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... Il était une fois une Assemblée croupion et des députés véreux...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 09 - 2020

Après avoir botté en touche tout au long du printemps et de l'été en arguant du fait que la procédure de validation de l'amendement constitutionnel exigeait qu'elle recueille, en amont, l'avis du Parlement, le chef de l'Etat vient enfin de se décider à fixer la date pour écourter cette législature. Même si l'on sait que le Palais n'avait pas d'autres choix en pareille occurrence et que cette dissolution eut pour origine une solide revendication politique que le Hirak avait exigée, il n'en demeure pas moins que le Président est parvenu à l'imposer d'une manière soft. Celle de recourir justement aux mécanismes constitutionnels afin d'attester qu'il demeurait surtout attentif à la rénovation du parlementarisme pluraliste sans qu'il soit question de bannir, de la future compétition des urnes, un quelconque courant politique parmi ceux qui, à présent, siègent encore.
Alors que la refonte du Parlement suppose une redistribution des cartes au sein du paysage partisan, cette possibilité risque bel et bien de susciter des troubles au sein de la classe politique. Un dilemme que seule la volonté politique pourra trancher dans l'intérêt même de la prochaine refondation du parlementarisme. Mais alors, par quel artifice juridique sera-t-il possible d'interdire aux appareils qui avaient servi de béquilles au précédent régime de postuler à nouveau à des sièges dans les prochaines chambres ? C'est-à-dire ceux qui, durant une décennie, survécurent dans l'arrière-cour du pouvoir en leur qualité de complices du pillage national. Tant il est vrai que la moindre concession à ce sujet signera infailliblement l'échec de la supposée «nouvelle Algérie».
Par ailleurs, quand certains s'engagèrent dans les impensables manœuvres préjudiciables à l'intérêt national, d'autres, plus scrupuleux tout de même, se sont prémunis des gravissimes compromissions ; or, cela ne les différencie qu'en partie ! En effet, n'ont-ils pas été les bénéficiaires des mêmes faux mandats qui leur furent alloués ? Car, à la fin du compte, de quels credo pouvaient-ils se distinguer les uns des autres sinon du dérisoire refus de s'impliquer dans les magouilles alors que «les uns» sont aussi illégitimes que «les autres».
Certes, la faillite de ce multipartisme incombait essentiellement aux manœuvres du pouvoir. Seulement, il n'est pas possible de passer sous silence la tentation des partis d'être dans les bonnes grâces du régime. Autrement dit, la problématique relative aux libertés politiques les a toujours concernés. Mieux encore, elle n'a jamais cessé d'interpeller les partis et leurs députés afin de les mettre en garde contre les compromettantes concessions. Hélas, à une ou deux exceptions près, la plupart ont eu à ce sujet d'autre souci que celui d'accéder à la visibilité du premier cercle, quitte à faire peu de cas de la doctrine de leurs partis. Sacrifiant sans vergogne le peu de conviction qui était la leur, ils devinrent de bons clients au soudoiement.
Que de temps à autre quelques députés acceptèrent de se confier de leurs erreurs, illustre l'ampleur des dégâts commis par les compromissions politiques. C'est évidemment ce que visaient les manœuvres du Palais dont la tâche allait devenir un peu plus aisée au fil des ans. Sauf que de toutes les personnalités qui n'eurent de cesse d'insister sur l'impérative nécessité d'une refondation de ce Parlement dévoyé, il y eut le défunt El-Hachemi Cherif et son MDS. Quinze années après sa disparition (août 2005), son diagnostic demeure étonnamment actuel. Lui qui refusa d'emboîter le pas au pragmatisme des « entristes », dénonçait, en son temps, les sirènes électorales tout en parvenant à s'imposer médiatiquement comme l'unique voix capable d'esquisser les lignes rouges susceptibles d'interdire les accommodements. Durant au moins une décennie, il fut, en quelque sorte, l'arpenteur des libertés et l'ennemi radical des arrangements d'appareils, lesquels ne seraient rien d'autre que des calculs d'intérêts sans rapport avec le bien public. D'ailleurs, il était perçu comme un dogmatique manquant de «réalisme» auprès de nombreux acteurs qui se méfiaient de sa dialectique. À l'épreuve du temps et des déconvenues que connurent notamment les partis de l'opposition, certains acteurs finirent par adhérer à son scepticisme, surtout que, moins d'une année après l'arrivée au pouvoir de Bouteflika, il alerta clairement les courants hostiles aux options pro-islamistes du caractère délibérément mortifère de la fameuse amnistie que l'on allait plébisciter.
«Nous sommes dans une situation qui ne nous permet guère de partager la même démarche avec ceux qui viennent de s'associer au large compromis que le pouvoir vient de proposer», déclarait-il. Qualifiant le «ralliement», sans condition, aux stratégies qui firent prévaloir la question de la participation du FLN et RND aux côtés des islamistes de pacte dangereux, il estimera que tel n'était pas le rôle des vrais courants démocratiques. Lesquels, dira-t-il, n'auraient pour seul objectif que la «conquête de la société» !
La voilà justement l'expression qui résumait, à cette époque, ce qui était attendu de la vocation de parlementaire. Esquissée en tant que ligne d'horizon, elle fut vite supplantée par la corruptibilité qui s'était propagée auprès des piètres mandataires siégeant dans les deux chambres. Le monumental échec de la représentativité parlementaire atteindra alors son pic après quatre législatures. Entre 2002, 2007, 2012 et 2017, la gangrène finira par affecter la majorité des bénéficiaires de maroquins.
C'est ainsi que, faute d'avoir ignoré la déchéance morale qui les guettait, même les respectables courants de l'opposition connurent à leur tour l'infâme censure de la parole contradictoire. Doucement, alors ils abandonnèrent l'hygiénique posture du désaccord dont ils firent usage pour le passé. Désabusés, ils se replieront dans un mutisme salvateur et parfois même céderont leurs mandats de crainte d'être happés par la peste rongeant ce qui leur reste de dignité. Il est vrai qu'ils ne disparaîtront pas tous du paysage politique mais tous sont d'ores et déjà atteints. Telle est la morale de l'étrange fable de nos démocraties.
B. H


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