C'�tait le 15 mars 1962. L'espoir de voir l'Alg�rie recouvrer son ind�pendance n'a jamais �t� aussi grand. Dans une �cole pr�s de Ben- Aknoun (Alger), le chef des centres sociaux �ducatifs a r�uni dans ces locaux, tous les cadres de l'Alg�rie, pour r�fl�chir � une �cole alg�rienne digne de ce nom. Soudain, un groupe compos� de six individus fait irruption dans la cour de l'�tablissement. Trois de ces hommes installent un batterie de fusils mitrailleurs alors que les autres se rendent � la salle des r�unions. Le chef de la bande sort un papier de sa poche et appelle des noms. Mouloud Feraoun, Ali Hamouten, Salah Ould Aoudia, Marchand Max, Basset Marcel et Eymard Bobert. Les six inspecteurs de l'�ducation quittent la salle et se rendent au pied d'un mur qu'un de leurs bourreaux d�signe. C'est la fusillade. Les six personnes s'�croulent sous la centaine de balles qui leur criblent le corps. Apr�s un terrible silence, des tirs isol�s r�sonnent � nouveau. Ce sont les coups de gr�ce. L'escadron de la mort de l'Organisation de l'arm�e secr�te (OAS) venait de s�vir. Quarante-trois ans plus tard, l'�v�nement est c�l�br� avec beaucoup d'�motion. Une foule compos�e de compagnons des martyrs, des ministres du gouvernement, de l'ambassadeur de la R�publique fran�aise, de l'association pour les droits des d�funts, ainsi que d'�l�ves du Lyc�e fran�ais d'Alger s'est donn� rendez-vous � Ch�teau-Royal � Ben- Aknoun afin de comm�morer le triste �v�nement. Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a affirm� que les Alg�riens sont fiers du sacrifice de leurs martyrs. Les 43 ans qui se sont �coul�s ont prouv� que la machination de l'OAS n'a pas fonctionn� puisque l'ouvrage pour lequel a travaill� Fouroulou et ses compagnons a bel et bien r�ussi. La ministre a �galement rappel� que les Alg�riens n'ont pas fait la guerre au peuple fran�ais, mais contre le plan colonial adopt� face � une population pacifique. Si aujourd'hui il est plus que jamais question de tourner la page, cela ne voudrait pas dire que celle-ci doit �tre d�chir�e, a soulign� l'oratrice. D'un autre c�t�, il a �t� sp�cifi� que cette trag�die a �t� pareillement v�cue par les autorit�s fran�aises. Une plaque comm�morative portant les noms des six victimes est d'ailleurs appos�e � l'entr�e du minist�re de l'Education nationale, outre une salle au sein du m�me �difice baptis�e Max Marchand et Mouloud Feraoun. Les pr�sents ont �galement �t� agr�ablement surpris de voir la ministre de la Culture acc�der � la demande de l'Association des amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, afin de pr�server l'endroit o� les d�funts ont �t� tu�s par l'OAS.