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Vers la République des souverainistes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 07 - 2020


Par zoubir zemzoum
A quelques encablures de l'Europe, sur la rive sud de la Méditerranée, nous suivons, comme de nombreux autres observateurs, avec une attention particulière, l'évolution du mouvement de contestation et de revendication qui agite la société européenne. Nous sommes à l'écoute, aussi, des discours qui fusent de ce bouillonnement sociétal.
Exprimé sporadiquement et de différentes manières, le mécontentement populaire, existant dans certains pays de cette région, prend de plus en plus de l'ampleur, avec l'aggravation de la situation économique et sociale générée par la pandémie du coronavirus. Il dénote, de notre point de vue, de la gravité de la crise, à la fois idéologique, politique, économique et sociétale, qui secoue les fondements même du système capitaliste, dans sa version ultra libérale imprimé au régime républicain qui en est sous-jacent. S'il mérite, de notre part, un examen approprié, c'est parce que, dans nombre de pays en voie de développement, les peuples qui affrontent les difficultés générées par la mondialisation du capitalisme qui leur est imposée, espèrent résoudre les problèmes, d'ordre politique et économique qui se posent à eux, en optant pour le modèle républicain occidental suggéré ou imposé par les puissance représentatives des multinationales qui gouvernent le monde.
Après l'échec de l'étatisme qui a inspiré et guidé, pendant longtemps, les choix fondamentaux, le système politique et le modèle de développement économique occidental sont les exemples auxquels se réfèrent, désormais les élites politiques et les gouvernants, de ces nations, pour justifier le brusque changement de cap opéré dans leurs régimes.
Or l'impact des répercussions sociétales de la crise multidimensionnelle, affectant la plupart des pays d'Europe, sur le devenir des systèmes en place, devrait donner bien des raisons de douter du bien-fondé des finalités matérielles et immatérielles d'un tel projet de société.
Les analyses explicatives des causes de la crise présente avancées par les hommes politiques, toutes tendances confondues, ne traduisent pas, à notre sens, les véritables causes du bouillonnement sociétal existant et la multiplicité des contestations et des revendications des différentes franges de la société.
Certes, l'augmentation du chômage et de la pauvreté, la montée de la violence et de l'insécurité, la gradation de la pollution du ciel, des cœurs et de la vie, l'appréhension de l'avenir, apportent un premier éclairage sur le sens de cette fronde. Mais la grogne exprimée par les sociétés européennes véhicule, nous semble-t-il, des messages qui vont bien au-delà de la simple revendication sociale, d'ordre essentiellement matériel.
N'est-ce pas, là, l'expression d'un véritable ras-le-bol général de la société contre la mondialisation du capitalisme et son libéralisme déshumanisé ? Toutes les marches et les grèves à répétition du monde du travail ne dénoncent-elles pas aussi les carences des gouvernants des Etats et l'incapacité de la classe politique à apporter les solutions souhaitées par le citoyen ?
Devant l'inertie de l'Etat et la faillite de la classe politique, la réplique de la société, parfois violente, se veut une démonstration de sa volonté d'émancipation du joug d'un capitalisme international dont l'orientation ultra libérale actuelle tend de plus en plus à aliéner sa souveraineté, sa liberté, son identité et ses acquis sociaux.
La prise de conscience collective de la société européenne n'est pas encore pleinement au rendez-vous, parce que sa gestation est lente du fait des pesanteurs idéologiques du passé, mais les perspectives de changement auxquelles aspire la société finiront par avoir raison des antagonismes subjectifs actuels.
Au regard des objectifs visés par la lutte plurielle et multiforme de l'ensemble des sociétés européennes -la refonte de la République et la formulation d'un nouveau projet de société — l'unification des rangs de la société se dessinera, à brève échéance, autour de l'unicité de ce combat du destin.
