L'emploi de la main-d'œuvre étrangère non qualifiée restera autorisé, Mohamed El-Ghazi laissant entendre que le futur code du travail devrait encadrer davantage l'employabilité des non-Algériens. Cherif Bennaceur – Alger (Le Soir) - Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale était l'hôte, jeudi dernier, du Conseil de la Nation, à l'occasion d'une séance de questions orales. Une seule question a été posée au ministre du Travail, portant sur l'emploi des étrangers dans les secteurs qui accusent un grand déficit de main-d'œuvre, notamment le BTPH et l'agriculture, et sur la nécessité de revoir la législation relative. Répondant, Mohamed El-Ghazi indiquera que la réglementation régissant le recrutement des étrangers, en vigueur depuis 1981 (la loi 81-10 du 11 juillet 1981), autorise le recours à la main-d'œuvre d'autres pays, notamment quand elle n'est pas qualifiée. Ainsi, le ministre de l'Emploi indiquera que des permis de travail temporaires ont été octroyés à 31 315 étrangers dont 28 276 activant dans le bâtiment et les travaux publics, 2 267 dans l'industrie, 731 dans les services et 11 dans l'agriculture. Ces permis ont été octroyés, précise le ministre du Travail, à des personnes dont le niveau est inférieur à celui de technicien et qui sont autorisées à suppléer à la main-d'œuvre locale. Ce type de recrutement dont les conditions sont définies par la réglementation de 1981 ainsi que par les divers amendements apportés ultérieurement, s'opère en fonction de besoins précis, notera le ministre du secteur qui rappelle que des instructions ont été formulées pour davantage de «flexibilité». Voire, la question de l'emploi des étrangers tant qualifiés que non devrait être encadrée par le futur code du travail, un texte qui est soumis à concertation. C'est ce que laisse entendre Mohamed El-Ghazi même s'il ne précisera pas la nature des dispositions attendues. De même qu'il éludera la problématique de la régularisation des indus employeurs et la prise en charge des étrangers qui travaillent dans l'informel, dans des conditions de précarité sociale et économique assez éprouvantes. De fait, le recrutement de non-Algériens se poursuivra même si le ministre arguera davantage de la faible employabilité des étrangers. Ainsi, il indique que la main-d'œuvre étrangère recensée et recrutée à titre temporaire ne représente que 0,87% du nombre global des travailleurs. Soit, à la fin 2014, 62 976 étrangers détenteurs de titres de travail, dont 51 717 dans le bâtiment, 3 387 dans l'industrie, 2 835 dans le secteur tertiaire et 37 dans l'agriculture. Quant à l'amélioration de la main-d'œuvre locale, Mohamed El-Ghazi indiquera essentiellement que son département ministériel et celui de la formation et de l'enseignement professionnels ont signé une convention en vue de stimuler la qualification et booster l'employabilité dans les secteurs économiques déficitaires.