Chargé de la formation dans différentes spécialités assurée à des sous-officiers et à des militaires réservistes et contractuels, le centre d'instruction d'infanterie Chahid-Dahou-Ghazil d'Arzew a ouvert ses portes, hier, aux médias pour une visite guidée. Amel Bentolba - Arzew (Le Soir) - Dans son allocution de bienvenue, le colonel Slimani Azzedine, le directeur général du centre, a rappelé que cette visite s'inscrit dans le cadre de l'exécution du plan de communication 2020-2021, visant à informer le grand public de ses différentes unités et structures. L'officier supérieur a tenu à souligner le rôle de la presse, notamment durant la période coloniale où le colon disposait de moyens de communication et de personnel humain qualifié pour le travail journalistique qui servait les intérêts de l'occupant. « Après la Première Guerre mondiale, le besoin s'est fait ressentir afin de créer une presse arabe, nationale, sérieuse, qui représente réellement la société algérienne et ses aspirations ». Une presse qui avait pour rôle, dira l'officier supérieur, de rapporter les vérités et de faire connaître la cause nationale. Un rôle que la presse tient aujourd'hui, dit-il, en renforçant le lien armée/Nation. S'ensuivra, juste après, la projection d'un documentaire vidéo relatant la création du centre d'instruction de l'infanterie d'Arzew Chahid-Dahou-Ghazil, qui a été occupé dans un premier temps durant la Seconde Guerre mondiale par les Américains jusqu'à la fin de la guerre. L'on saura que ces forces armées ont été par la suite remplacées par les forces française jusqu'en 1962, où le colon avait utilisé ce centre pour entraîner son armée répartie sur le territoire national. Depuis les premières années de l'indépendance, ce centre était parmi les unités formatrices qui prodiguait des stages de diverses formations dans diffèrents domaines : l'obtention d'un diplôme professionnel militaire, compétence professionnelle... Parmi les attributions principales de ce centre d'instruction de l'infanterie, situé dans la commune d'Arzew à plusieurs kilomètres du chef-lieu de la wilaya d'Oran, la formation des étudiants dans différentes spécialités et grades. Après l'historique autour du centre, les médias ont eu droit à la présentation d'exercices de combat exécutés par des stagiaires contractuels et réservistes incorporés dans l'établissement. Les techniques diverses de défense ont ainsi été présentées, émerveillant l'assistance par l'habilité et la précision des exécutants. Suite à quoi, la visite s'est orientée sur la présentation de diverses armes ainsi que des kits de combat individuels, des moyens de transmission et autres équipements utilisés par l'infanterie qui étaient exposés. Ainsi, l'on a eu droit à la présentation d'une arme fabriquée en Algérie «un pistolet semi-automatique Karakal ». Une autre partie des munitions exposées a suscité l'intérêt des visiteurs, qui ont ainsi pu découvrir différentes méthodes de fabrication d'explosifs utilisés par des terroristes, que le centre enseigne à ses élèves. Durant cette visite guidée, l'on a pu s'enquérir d'échantillons de moyens modernes et évolués de défense et de combat, qu'utilisent les forces terrestres en général, et l'arme de l'infanterie en particulier. Au niveau du village militaire, l'on a assisté à une simulation d'une prise d'otage sur une base d'un pôle gazier, où les forces armées militaires ont exécuté un exercice minutieux pour libérer l'otage. « À chaque fois, nous présentons aux étudiants un nouveau scénario de difficultés qui sont exécutées, comme ici pour un kidnapping. Suite à quoi, nous faisons un débriefing pour analyser ce que nous avons fait, les erreurs commises, ainsi à la fin de sa formation, l'étudiant, lorsqu'il sera confronté à des situations semblables, il s'en souviendra et appliquera facilement ces exercices », nous confie le colonel Slimani, directeur général du centre, qui nous explique que, parfois, ils devancent la réalité. « À l'exemple des exercices simulant une attaque sur des bases industrielles, le militaire ici passe par cette formation .» Le centre d'instruction de l'infanterie d'Arzew porte le nom du chahid Dahou Ghazil né le 17 avril 1921 à El Mohammadia, originaire d'une famille nationaliste modeste. Le chahid a rejoint les rangs de l'armée nationale en 1956. Après avoir été dénoncé par un traître, il a été arrêté avec, en sa possession, une arme, une preuve suffisante qu'il travaillait au sein de l'Armée de libération nationale. Il a été emprisonné et torturé jusqu'à la mort. L'on estime que la date de sa mort remonte au jour où l'on a retrouvé son corps le 1er avril 1962. A. B.