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Six hommes et un juge paresseux
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 11 - 2010


Par Mohamed Benchicou
Six hommes que je ne connais pas viennent de sortir de prison, lav�s, trop tard, de toute accusation, acquitt�s, bien tard, par le tribunal criminel d�Alger, apr�s six ann�es de d�tention injuste d�cid�e en 2006 par un autre tribunal, et j�entends d�j� des voix, sinc�res sans doute, des voix amies, j�entends d�j� des voix parler de �grande erreur judiciaire�. Erreur judiciaire ?
Ils ne seraient donc que nos ordinaires Omar Raddad, des hommes victimes d�une �erreur de fait, commise par une juridiction et r�habilit�s par une autre juridiction�, ces hommes que je ne connais pas, Ali, Mohand, Kamel, Saleh, Mustapha, Sidi Idriss, dirigeants de la Compagnie nationale de navigation Cnan, accus�s, � tort, en 2006, de coupable n�gligence ayant entra�n� la disparition d�un navire et son �quipage de 16 personnes, condamn�s alors � 15 ans de prison ferme, puis acquitt�s quatre ans plus tard par le juge Boubetra ? De simples quidams malchanceux victimes, pour reprendre nos experts juridiques, d�une l�g�ret� de police, d�une instruction b�cl�e, d�une n�gligence, des t�moins qui ont menti ou d�un juge paresseux� Non, ces hommes que je ne connais pas, ces hommes qu�une main noire a bris�s, ces hommes ne sont pas victimes d�une erreur judiciaire, mais d�une hogra judiciaire. Ils font partie de ces coupables de substitution que le pouvoir a le don de savoir d�busquer et dont il se sert comme fusibles pour se parer de vertu, et comme pare-feu pour couvrir les notables et les copains compromis dans les affaires. L�erreur judiciaire est le propre d�une justice ind�pendante. La hogra judiciaire est la marque d�une justice aux ordres. Aux ordres d�un syst�me c�sarien qui, il y a six ans ans de cela, a mis au trou, en vertu d�un droit divin, des hommes qu�aucune enqu�te, aucun t�moin aucun fait s�rieux n�avait accabl�s. Sans vouloir d�pr�cier le r�le de l�avocat Mokrane A�t Larbi dont la pugnacit� l�gendaire vient, une fois de plus, d��tre couronn�e de succ�s, ni encore moins ignorer le m�rite du juge Abdelmalek Boubetra, je crois bien que le d�nouement de cette affaire a �t� d�cid� dans les cabinets des seigneurs pour des raisons de lifting politique, la pr�sence de la cam�ra de l�ENTV faisant foi. Cette triste histoire a fini comme elle a commenc� : par une injonction. J�ai de la peine � croire que le juge Boubetra fut gagn� par un acc�s soudain d��quit� et que la juge qui d�cida de les embastiller pour 15 ans, en 2006, fut un �juge paresseux�. Je crois plut�t que l�un et l�autre rel�vent de la famille des juges exceptionnels, comme il en na�t tant chez nous, de ces juges qui cr�ent le d�lit et statuent sur des dossiers vides, des sorciers du pr�toire qui fabriquent des coupables parmi les innocents et des innocents parmi les coupables, de ces magistrats-mages capables de tout, m�me de reconna�tre une �erreur�. Non, ces hommes ne sont pas nos Omar Raddad. Ils sont nos crucifi�s. Nos martyrs. Des taches noires et ind�l�biles sur la face hideuse de notre gouvernance. Ali, Mohand, Kamel, Saleh, Mustapha, Sidi Idriss, ne sont pas victimes d�une justice n�gligente mais d�un pouvoir cynique. Ces hommes que je ne connais pas, Ali, Mohand, Kamel, Saleh, Mustapha, Sidi Idriss, ils me sont pourtant familiers, j�en ai tant vus, en prison, qui leur ressemblent, et je devine tout de leurs t�tes de boucs �missaires, je les vois dans la cour, promener leurs corps malingres au milieu d�un vaste d�sarroi sans nom, le teint blafard, interrogeant Dieu et les hommes sur l�infinie injustice qui les frappe. De petits poissons bien pratiques pour cacher les vrais requins. Et de modestes p�res de famille accabl�s mais jamais r�sign�s, dont je me rappelle encore les noms et les moments d�amiti� franche qui nous unissaient dans le froid d�El- Harrach. Ils ressemblent � Mohamed Aloui et aux autres cadres de Khalifa Bank incarc�r�s � la place des vrais b�n�ficiaires du bakchich Khalifa, vrais receleurs, eux, notables haut plac�s, d�voil�s pourtant lors des auditions, et qui n'ont jamais �t� jug�s. Ils ressemblent � ces cadres de banques publiques, comme Samar, qui ont pay� pour des barons de l�import-export qui, souvent, ne sont que des pr�te-noms pour les puissants du r�gime et qui, � ce titre, �chappent au verdict du juge. Ils doivent ressembler a ces cadres du p�trole qui d�rangent bien souvent, par leur comp�tence et leur probit�, intern�s � tort pour masquer l�empire feutr� de la magouille, des sponsorings maquill�s, des immeubles sur�valu�s, des fausses factures de Brown and Root Condor et des commissions occultes ; des d�tenus de substitution aux vrais commanditaires de la rapine qui, eux, couverts par les plus hauts sommets de l�Etat, jouissent de l�impunit� et de la myopie d�une justice aux ordres. Ils ont fait de la prison pour que Mohamed Bouricha, wali de Blida, proche de la famille Bouteflika, n�en fasse pas : la prison n'est pas faite pour les amis. Eux n�ont pas revendu des terres agricoles appartenant � l�Etat, ni surfactur� sur le dos de Sonatrach. Ils avaient juste des t�tes de boucs �missaires. C�est pourquoi, en fait, je les connais.


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