Condamné en première instance à une lourde peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 1 milliard de centimes, Yacine Mebarki voit sa peine réduite à une année de prison ferme par la cour de Khenchela à l'issue de son procès en appel. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - L'affaire de Yacine Mebarki, en détention depuis le 1er octobre dernier, suscite toujours une grande indignation du fait des poursuites sur la base de ses opinions, y compris religieuses. Le verdict de son procès en appel était très attendu par les observateurs après sa condamnation spectaculaire par le tribunal de première instance de Khenchela à 10 ans de prison ferme et une amende de 10 millions de dinars. Cette peine a été ramenée par la cour de Khenchela, qui a annoncé, hier, son verdict, à une année de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA. Une décision qui a soulagé un peu les défenseurs des droits de l'Homme qui exigent toujours sa libération, en estimant que « Yacine Mebarki est un détenu d'opinion », présenté par le Comité national pour la libération des détenus comme « militant amazigh et hirakiste » de Khenchela. Selon Hachem Saci, un membre du collectif de défense, le juge de la cour de Khenchela a retenu trois chefs d'inculpation à l'encontre de l'accusé, à savoir «offense aux préceptes de l'Islam», «incitation à la haine et la discrimination» et «détention de munitions de guerre». L'accusé a été absous des trois autres accusations, à savoir «profanation du Livre sacré», «incitation d'un musulman à se convertir à une autre religion » et « pression sur un musulman pour changer de religion». La veille de la prononciation du verdict, des intellectuels, des responsables politiques, des journalistes, des syndicalistes et des militants ont appelé à sa libération. Un cadre du PT acquittée à Jijel Si le verdict dans l'affaire de Yacine Mebarki n'a pas satisfait les militants et défenseurs des droits de l'Homme, un autre son de cloche a résonné du côté du tribunal de Jijel où une syndicaliste et militante a été acquittée. Il s'agit de Mme Souilah Chahinez, mère de famille, responsable syndicale à l'Université de Jijel et membre du bureau politique du Parti des travailleurs (PT) qui était poursuivie pour «outrage à corps constitué» et contre laquelle le procureur de la République avait requis une amende de 100 000 DA. Le juge a prononcé dans la matinée son acquittement, au grand soulagement des responsables du PT, à leur tête la secrétaire générale Louisa Hanoune, qui se sont déplacés à Jijel pour lui apporter leur soutien. Selon le PT, Souilah Chahinez avait été convoquée le 12 octobre dernier par la justice en relation avec le partage sur sa page Facebook d'une photo montrant une manifestation de femmes à l'occasion du 8 Mars à Alger dans laquelle des femmes ont été brutalisées par des policiers et à laquelle elle a joint le commentaire : «Les femmes n'ont pas besoin de roses, mais elles méritent du respect et de la considération.» Le parti, qui ne se remet pas encore de la détention de sa patronne, avait dénoncé, en annonçant la convocation du membre de son bureau politique, «la judiciarisation et la criminalisation de l'action politique organisée». K. A.