Dix mille cinq cents migrants haïtiens, cubains, vénézueliens, nicaraguéens campent depuis quelques jours sous un pont à la frontière sud des Etats-Unis, une situation de crise humanitaire qui place le gouvernement de Joe Biden en difficulté. Ces migrants sont arrivés à Del Rio, au Texas, en traversant le fleuve Rio Grande. De moins de 2 000 en début de semaine, ils sont passés à 10 500 jeudi soir, a déclaré sur Twitter le maire de cette petite ville frontalière, Bruno Lozano. Ils «sont principalement originaires d'Haïti (...) ils attendent juste d'être arrêtés par les gardes-frontières» pour entamer les démarches d'autorisation de séjour, a-t-il expliqué dans une vidéo mise en ligne sur Twitter. «Nous avons besoin d'une action rapide du gouvernement», a ajouté l'édile démocrate, en soulignant les risques sanitaires et sécuritaires posés par ce camp de fortune, où s'entassent de nombreuses familles avec enfants. Débordés, les gardes-frontières ont assuré dans un communiqué avoir augmenté leurs effectifs pour faire face de manière «sûre, humaine et ordonnée» à la situation. Un juge fédéral a ordonné jeudi dernier au gouvernement de ne plus refouler les familles dans ce cadre, ce qui pourrait compliquer la tâche des autorités, déjà confrontées à des flux migratoires historiques à la frontière avec le Mexique. Plus de 200 000 migrants y ont été arrêtés en août, selon les derniers chiffres officiels. Cela porte à plus de 1,3 million le nombre de migrants interpellés à la frontière depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, un niveau inédit depuis 20 ans. L'opposition républicaine accuse depuis des mois le Président Biden d'avoir provoqué une «crise migratoire» en assouplissant les mesures de son prédécesseur Donald Trump qui avait fait de la lutte contre l'immigration illégale son cheval de bataille. R. I.