Ils ne manquent pas de souffle, tous ces prédateurs qui ont ruiné le pays et osent prétendre qu'ils sont victimes d'une injustice. Ouyahia injustement incarcéré ? Il voudrait nous la faire à l'envers qu'il n'agirait pas autrement. Quelle honte ! Toutes ces affaires qui donnent le tournis et la nausée ! Tous ces hauts fonctionnaires qui n'ont pas pensé à se préserver ou à donner un exemple moins humiliant à leurs héritiers. Ils ne sont pas les seuls à s'être consacrés au détournement à grande échelle. Ils se sont, le plus souvent, fait assister par leurs enfants. Une progéniture complice des méfaits du père et qui a roulé carrosse tandis que le pater familias était aux commandes. En les regardant se pavaner à bord de leurs bolides, les algériens, dans leur grande majorité, ont acquis la certitude qu'ils n'auraient aucune difficulté à assurer la continuité, à prendre la relève de ceux, parmi la grande famille de la îssaba, qui sont enfermés sans que l'on ait annoncé la moindre démarche ni entamé les procédures annoncées. Celles dont on affirme qu'elles permettront une récupération, hypothétique, des sommes colossales qui font des petits dans des comptes étrangers, au secret inviolable. Des sommes faramineuses qui attendraient de servir les projets envisagés par les voyous qui les ont détournées et s'impatientent, aujourd'hui, en prison, en attendant de recouvrer la liberté. Celle qu'ils ne désespèrent pas d'arracher à leurs geôliers ! Je dis ça, je ne dis rien. Mais il y a le fait que l'on n'ait fini ni d'assainir la place ni d'enquêter pour tirer au clair tout ce que les hommes qui logent gracieusement en prison ont commis comme délits, au pluriel, en creusant une tombe insondable au pays. On s'est, en majorité, réjoui des condamnations et applaudi le passage des fourgons qui livraient les hauts responsables et hommes d'affaires que l'on sait à des tribunaux officiant quasiment 24 heures sur 24. Et puis, le doute a commencé à s'installer en même temps que la pandémie calmait les énergies et ralentissait le rythme des réquisitoires. Les algériens doutent. Ils ne baissent pas les bras, mais ils doutent et le disent. M. B.