C'est vrai que la situation qu'impose la pandémie n'arrange rien et que le coronavirus a bon dos ! Au rythme où vont les choses, il va finir par faire laver plus blanc que blanc tout ce qui aide à tourner de travers, par justifier les lenteurs les plus inconcevables et excuser chacune des dérives en vogue, pourtant, depuis des lustres. Des travers que l'on ne remarque même plus et qui nous sont devenus tellement familiers que l'on ne conçoit presque plus la vie sans eux. C'est vrai qu'il n'y a pas plus agréable que de marcher sans se tordre la cheville parce qu'à la mairie, on a de nouveau pensé à refaire quelques trottoirs. On finit par se dire qu'il vaut mieux refaire les trottoirs que ne rien faire du tout, tellement tout paraît aller au ralenti et tellement la Covid-19 semble nous être tombée dessus en temps opportun. Comme pour détourner le regard des choses essentielles et même de celles ordinaires. Comme des nouvelles peu réjouissantes, par exemple. Non pas que ce sentiment désagréable nous soit totalement inconnu. J'ai abordé, hier, le cas d'Algérie Télécom comme j'aurais pu citer celui de Sonelgaz où lorsque vous vous y rendez pour vous acquitter d'une facture, on vous répond, ce qui arrive très souvent, que les appareils sont à l'arrêt faute de connexion à internet. Vous rentrez chez vous en n'étant pas certain que le jour où vous vous représenterez à l'agence, les choses se seront arrangées. Et il y a aussi SEAAL et la dernière trouvaille des agents chargés de relever votre consommation pour vous facturer ce que vous devez à l'entreprise. Ils ne se présentent plus chez vous mais glissent dans votre boîte aux lettres un imprimé vierge et surtout pas daté. À vous de deviner quoi faire, de vous débrouiller pour relever, noter votre consommation et d'aller rapporter le tout à l'agence. Voilà pourquoi on choisit de faire profil bas plutôt que de protester. Et voilà pourquoi lorsque ceux dont c'est le boulot de se déplacer consentent à le faire, vous vivez l'acte en question comme un privilège. Et, lorsque vous en parlez autour de vous, on vous dit que les faits sont plus fréquents qu'on ne le pense. M. B.