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L'Etat et le paradigme du fédéralisme : un débat est-il oui ou non possible ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 03 - 2021

Comment se porte l'Algérie du présent ? Difficile d'y répondre en peu de mots, car, rares sont les diagnostics fiables qui soient en mesure d'esquisser ce que seront les futures années. En somme, nul ne peut affirmer sérieusement que la crise politique est derrière nous et qu'il suffit de scruter quotidiennement le ciel de la « nouvelle Algérie » pour qu'aussitôt tout s'éclaire grâce à des plans sur la comète avantageusement décrits par les marchands d'optimisme. Certes, les belles constructions idéologiques datant d'une époque révolue ont révélé, à l'usage, une évidente fragilité. Pourtant, même les mots de ces vieux discours résistèrent au langage du présent, puisqu'ils servent encore de verbatim aux débatteurs du Hirak. Mieux encore, ces ultimes usagers persistent dans ce privilège d'initiés et n'hésitent pas à se projeter dans des initiatives courageuses lorsque l'intuition politique les alerte contre le risque d'effondrement.
Or, la représentation de l'avenir du pays comporte beaucoup de blancs et pas mal de pointillés dans son histoire que justement certains « militants politiques » (sic) souhaitent exploiter en lançant un appel à une « conférence régionale de Kabylie ».(1) L'opportunité d'un pareil débat essentiellement centré sur le « fédéralisme » étonne par son interprétation. Pis encore, le projet risquera de focaliser injustement des reproches sur le « sectarisme berbériste », comme ce fut le cas à la suite de l'initiative du RCD en 2012.
En effet, entre le soupçon de la surenchère politicienne et la solide mise en équation de la refondation de l'Etat-Nation, n'y a-t-il pas un régulateur des événements, seul étalon en mesure de fixer la bonne mesure à adopter tout autant qu'il désigne l'exact échéancier pour y parvenir ? Dit autrement, était-il politiquement nécessaire d'ouvrir un débat aussi problématique que celui de repenser de fond en comble la construction juridique de l'Etat au moment où la préoccupation impérieuse était de solder les pratiques criminelles du vieux système qui fut à l'origine du délitement de l'unité nationale elle-même ? Cela a toujours voulu dire que le souhait de reconsidérer le pays dans ses modalités de fonctionnement institutionnelles, sans pour autant remettre en question son caractère centralisateur, est possible, notamment au vu du désastre hérité en décembre 2019. Car, malgré ses 59 années d'existence, l'Algérie donne toujours l'impression d'une nation structurellement inachevée. C'est-à-dire un pays presque approximatif, quand bien même il recourt à la surenchère en multipliant aussi bien les wilayas que les daïras alors que les « zones d'ombre » se recensent par milliers. Bref, un « Etat avorté » pour reprendre à nos dépens l'humiliant jugement du linguiste américain Noam Chomsky. Un constat tout aussi exact que l'avaient été les anciennes révoltes dénonciatrices des discriminations culturelles lesquelles avaient régulièrement mis à nu la stigmatisation d'un pouvoir politique borné, n'ayant jamais hésité à instruire de faux procès contre des populations, reprochant à l'espace berbère son inclination au séparatisme.
Comme on le constate, si la préoccupation cardinale était naturellement la Kabylie quand le RCD proposait un « Etat unitaire et régionalisé » et si cette fois-ci aussi l'appel des « militants politiques de Kabylie » ne souhaite conférer qu'entre Kabyles, dans une première phase, cela ne doit en aucune manière susciter des soupçons de dissidence en ce sens que l'utopie du fédéralisme a depuis toujours accompagné les préconisations des leaderships de la région. En effet, ce statut de plus en plus revendiqué à présent a certes fait ses preuves positives sous d'autres latitudes. Sauf que là où il était parvenu à devenir un modèle pour la citoyenneté et un ciment pour la Nation, il avait fallu quand même attendre plusieurs décennies. Est-ce le cas de l'Algérie en 2021 où un jacobinisme au rabais avait sévi durant 20 années au point de tribaliser les institutions ?
Comme quoi, la « nouvelle Algérie» devra se faire une raison dans le futur tant il est vrai que « ce n'est pas la régionalisation qui menace la Nation mais le régionalisme d'Etat », comme l'avait si bien dit Saïd Sadi en 2001 déjà ! Avant celui-ci, il y eut d'autres précurseurs ayant abordé le même registre. Il suffit de remonter aux années Zeroual pour retrouver, en 1997, la première expérience avec l'institutionnalisation d'un gouvernorat d'Alger. Celle-ci aurait, a-t-on dit, révélé quelques chevauchements de prérogatives en l'absence de mise en conformité constitutionnelle, cependant, elle n'avait pas manqué de susciter de l'intérêt dans les grandes métropoles du pays. Ediles (APC, APW) et fonctionnaires pensaient que ce transfert des missions de l'Etat vers les régions avait un avantage certain. Celui de contourner la bureaucratie du sommet de l'Etat. Or, ce qui fut perçu positivement comme un laboratoire préparant à la régionalisation fut brutalement abandonné par Bouteflika en 2001. Au prétexte qu'il y aurait des incidences préjudiciables à l'unité nationale, l'ex-locataire d'El-Mouradia craignait l'émergence de gouvernorats multiples susceptibles de réduire l'espace de ses manœuvres.
En somme, cette perspective jadis posée par un courant politique qui n'avait eu finalement que le tort d'être trop imaginatif pour ne pas rassurer la nomenklatura effrayée par les laboratoires « autonomistes », était déjà précédée en 1991 par l'initiative d'un certain colonel de la Wilaya II historique du nom de Boubnider qui était, lui aussi, fasciné par le modèle des Länder allemands. En vain, puisque ce célèbre « Saout El-Arab » sera combattu par des lobbies dépositaires du culte de la « Nation-Etat une et indivisible ». Un tabou et une imbécillité sans pareil à l'image du ministre de l'Intérieur de l'an 2016 qui décréta qu'aucune résolution allant dans ce sens-là ne sera débattue au cours d'un ridicule symposium. Bref, il était le cacique indigné réagissant à la manière des traditionnels exégètes du parti unique. Celle de n'avoir jamais de réponses qui satisfassent les interlocuteurs.
B. H.
(1) Le quotidien Liberté a publié dans son édition du 21 mars un article en bas de la page 2 intitulé « Appel à une conférence régionale de la Kabylie ».


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