestion et de la maintenance du téléphérique, de suivre une formation «spécialisée» dans le cadre de la restructuration de la gestion de ce moyen de transport. Des cours spécialisés théoriques et pratiques ont été dispensés pour une période de 3 à 6 mois aux agents ciblés par des experts internationaux pour permettre un fonctionnement «fiable et durable» du téléphérique. Les travaux de maintenance du système de fonctionnement du téléphérique ont été lancés tout de suite après l'achèvement du cycle de formation. Cependant, la crise financière et l'absence d'une bonne gestion administrative ainsi que le manque de suivi ont eu pour effet de retarder les travaux au niveau de ce moyen de transport qui a facilité le déplacement à plus de 100 000 habitants des quartiers de Loucif, de Ziadia et de l'Emir Abdelkader et allège considérablement le trafic routier sur la région nord-ouest de la ville. Selon les statistiques établies, 20 millions de passagers ont emprunté le téléphérique depuis 2008, date de sa mise en exploitation, avec une moyenne de 10 000 passagers par jour. Ilhem Tir
