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L'impasse des présidentielles ?
D'une élection à l'autre
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 10 - 2013


Par Abdelkrim Seddiki,
ancien membre du CNT
[email protected]
Une fois encore, les Algériens se trouvent à la croisée des chemins et ne savent pas de quel côté regarder.
La classe politique, notamment l'opposition, ne sait pas quelle voie prendre et dans quelle direction le vent va tourner. Elle attend ! Elle doute ! Elle espère ! Elle s'exaspère ! Elle désespère ! Pourtant, les choses paraissent claires. Un «homme politique» a pour activité principale de défendre des idées qui sont aussi les idées des groupes sociopolitiques auxquels il appartient. Le politique aspire à représenter les siens et à représenter les citoyens au sein des instances politiques électives. Pour cela, l'homme politique agira en permanence pour briguer toutes les fonctions électives possibles des instances politiques.
Il le fera par tous les moyens, notamment  en agissant par la mobilisation et la persuasion ; par la mise en évidence et la valorisation de sa personne, de son entourage, de son programme et de ses actes ; par l'utilisation de l'intelligence, d'artifices de toutes sortes et de leurres, avec pour finalité la victoire aux élections en recueillant un maximum de suffrages.
Ainsi, la fonction première de l'homme politique est de conquérir le pouvoir par les élections et de s'y maintenir par tous les moyens possibles sauf par la violence, laquelle est exclue et bannie dans les textes et prohibée au plan international.
Le président-candidat
Cela étant, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est et sera probablement candidat pour un quatrième mandat à l'élection présidentielle d'avril 2014, comme il restera à son poste, aux commandes, jusqu'à la fin de son mandat, si Dieu lui prête vie. Maintenant, si l'âge et la santé devaient le trahir, encore une fois, il ne doit y avoir aucun doute qu'il annoncera ses intentions le plus vite possible comme il saura transmettre le «témoin» à quelqu'un de son bord parmi les partis politiques qui le soutiennent et les hommes qui ont toujours été et qui sont encore avec lui, ceux qui lui restent fidèles en toutes circonstances et qui, à ses yeux, sont les plus à même de servir l'Algérie.
Tous les grands chefs, chefs d'Etat, chefs de parti politique, chefs de famille ou chefs d'entreprise agissent de la sorte : c'est leur plus délicate fonction et la plus importante quand l'heure du grand départ vient à sonner.
Le président
En conséquence, les critiques sur son âge, sur son état de santé, ou de quelconques allégations, selon lesquelles il serait maintenu artificiellement en vie, sont inopérantes.
Qui peut imaginer qu'un pouvoir d'Etat, qu'un «régime», qu'un «pouvoir réel», qu'un «pouvoir caché» ou qu'un «système» quelle que soit sa nature, puisse se satisfaire d'un homme qui serait «totalement incapable de gouverner» et qui serait, néanmoins, nécessaire, voire indispensable à la survie et au développement du système et de l'Algérie ? En attendant, le chef de l'Etat a une troupe nombreuse : un vivier, pour désigner, si la nécessité l'impose, celui qu'il considérera comme le plus apte à porter le flambeau de la continuité.
Quels héritiers ?
Parmi les dauphins les plus en vue, on citera, par ordre alphabétique : Abdelaziz Belkhadem, Abdelkader Bensalah, Ahmed Ouyahia, Amar Saâdani, Abdelmalek Sellal... Mais le président Bouteflika n'apporterait naturellement pas son soutien et sa caution à ceux qu'il considère comme ayant été trop indépendants, trop indisciplinés ou qui, à ses yeux, auraient commis des entorses aux principes de solidarité, de loyauté ou de fidélité à son égard. Il s'agirait éventuellement de, par ordre alphabétique : Ahmed Benbitour, Ali Benflis, Mouloud Hamrouche...
Saïd or not Saïd ?
Reste le cas de Saïd Bouteflika qui pour l'instant n'a jamais exprimé publiquement le vœu de briguer la magistrature suprême. Au contraire, il a toujours démenti publiquement les tentatives de l'embrigader ou de l'impliquer dans des partis politiques ou des groupes qui «ne lui veulent que du bien».
