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Tendances
Tourisme, dites-vous ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2015


Youcef Merahi
[email protected]
Dans une de mes chroniques, je voulais savoir à quoi sert le ministère du Tourisme ? Je n'ai pas eu de réponse. Du moins, une réponse officielle. Car sur le terrain, j'ai eu une réponse cinglante : ce ministère ne sert à rien. Voyons voir ! J'ai pris mon asiatique de voiture – oui, oui, je l'ai toujours, je n'ai pas le choix, un 4/4 aurait fait mon bonheur, mais il ne suffit pas de rêver, il faut casquer le prix fort pour ce faire – pour me rendre vers Guelma. Je voulais surtout revoir Hammam Meskhoutine, cette merveille de la nature. Je me suis, encore une fois, tapé l'autoroute Est-Ouest, une autre merveille de la nature (sic !). J'ai été pressé de savoir si celle-ci a été réparée. J'ai été déçu, encore une fois. Le tronçon de Bouira est en train, en phase, en cours, au début, en voie... de réparation. Il faut tricoter, à l'aide du volant, pour parcourir cette portion de territoire. Heureusement que cette fois-ci, la gendarmerie – vigilante – s'est occupée de canaliser l'incivisme et la colère des automobilistes. Autrement, j'aurais pu terminer mon roman, lui aussi, en cours d'achèvement. On double, à droite, à gauche. On double, même, sur la voie d'urgence. En fait, celle-ci n'existe pas. N'a jamais existé. Car aucun automobiliste ne la respecte. Si par malheur, il vous prend l'envie curieuse, pour nous autres Algériens, de rouler, à droite, en respectant les panneaux de respect de vitesse, vous serez traité de tous les noms d'oiseaux endémiques. Le moindre de ces noms : «qouqouoû !»
Qu'est-ce que mon histoire d'autoroute a à voir avec le tourisme ? C'est d'abord la condition sine qua non du schmilblick ! Qui dit infrastructures de communication dit facilités de déplacement. Heureusement que les relais routiers sauvent la face : le routier peut s'arrêter, se restaurer, mettre du carburant, s'approvisionner. Un point positif dans un tableau noir à souhait ! J'atteins Constantine, la capitale actuelle de la culture arabe, un tant soit peu fatigué. Je voulais m'arrêter au relais de Cirta, sauf qu'il est tellement mal signalé que je l'ai loupé à l'aller et au retour. Pourtant, j'y ai accordé une grande attention. Bref, j'ai mis de l'essence à El-Khroub, lieu de repos éternel de Massinissa. Au fait, le mausolée a-t-il été restauré ? J'espère que les autorités concernées me feront un petit mail. Un mot suffira à ma joie, ou à ma peine. «Oui». «Non». Je ne peux plus lire les longues lettres, comme celle de notre Président. Je n'ai plus la patience de me taper cette littérature, dite politique. Je préfère le dernier roman de Yasmina Khaddra. Ou celui d'Anouar Benmalek. Là, je pourrais comprendre le cheminement de la trame romanesque. Ah, je n'ai pas osé traverser Qacentina. J'aurais bien aimé rendre visite à Yassine, mon pote libraire. Je voulais rallier, rapidement, Hammam Meskhoutine. J'y arrive enfin. Il fait nuit. La ville semble propre. Il y a du monde. De la lumière. Je commence par me rendre à la cascade. Photos souvenirs. Les vendeurs à la sauvette proposent de la bibeloterie turque, chinoise... Aucune n'est algérienne. Sans compter les pauvres biches, maintenues en laisse, pour les photos tape-à-l'œil. J'ai faim. Je ne demande pas mon reste. Mon hôte me propose un dîner au complexe de Meskhoutine, un bijou, semble-t-il. On s'y rend en bagnole. Première anomalie : à l'entrée du complexe, un cerbère me fait signe d'arrêter. J'obtempère. Je vérifie que je suis habillé correctement. Il me tend un ticket. C'est quoi, ai-je demandé ? Le prix de l'entrée pour le tacot. Ah, si j'étais à pied ? Ça aurait été gratos ! Je fais mine de rouspéter, il m'arrête d'un froncement de sourcils. Combien ? 100 dinars. Voilà où le tourisme blesse. Je paie, comme d'habitude. Comme pour un parking sauvage. Je choisis une place et on se dirige vers le resto du premier étage. Là, les curistes attendaient l'ouverture du resto, non de la cantine, comme dans une colonie de vacances. Grosse gueule, j'approche un maître d'hôtel. On peut manger, ici, dis-je ? En principe, oui, mais la carte n'est pas fameuse, il vaut mieux aller au resto à côté du parking, la carte y est meilleure. Et pour les curistes, c'est fameux ? Comme réponse, je reçois un claquement de talons, digne d'un adjudant de compagnie. Notre déconvenue sous le bras, on va se faire voir au resto du fameux parking à 100 dinars. Et là, le feuilleton continue de plus belle. On nous tend un menu coloré de mille couleurs. On se met à table. On passe commande. Curieux, le serveur fait confiance à sa mémoire. On est près de six convives. Un laps de temps, après, il revient. Désolé, nous n'avons plus de salades. Ni au thon, ni variée. Sauf la salade tomate. Passe, on mange direct, comme on dit en langage d'affamé, en butte à un tourisme à l'algérienne. Steak ? Makanch. Foie de veau ? Oulach. Je coupe court : qu'avez-vous à nous proposer comme viande ? Des escalopes de dinde, c'est tout ! Mais pourquoi nous avoir remis un menu, alors ? Je n'ai pas cherché à connaître l'assortiment. Des frites. Du riz. De la moutarde, niet. De la harissa ? On nous donne d'autorité toute la boîte de conserve. Toujours grosse gueule, je tente une question en direction du pauvre serveur : puis-je me faire rembourser mes 100 dinars, et aller me faire voir du côté de la baraque à frite de la cascade ? Mon serveur n'a rien compris. Moi non plus, du reste. Si, j'ai compris une réalité. Un ministère du Tourisme ne sert à rien en Algérie. C'est une institution budgétivore, comme disent les énarques. Dépités, nous allons vers la gargote du coin. On mange des frites, bien «harissées» et des brochettes à n'en plus finir. Je demande à goûter la pastèque du coin. On me sert une part gargantuesque. Je mange goulûment. Le mot de la fin, je me tape le lendemain une intoxication alimentaire du tonnerre. Je refuse de vous donner les détails de ma tourista. Puis j'ai juré qu'on ne m'y reprendra plus. Comme le corbeau de la fable !


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