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Malika Mokeddem, du désert à l'éden
SUR LES TRACES D'UNE «SAUTERELLE».
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 10 - 2021

«Ecrire, c'est gagner une page de vie, c'est reprendre un empan de souffle à l'angoisse, c'est retrouver, au-dessus du trouble et du désarroi, un pointillé d'espoir. L'écriture est le nomadisme de mon esprit, dans le désert de ses manques, sur les pistes sans autre issue de la nostalgie, sur les traces de l'enfance que je n'ai jamais eue.»
«Je suis née et j'ai grandi dans le désert algérien. J'habitais hors de mon village, une maison adossée à une dune, face à des étendues mornes, infinies. Aînée d'une nombreuse fratrie, j'ai très tôt pris conscience de la préférence de mes parents (et au-delà, de la société entière) pour les garçons. Secrètement, cette injustice me mortifiait, me minait. Mais quel que fût le sentiment de révolte qui naissait déjà en moi, sans la miraculeuse intervention de l'école, j'étais vouée au sort de toute fille : devenir un modèle de soumission, une petite femme accomplie, au sortir du berceau. L'école m'a ouvert une échappée, jusqu'alors insoupçonnée dans l'impasse de fatalité.
Et, d'avoir été hissée jusqu'aux livres m'était une accession soudaine à la dignité. Un état de grâce. Au fil des années, ce sentiment va s'exacerber d'autant plus qu'au lycée, de la cinquième à la première, j'allais être la seule fille de ma classe.
Chaque année, l'approche des quatre mois et demi des vacances estivales me plongeait, véritablement, dans un état de détresse. Comment traverser l'infernal été saharien, quand on est une fille et quand la pauvreté interdit toute évasion vers des lieux plus cléments ? Quand le despotisme des températures et une tradition misogyne conjuguent leurs effets, pour exclure les filles de la rue et des rares distractions (de la vie en somme !) ? Comment résister ? Comment survivre seulement ? J'étais devenue anorexique, mais je dévorais des livres.» Extrait de De la lecture à l'écriture, des livres au livre, résistance ou survie, de l'écrivaine Malika Mokeddem.
Originaire de la vallée de la Saoura, Malika Mokeddem, célèbre écrivaine et docteure spécialiste en néphrologie, est née le 5 octobre 1949 à Kénadsa (Béchar). Une carrière, peut-être, qu'elle ne pouvait jamais imaginer ou rêver durant son enfance, puisqu'elle vivait au sein d'une famille modeste, dans une région où il était difficile pour une fille de poursuivre ses études ailleurs, mais c'est ainsi que cette grande dame du Sud a réussi dans sa vie. Elle a fait ses études à Oran, puis à Paris, et devint médecin spécialiste en néphrologie et s'installe à Montpellier dès 1979. Malika Mokeddem obtint, alors, la nationalité française en 1982 et met fin à l'exercice de sa fonction en 1985, pour se consacrer à la littérature. Dans le sillage d'Assia Djebar, elle s'illustre parmi les auteures d'origine algérienne et d'expression française.
En 1991, elle obtient le prix Littré pour son œuvre les hommes qui marchent, éditée par Ramsay. Ce texte illustre la révolte de l'adolescence et de l'inconscience : «... Au pied des dunes, aux portes du Grand Erg où s'est fixée la tribu, la vieille Zohra est devenue l'inoubliable conteuse des temps anciens, le pilier de la sagesse et des traditions bédouines. Les enfants l'écoutent fascinés, tandis que l'Algérie des années cinquante bascule dans la guerre contre les ''roumis''. Trois décennies plus tard, Leïla, sa petite-fille, l'une des premières jeunes filles de la tribu à maîtriser l'écriture, se rebelle contre le destin de recluse qu'on veut lui imposer. Elle puisera dans ses racines nomades la force de s'opposer à des coutumes d'un autre âge. L'héroïne de ce récit, Leïla, aînée d'une fratrie, se bat pour pouvoir poursuivre des études et intégrer la Faculté de médecine.»
Prix Afrique-Méditerranée en 1992 pour son second roman le siècle des sauterelles. Prix Méditerranée-Perpignan pour l'interdite en 1994, elle a publié ces dernières années les trois œuvres les hommes qui marchent (Ramsay 1990), le siècle des sauterelles (Ramsay 1992) et l'interdite (Grasset 1993), mais aussi Des rêves et des assassins (Grasset 1995) ; la nuit de la lézarde (Grasset 1998) ; n'zid (Seuil, 2001) ; la transe des insoumis (Grasset, 2003) ; mes hommes (Grasset 2005) ; je dois tout à ton oubli (Grasset 2008) et, enfin, la désirante (Grasset, 2011).
Malika Mokeddem ne cesse de se battre pour que toutes les femmes puissent étudier et être libérées de l'oppression qu'elles subissent de la part des hommes. à travers ces deux femmes, la romancière de L'interdite et du Siècle des sauterelles redessine, entre indépendance et terreur intégriste, le visage de son pays déchiré.
Ses œuvres sont animées par l'amour et la violence avec lesquels elle mène ce combat. La transe des insoumis, un autre ouvrage paru en 2003, est également remarqué par son propre parcours, contant la rupture avec sa famille, qui lui préparait un avenir de femme au foyer et un mariage, la rupture avec l'Algérie de la décennie noire, la rupture avec un mari après dix-sept ans de vie commune.
«Ecrire, c'est gagner une page de vie, c'est reprendre un empan de souffle à l'angoisse, c'est retrouver, au-dessus du trouble et du désarroi, un pointillé d'espoir. L'écriture est le nomadisme de mon esprit, dans le désert de ses manques, sur les pistes sans autre issue de la nostalgie, sur les traces de l'enfance que je n'ai jamais eue.» (Malika Mokeddem).
B. Henine


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