A l'évidence, le sort de Saïd Bouteflika est scellé. Il lui sera réservé le sort de Mohamed Salah Yahiaoui et d'Abdelaziz Bouteflika suite au décès de Houari Boumediène, ou celui de Mohamed Betchine après le départ de Liamine Zeroual. Saïd Bouteflika est un exutoire et le souffre-douleur de toute une faune qui attend sa revanche et qui espère de «petits pouvoirs» à exercer. Comme elle évite trop souvent de s'attaquer au président, elle s'attaque à celui qu'elle considère comme le maillon faible et qu'elle présente parfois comme «l'âme damnée» de son frère et parfois comme «le Beria» du système.
El Mouradia : centre de pouvoirs
Tout cela, c'est la cuisine du chef, du pouvoir, du gouvernement, du seul centre de pouvoirs qui compte et qui se situe à El- Mouradia. Car dans un système, il ne peut exister qu'un seul centre de pouvoirs. Quand il arrive qu'il existe plusieurs centres de pouvoirs, obligatoirement l'un finit par prendre le dessus sur tous les autres, surtout qu'il est nécessaire, souvent, de respecter le protocole constitutionnel et républicain. Tout cela constitue une activité normale de tout candidat à l'élection présidentielle. Les équipes qui l'entourent tentent de prévoir les événements.
Elles se préparent pour faire face à toute éventualité et pour être prêtes à prendre, à tout moment, le relais. Ces activités, ces prévisions et ces préparations sont rendues faciles et aisées par la présence, autour d'un certain nombre de vrais partis politiques d'opposition, d'une multitude de «partis politiques» dont un grand nombre d'entre eux sont inutiles, ils ne servent à rien, ils ne produisent rien ; ils n'ont ni position, ni programme, ni leader, ni structures, ni militants, ni couleur identifiable : ils sont superflus, voire nuisibles.
Comment se débarrasser de Bouteflika ?
Mais la question qui tarabuste toute l'opposition est : «Comment se débarrasser de Bouteflika ?»
Plusieurs options s'offriraient à elle :
1- La première consisterait à convaincre l'ANP et les services de sécurité de faire un petit coup d'Etat pour destituer le président Bouteflika. Option peu vraisemblable, compliquée et risquée, avec une armée qui ne cesse de répéter qu'elle est légaliste et républicaine !
2- La deuxième consisterait à soulever le peuple pour provoquer «un printemps arabe» qui serait en même temps : un 5 octobre à l'algérienne, une révolte à la tunisienne et une destitution à l'égyptienne, puis à disposer d'une longue période de transition. Mais le moment n'est plus favorable et d'autres, ici et ailleurs, l'ont déjà expérimenté en vain.
3- La troisième consisterait à battre Bouteflika à l'élection présidentielle d'avril 2014. Cela sera difficile mais en politique «rien n'est impossible !» C'est déjà arrivé ailleurs.
Le syndrome yougoslave ?
Dans ce cadre, un ami me raconta une histoire qu'il intitule «Le syndrome yougoslave» et qui consistait à répondre à la question que se posait l'opposition serbe, à savoir : «comment nous débarrasser du président Slobodan Milosevic ?»
Il m'expliquait avec force détails que Slobodan Milosevic a été réélu président de la Serbie au suffrage universel direct dans une élection pluraliste pour un nouveau mandat de cinq ans.
Au cours de son mandat, le président Milosevic modifia la loi électorale afin de pouvoir briguer un autre mandat. Les partis politiques existants rongeaient leur frein. Mais deux années avant l'expiration du mandat présidentiel, les partis politiques serbes s'étaient mis à se consulter, à dialoguer et se projeter dans un avenir commun. Il s'agit de dix-huit partis politiques de diverses tendances dont (par ordre alphabétique) : des centristes, des démocrates-chrétiens, des libéraux, des nationalistes, des populistes, des régionalistes, des socialistes, des sociaux-démocrates et des syndicalistes indépendants.
