Plusieurs centaines de militaires, — plus de 500 selon les organiseurs et plus de 200 selon les services de sécurité — des appelés ayant accompli leur service national durant la décennie noire, se sont rassemblés dimanche matin devant le secteur militaire de Bouira pour réclamer leurs droits. Après plus d'une heure de rassemblement effectué dans une parfaite organisation, en ayant pris le soin de laisser la voie libre pour la circulation routière, brandissant des banderoles, quatre représentants ont été admis à l'intérieur de l'édifice, où ils ont pu voir le commandant du secteur auquel ils ont remis leurs doléances. Selon nos informations, les appelés des années 1990, surtout ceux ayant accompli leur service national entre 1992 et 1996, avaient été maintenus pour une période allant de 4 à 6 mois, en plus des mois prévus par la loi. D'où leurs incessantes revendications pour que ces mois accomplis en plus de la durée légale soient considérés comme les mois accomplis par les rappelés qui étaient indemnisés en bénéficiant d'une pension depuis 2012. Ces appelés, plus connus sous le nom des 18+6, et qui sont des dizaines de milliers à l'échelle nationale, et qui ont payé un lourd tribut dans le cadre de la lutte antiterroriste en ayant dans leurs rangs plusieurs centaines de martyrs, dont beaucoup ont été tués durant cette période complémentaire de six mois qui leur a été ajoutée automatiquement après la fin de la période légale des 18 mois, revendiquent depuis 2014 leurs droits à une pension. Une pension pour les veuves et ayants droit de cette frange de militaires, une prise en charge médicale au niveau des hôpitaux militaires, une carte Chifa à 100% et un rappel pour toutes les années passées sans aucune pension ni indemnité. À l'issue de l'entrevue avec le commandant du secteur, un des porte-paroles dira que le commandant, qui leur a rappelé que lui-même est un militaire ayant été au devant de la lutte antiterroriste et qu'il comprenait parfaitement leurs revendications, a promis de transmettre leurs doléances au ministère de la Défense nationale. Le ministère de la Défense, qui devrait recevoir des dizaines de doléances similaires émanant des 48 autres wilayas, puisque le sit-in d'hier devait être organisé à travers tout le pays par les contestataires, ces hommes qui avaient répondu à l'appel du devoir au moment où le pays avait besoin d'eux, au péril de leur vie. Y. Y.