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LES CHOSES DE LA VIE
Nana Aldjia, la Kabyle
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 01 - 2013


Par Ma�mar FARAH
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Mon premier contact avec la Kabylie fut la demeure pittoresque de nana Aldjia qui se trouvait � quelques m�tres de notre maison. Enti�rement construite en pierres, elle ressemblait en tous points � celles que l'on trouve en Kabylie, de part et d'autre de ces interminables ruelles escarp�es des hameaux de haute montagne. A l'int�rieur, c'�tait la m�me configuration, le m�me d�cor, les m�mes ustensiles et, malgr� le d�nuement des gens qui l'habitaient, la m�me hospitalit� et la m�me chaleur humaine.
Au fond de la grande pi�ce aux murs de pierre noircis par la fum�e, il y avait une grande chemin�e dans laquelle pendait une marmite totalement barbouill�e de noir. La flamme qui �tait � la fois source d'�nergie pour cuire le repas et le chauffage durant les hivers rigoureux, veillait sur la demeure comme une sentinelle vigilante. Nana Aldjia nous offrait un pain traditionnel qui �tait diff�rent du n�tre ; elle pr�parait un tas de sucreries kabyles qu'elles nous distribuait lorsque nous sortions jouer dans la cour ou qu'elle amenait elle-m�me chez nous quand le froid nous interdisait de franchir la porte du salon familial o� une autre chemin�e irradiait les lieux de sa chaleur bienfaisante. Nana Aldjia et son mari Da Yakoub, ainsi que leurs nombreux enfants avec lesquels nous jouions, �taient tr�s proches de nous. Dans le temps, les voisins avaient un statut particulier. Mais si nous arrivions � communiquer avec le papa et les gosses, il �tait toujours difficile de comprendre nana Aldjia qui s'exprimait uniquement en kabyle. Elle avait v�cu toute sa vie � 500 kilom�tres du pays de ses anc�tres mais s'accrocha fermement � sa langue maternelle, ne jugeant pas utile d'en apprendre une autre. En fait, elle vivait recluse chez elle, mobilis�e par les t�ches m�nag�res qui la retenaient des heures enti�res et, en dehors de sa famille avec laquelle elle communiquait en Kabyle, elle n'avait de relations qu'avec ma m�re qui ne parlait qu'arabe. Les voir deviser tout le temps et se comprendre �tait pour le moins insolite ! Mes souvenirs d'enfant ram�nent des images d'une parfaite entente. Echanges de recettes de cuisine. Palabres et discussions sur les �v�nements majeurs de la journ�e. Et lorsque, en arrivant � Alger quelques d�cennies plus tard, je vis ma m�re se d�brouiller en kabyle avec d'autres voisines et d'autres m�nag�res rencontr�es au march� de Bab-El-Oued, je savais que c'�tait gr�ce � nana Aldjia... Voil� mon premier contact avec la Kabylie. Sans bouger de chez moi, j'�tais d�j� initi� � la culture kabyle � travers nana Aldjia mais aussi gr�ce aux A�t Si Mohammed, Benmalek, Hadj Messaoud et autres chez qui j'allais souvent et o� j'�tais toujours re�u et trait� comme un des leurs... Mais tout cela ne peut pas remplacer un vrai voyage au pays du Djurdjura. C'est gr�ce � mon m�tier que je pus m'y rendre et d�couvrir l'une des r�gions d'Alg�rie les plus belles et les plus riches en traditions maintenues contre vents et mar�es et en histoire. J'ai d�couvert B�ja�a avant Tizi-Ouzou mais j'ai compris tout de suite que les deux villes n'�taient pas quelconques. En fait, si l'histoire donne � l'ancienne Naciria un avantage certain, Tizi-Ouzou a su rattraper son retard en se d�barrassant de son accoutrement pesant de grosse bourgade gonfl�e par la colonisation, pour endosser les habits d'une capitale r�gionale dot�e de toutes les infrastructures et jouant un r�le �conomique, social et culturel de premier plan � travers toute la r�gion. La premi�re fois que je suis rentr� � Tizi- Ouzou, c'�tait pour un reportage comparatif entre le programme sp�cial de Grande Kabylie (la wilaya s'appelait ainsi) et celui du Titteri. Alors que les r�alisations stagnaient � M�d�a o� les retards s'accumulaient au point d'inqui�ter les plus hautes autorit�s, les choses avan�aient � un rythme satisfaisant du c�t� de la Kabylie. Les routes �taient trac�es, les