Leurs réunions et leurs travaux commençaient à donner des résultats : une vision programmatique commune était au point. Il restait à parachever l'édifice : unifier leurs structures et régler l'épineux problème du choix des hommes qui devaient conduire l'entité commune, et surtout choisir l'homme qui deviendrait leur leader à tous pour les mener à bon port. Mais les services de la sécurité intérieure informèrent le président Milosevic de l'imminence d'un accord entre tous les partis politiques de l'opposition. Le président serbe, réagissant à cet état des choses, décida de consulter les plus grands experts de la Yougoslavie et de la Serbie. Le verdict était sans appel : il faut empêcher les partis politiques de l'opposition serbe de se réunir et de continuer leurs négociations. Mais comment faire ? Par la force et la violence ? Non ! La solution était toute trouvée : il faut décréter des élections présidentielles anticipées. Cela conduirait les partis politiques de l'opposition à leur émiettement, attiserait leurs contradictions et enfin provoquerait leur dislocation. De leur division naîtrait une multitude de candidatures aux élections présidentielles, ce qui, évidemment, favoriserait le maintien au pouvoir de Milosevic qui gagnerait une fois encore les élections présidentielles, grâce à une opposition divisée et affaiblie. Sitôt dit sitôt fait. Le président Milosevic annonça des élections présidentielles anticipées pour septembre 2000, soit une année avant l'expiration de son mandat.
Toute l'opposition, prise au dépourvu, fut abasourdie et groggy. Ce fut la panique, le désespoir et le doute qui s'emparèrent d'elle. Puis au bout de quelques jours, lentement, elle se réveilla, ouvrit grand ses yeux et décida de reprendre les contacts.
Puis comme un seul homme, les dix-huit partis politiques décidèrent de se rassembler au sein d'une coalition appelée Opposition démocratique de Serbie (DOS). Cette dernière désigna Vojislav Kostanika, qui était président du Parti démocratique de Serbie, en tant que candidat de toute l'opposition aux élections présidentielles.
Il aura la lourde tâche d'affronter Slobodan Milosevic, président de la Serbie et chef du Parti socialiste, le parti dominant. Le résultat est connu : Vojislav Kostanika fut élu président de la Serbie en septembre 2000, puis la coalition (DOS) remporta les élections législatives de décembre 2000.
Un seul candidat pour l'opposition : une utopie ? Ce scénario, à la serbe, est-il possible en Algérie ?
Bien sûr, on constate de timides tentatives d'un rassemblement de partis politiques, d'un regroupement autour d'un éventuel candidat à l'élection présidentielle ou d'une alliance pour s'opposer à une problématique révision de le Constitution, mais sans résultat pour l'instant. Pourtant, l'heure est grave et le temps est compté pour l'opposition quelle que soit son appartenance idéologique. Il ne lui reste qu'une seule voie. Premièrement : celle du rassemblement le plus large possible, au-delà de toute appartenance partisane, afin d'arrêter une position commune à défendre ensemble, en ce qui concerne la future révision constitutionnelle.
Deuxièmement, c'est de se rassembler, tous, derrière un seul candidat à l'élection présidentielle, qui affrontera le candidat Abdelaziz Bouteflika ou celui qui sera le candidat du «pouvoir».
La victoire de l'opposition a un prix : elle doit mettre de côté tout ce qui la divise pour se concentrer sur le seul objectif qui compte pour elle et qui est battre Abdelaziz bouteflika et refonder la démocratie algérienne. Mais pendant ce temps, tous, à la présidence de la République, au Parlement, au gouvernement, au FLN, au RND, au MPA, au TAJ, notamment, savent, et n'arrêtent pas de répéter que la présidentielle reste l'élection la plus importante, et qu'elle se gagne par le vote des militants, des partisans, des sympathisants et des citoyens.
Et que dans ce domaine, ils savent aussi que l'opposition, par sa division, son émiettement, ses combats de coqs, ses fausses solutions et sa culture de l'exclusion serait le plus grand allié de Bouteflika et que les pires ennemis de l'opposition demeurent les partis politiques de l'opposition eux-mêmes.


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