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Le Covid-19 nous a changés !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 07 - 2021

Le 21 mai 2020, c'est-à-dire il y a plus d'une année, je publiais cette chronique dans Le Soir d'Algérie, qui évoquait, pour la première fois, la question de la coagulation suite à la contamination par le Covid-19. Je ne m'attendais pas à être lynché par certains médecins (une petite poignée, à vrai dire) qui me refusaient le droit d'écrire sur le sujet car je n'étais pas du métier ! Ils trouvaient ridicules mes références aux cas de coagulation. Mais, un peu plus tard, l'information scientifique confirmait le contenu de mon article. Dans le cas du Covid-19, on parle désormais ouvertement de la formation de caillots de sang qui «obstruent les vaisseaux sanguins, même les plus fins, des poumons et des autres organes. Ces manifestations thromboemboliques sont documentées de plus en plus souvent chez les patients en état critique». Alors, toujours ridicules mes assertions ?
Dès l'apparition du Covid-19 aux Etats-Unis et la multiplication des cas à New York, l'urgentiste d'un hôpital local émettait des doutes quant à la piste d'une détresse respiratoire causée par une forme sévère de pneumonie. Il affirmait que, dans sa carrière, il en a vu des malades mourir de pneumonie mais leur agonie différait totalement de celle des patients atteints de coronavirus. Le Dr Cameron Kyle-Sidell ajoutait : «C'est comme si les mourants étaient dans un avion à 9 000 mètres d'altitude et que, subitement, la pressurisation de la cabine se mettait à diminuer progressivement. Les patients sont lentement privés d'oxygène.» Même son de cloche chez le professeur italien Sandro Giannini qui affirmait, tout à fait au début de l'épidémie, que la cause de la mortalité des patients Covid positifs serait due à «une thrombo-embolie veineuse généralisée, principalement pulmonaire». Il ajoutait : «Les intubations sont inutiles, puisqu'il faut d'abord dissoudre ou prévenir les thrombo-embolies.» Et de conclure que le problème est cardiovasculaire et non pulmonaire.
Autrement dit, si le poumon est atteint, ce n'est pas suite aux complications d'une pneumonie, mais parce que le sang n'y arrive plus. Des caillots se forment dans les petites veines et empêchent l'oxygène transporté par le sang d'aérer les poumons. Ces témoignages de deux médecins séparés par l'Atlantique indiquaient qu'il y avait de nouvelles pistes à sonder.
Mais la communauté médicale semble partagée sur ce point et si beaucoup de praticiens admettent que le Covid-19 touche le système sanguin avec des cas de thromboses veineuses des membres inférieurs et des embolies pulmonaires parfois mortelles, ils ne sont pas prêts à adhérer aux thèses de nos deux médecins qui affirment que les accidents thromboemboliques sont la principale cause mortelle du Covid-19. Pour la majorité des praticiens, avancer sur cette voie est prématuré. Et lorsqu'on leur cite l'étude italienne ayant conclu à cette hypothèse, ils sortent d'autres expériences en Suisse et aux Pays-Bas qui prouvent que les caillots ne sont pas la seule cause des décès et que les pneumopathies avec détresse respiratoire sont une réalité à prendre en considération. En conclusion, ils répètent que le SARS-CoV2 (nom scientifique du virus) infecte de prime abord les cellules pulmonaires, même si, dans certains cas graves de la maladie, le virus peut s'en prendre à d'autres cellules et l'infection toucher d'autres organes que le poumon.
La médecine n'est pas dans l'erreur, ni chez les uns, ni chez les autres ; simplement, elle ne dispose pas d'éléments prouvés et confirmés pour expliquer cette pathologie inconnue. En plus, les pistes se brouillent dans la confusion des débats publics contradictoires. C'est la première pandémie de l'histoire vécue en direct par les peuples grâce aux télés d'info en continu et aux réseaux sociaux omniprésents. La nouveauté n'est pas dans les débats contradictoires, les coups de gueule, les coups bas même, les jalousies, etc. Rien de nouveau dans les bunkers d'un monde médical calfeutré et replié sur lui-même. Les polémiques scientifiques et autres batailles de leadership ne sortaient que rarement des cénacles privés de la noblesse médicale. Nous n'en savions rien. Et nous n'en recevions que le meilleur, c'est-à-dire les découvertes avantageuses, les prix Nobel, les vaccins préventifs, les remèdes actifs qui voient le jour dans des espaces invisibles à nos yeux. Et puis, subitement, nous voilà au milieu de l'arène, scotchés à nos écrans, l'œil rivé sur les schémas et les graphiques. Aucune séquence de l'évolution de l'épidémie n'a échappé à notre attention; ce film-catastrophe n'était plus de la fiction mais se jouait désormais à nos portes, parfois chez nos amis et parents.
Nous avons mûri au cours de ces deux longs mois. Nous avons surtout compris que les médecins étaient des femmes et des hommes comme nous. Et qu'ils pouvaient se tromper. Qu'ils pouvaient aussi ne rien savoir et se trouver totalement désarmés ; peut-être que leurs affrontements médiatiques trahissaient une vérité qu'ils cherchaient à occulter : sur cette maladie nouvelle, ils n'en savaient pas plus que nous ! La preuve : il n'existe aucun acte, aucun remède ayant prouvé son efficacité entière contre le Covid-19. Peut-être que le monde médical — héroïque dans cette épreuve, à ne pas en douter — est resté coincé à l'intérieur de systèmes de santé obsolètes fonctionnant comme dans les siècles passés, avec une imposante hiérarchie et des méthodes où se croisent autoritarisme et bureaucratie. Les jeunes sont toujours les bons petits élèves qui doivent apprendre auprès des grands et ne jamais se laisser tenter par une quelconque initiative personnelle. Les patrons ne peuvent pas se tromper ! Souvent imbus de leur personnalité, avec des comportements frisant le narcissisme, ils n'acceptent jamais de reconnaître leurs erreurs quand ils se trompent. C'est pourquoi, parfois, le système bloque.
Quoi qu'il en soit, il est important de pousser l'observation scientifique le plus loin possible pour essayer de comprendre cette maladie qui touche l'ensemble des organes et dont les clés se trouvent dans les hôpitaux performants et les centres de recherche de haut niveau. Si le Big Pharma n'a dans la bouche que le mot vaccin, c'est certainement pour pouvoir en vendre des milliards de doses au prix fort. Un remède serait plus avantageux qu'un vaccin parce qu'il permettrait d'agir immédiatement pour que la vie reprenne car d'autres mois de confinement pourraient mettre à genoux pour de bon les économies du monde.
Les autorités algériennes n'insistent pas trop sur le côté économique et mettent la vie et la santé des populations au premier plan de leurs préoccupations. Mais on ne peut rester confinés toute la vie ! Car, et à bien écouter les messages de l'OMS et des sommités médicales, le Covid-19 s'est invité chez nous pour longtemps. À défis nouveaux, réponses originales : entre la rigueur et parfois l'alarmisme du scientifique d'un côté et la détresse des travailleurs et des patrons d'unités économiques frappées par l'inactivité de l'autre, le politique doit trancher en essayant de trouver la voie la plus juste, celle qui, tout en étant humainement acceptable et non périlleuse pour la santé publique, se soucie aussi des contingences économiques dans ce moment de grande urgence.
M. F.
(Texte publié le 21-5-2020)


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