retenues collinaires �rig�es, les coop�ratives agricoles cr��es, les lyc�es, CEM et �coles �difi�s, les centres de sant� construits en un temps record. A Tizi, j'avais visit� les chantiers du stade du 1er-novembre qui remplacera plus tard la vieille enceinte d'Oukil- Ramdane, d�pass�e par les �v�nements. Une piscine. Une maison de la culture parmi les plus importantes du pays. Des cin�mas refaits � neuf. Un h�tel, le Lalla Khedija, qui offrait � la ville son premier palace, etc. Les plans de d�veloppement touchaient �galement la p�riph�rie avec les premi�res usines qui ont livr�, et durant de longues ann�es, ces cuisini�res, ces r�frig�rateurs et ces climatiseurs que l'on comparait � des �chars d'assaut �. J'ai toujours un frigo Sonelec qui date de la fin des ann�es 70 et qui marche sans probl�me. Idem pour le gros climatiseur � 24 000 BTU qui rafra�chit, � lui tout seul, la moiti� de la maison ! Cette premi�re visite me permit de sillonner toute la Grande Kabylie et, � chaque halte, il y avait une auberge chaleureuse et au style diff�rent pour nous accueillir. Nous f�mes bloqu�s par la neige dans celle de A�n-El- Hammam, situ�e � quelques encablures du centre-ville. Durant ces deux ou trois longues journ�es d'isolement, nous mesur�mes le professionnalisme, la serviabilit� et la g�n�rosit� du personnel de cette structure. Ces travailleurs faisaient partie de la grande famille de Sonatour qui recevait chaque ann�e plus d'un million de touristes venant des pays europ�ens et qui repartaient chez eux satisfaits et impatients de revenir en Alg�rie. Les chemins qui montent nous men�rent � l'auberge de Larb�a- Nath-Irathen, � celle de B�ni Yenni, au chalet de Yakouren : diversit� des paysages et des architectures, richesse des d�cors et des produits de l'artisanat local, mais, partout, le m�me service de qualit�, le m�me sourire... Il nous arrivait de rencontrer des touristes qui ne tarissaient pas d'�loges sur la beaut� du paysage et la richesse du patrimoine, ainsi que sur la bonne tenue des h�tels. Nous croisions des groupes de chasseurs qui venaient principalement d'Italie. Le seul hic � il y en a toujours un � se situait au niveau du menu. Si la cuisine occidentale �tait � l'honneur, avec des chefs talentueux et ma�trisant leur art, les riches plats de la r�gion �taient superbement ignor�s... C'�tait partout la m�me chose, y compris au sud du pays o� l'on vous servait du riz cr�ole ou un lapin aux champignons de Paris. Un jour de mars pluvieux, et alors que nous �tions en train de prendre notre petit d�jeuner � l'h�tel Lalla Khadija, la t�l�vision interrompit ses programmes pour annoncer la mort des journalistes accompagnant le pr�sident Boumedi�ne au Vietnam. Cette nouvelle terrible nous terrassa de bon matin car beaucoup parmi les victimes �taient nos amis, nos coll�gues, avec lesquels nous avions effectu� de nombreux reportages aux quatre coins de l'Alg�rie. Tout le personnel nous pr�senta ses condol�ances et nous f�mes surpris, au d�ner, de recevoir un message manuscrit du directeur de l'�tablissement, dans lequel il renouvelait la sympathie et la solidarit� des travailleurs. Ce soir-l�, le repas fut pris en charge par l'�tablissement. L'h�tel Lalla Khedidja me rappelle un autre souvenir, douloureux celui-l� : j'y �tais quelques jours avant l'interdiction de la conf�rence de feu Mammeri. Mais nous �tions totalement ignorants des faits. Nous venions de terminer notre reportage et nous regagn�mes Alger sans savoir ce qui se pr�parait derri�re. Le hasard a voulu que je publie une chronique d'humeur intitul� �Le printemps kabyle� le jour m�me de l'explosion de col�re dans les rues de Tizi. Evidemment, je parlais de nature, de fleurs et de fonte de neige et nullement du fameux �Printemps berb�re�. C'�tait une simple co�ncidence. Mais l'exploitation �hont�e de cet �v�nement par notre journal ( El Moudjahid) nous donnera l'occasion, quelques jours plus tard, de stigmatiser le mensonge et la manipulation dans l'une des toutes premi�res p�titions politiques sorties d'une r�daction alg�rienne...


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