Après le groupe Dahli, qui a annoncé la clôture, le 9 janvier dernier, de l'emprunt obligataire destiné à financer son projet dénommé «Alger Médina» avec le remboursement total du capital, d'autres sociétés comptent se lancer sur la même voie à la deuxième moitié de cette année. Younès Djama - Alger (Le Soir) - «Nous attendons à partir du deuxième semestre 2016 l'arrivée d'autres emprunts obligataires d'entreprises qui vont arriver sur le marché», a annoncé hier le DG de la Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub sur les ondes de la Chaîne 3. Le groupe Dahli a pu lever une somme de 2,6 milliards de DA (sur 8 milliards DA escomptés) auprès des citoyens par le biais de l'achat des actions du groupe cotées en Bourse, et qui ont servi à financer une partie du grand projet d'Alger Médina. Par ailleurs, l'invité de la radio a affirmé que l'arrivée de nouvelles sociétés au niveau de la Bourse va participer à multiplier l'offre au niveau du marché. Aussi, l'arrivée sur la place boursière de la société pharmaceutique Biopharm, dont les titres ont été introduits pour la première fois le 21 avril dernier à la négociation, et celle prochaine de la cimenterie publique d'Aïn Kébira, vont porter le niveau de capitalisation à 1 milliard de dollars contre 45 milliards de DA actuellement. La Bourse d'Alger se trouve dans une phase de progression notable en sachant qu'entre 2013 et 2015, la capitalisation est passée d'un peu plus de 13 milliards de DA à plus de 15 milliards DA. «L'arrivée des entreprises publiques (8 autorisées par le CPE) est un élément qui va permettre de donner la confiance nécessaire au marché susceptible de drainer les entreprises présentes dans les différents secteurs d'activité», a indiqué Benmouhoub qui s'est dit, par ailleurs, favorable à l'emprunt obligataire, affirmant qu'il y a très peu de produits financiers sur le marché. «Si nous voulons véritablement capter l'épargne, qu'elle soit dans le secteur formel ou informel, il faudrait donner plus de produits financiers, et l'arrivée de l'emprunt national avec des niveaux de rendement qui n'ont pas de pareils au niveau de la place financière, qui plus est exonérés d'impôts, est un élément important pour capter l'épargne», a-t-il estimé. Selon son DG, la Bourse d'Alger est dans une phase où elle peut jouer véritablement un rôle central dans le financement des entreprises et de l'économie nationale. Il déplore que la plupart des sociétés continuent soit à s'autofinancer ou à recourir aux banques mais pas solliciter le marché boursier. Une tendance qui devrait s'inverser avec une première décision des pouvoirs publics de ne plus financer les grands projets sur le budget de l'Etat. A cette décision s'ajoute l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE) autorisant 8 entreprises publiques à aller en Bourse. «A la date d'aujourd'hui, nous n'avons que 5 sociétés cotées (deux sociétés publiques et 3 autres privées) dont la dernière est la société privée Biopharm. Aujourd'hui, un certain nombre de sociétés privées ont atteint une maturité qui leur permet véritablement d'aller vers d'autres marchés à condition d'avoir les financements nécessaires», a souligné le DG de la Bourse qui plaide en faveur d'un nouveau modèle de financement.