Face à la situation générée par les fâcheuses retombées de la mondialisation du capitalisme et de son libéralisme débridé, par les effets du productivisme outrancier de son modèle de développement économique, par la généralisation et la standardisation aliénante de ses modes de consommation, de culture et de vie, et somme toute par ses finalités «civilisationnelles» inquiétantes, les citoyens européens ne pouvaient que se révolter contre un tel modèle à contre-courant de leur vision sur le devenir des peuples et de l'humanité.
Bousculé par une société qui rejette un nouvel ordre national et mondial non respectueux de sa souveraineté, de sa liberté, de son droit de choisir et de décider de son devenir matériel et immatériel, pressé par un capital dominant qui se préoccupe essentiellement de sa reproduction élargie et de ses profits, l'Etat-Nation, dans ces pays, est acculé. Il ne lui reste comme alternative que le choix entre son obligation de se soumettre à la souveraineté de la société d'où il tire sa légitimité ou de se plier à la volonté du capital international et d'accepter alors de subordonner sa souveraineté et celle, par conséquent, de la société aux exigences des cartels. Si «l'Etat-Nation» se conforme aux seules directives du capital, pourrait-il alors assumer, sans dommage, la responsabilité d'une telle décision génératrice de conflits dont il ne peut sous-estimer et encore moins ignorer les conséquences sur la stabilité et la cohésion de la société qu'il est censé incarner et sur l'unité de la nation dont il est le garant ?
Outre la problématique de «l'Etat-Nation», celle relative à la démocratie représentative est également mise en évidence par l'incapacité des formations politiques qui se relayent à la tête de la gouvernance de l'Etat à imposer aux mandants du capitalisme mondialisé les solutions nationales salvatrices. La gradation de l'abstention lors des différents rendez-vous électoraux témoigne de la défiance de la société, non seulement vis-à-vis de la classe politique, mais vis-à-vis, aussi, du système de démocratie représentative prévalent.
Le taux grandissant, de cet abstentionnisme, illustre bien la profonde crise qui secoue le régime républicain lui-même. C'est la première fois, depuis des lustres, que la République voit ses fondements ébranlés par une contestation sociétale d'une telle ampleur. Toutes les fissures, politique, économique, sociale et morale qui lézardent sa bâtisse institutionnelle attestent de l'étendue du fossé existant entre la République d'hier et le citoyen d'aujourd'hui.
Le durcissement politique de ces mouvements contestataires et revendicatifs , la violence grandissante de leurs actions aux plans national, continental et international expriment l'exaspération d'une société qui supporte de plus en plus mal les atermoiements de l'Etat et les querelles politiciennes que se livrent les partis politiques de droite et de gauche pour la seule conquête du pouvoir, suite à des luttes jugées stériles puisque ces formations politiques, une fois au pouvoir, ont tendance à s'éloigner de leurs programmes voire de leurs doctrines.
La droite n'affiche pas toujours sa détermination d'aller au bout de sa vocation libérale de peur de remettre en cause l'équilibre social sur lequel s'appuie et s'articule sa stratégie politique. La gauche dévoile, par l'ambivalence de son discours et les velléités de son action, les limites de sa volonté d'opposition aux desseins du capital international et son incapacité à infléchir le cours de son libéralisme dans le sens sociétal et humaniste du programme énoncé à chaque rendez-vous électoral.
D'où l'impéritie de ces deux forces politiques à imaginer les solutions aux problèmes de la société.
En vérité, le mal profond qui mine le régime républicain occidental, son système politique et son modèle de développement économique, social et sociétal, remonte à l'origine même de son essence. C'est cette remise en cause de ce modèle de république institué par la bourgeoisie d'antan dans ses dimensions politique , économique, sociale et sociétale qui doit nous inciter à rouvrir le débat sur ces problématiques- souveraineté, démocratie — qui va déterminer les fondements de la nouvelle République que le peuple algérien veut instaurer et à laquelle aspirent tous les peuples du monde.
Z. Z.


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