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LES MOTS DU JEUDI
T�t ou tard, le r�ve red�marrera Par Ma�mar FARAH http://farahblog.ift.cx
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 03 - 2005

Il y a quelques jours, un ami me rappelait que je rentrais dans ma 36�me ann�e de journalisme et me demandait quelle le�on je tirais de cette longue pratique et si j'�tais toujours motiv� en �crivant mes articles. Il me disait aussi que mes derniers �crits �taient ceux d'un �d�sabus� �…Je ne lui ai donn� aucune r�ponse, parce que je n'en avais pas tout simplement � ce moment pr�cis.
Ou, plut�t, j'en avais tellement que j'ai pr�f�r� me taire. J'avais peur de dire des b�tises, car j'en dis toujours lorsque je r�ponds sans trop r�fl�chir. Puis, en rentrant chez moi par cette belle corniche qui longe la Grande Bleue, je me suis arr�t� pour admirer le spectacle f�erique d'une mer � peine froiss�e par un vent l�ger et l�, j'ai r�fl�chi : qui sommes-nous ? D'o� venons-nous ? O� sommes-nous exactement ? O� allons-nous ? Questions cruciales, fondamentales, que nous ne nous posons pas souvent, pris que nous sommes par le tourbillon de la vie. Vite, vite ! Il faut toujours faire vite ! La vie moderne nous impose un rythme terriblement fou qui nous met toujours en situation de d�part. Nous sommes comme les coureurs d'une course cycliste, toujours pr�ts � nous lancer, scrutant d'un œil tourment� le parcours qui s'�tend devant nous. Mais contrairement aux champions de la petite reine qui avancent au fur et � mesure des �tapes qui les m�neront � l'arriv�e finale, nous avons l'impression de refaire la m�me �tape, de repartir du m�me point ! Et la distance parcourue la veille ou il y a dix ans ? Elle n'existe d�j� plus ! Qui s'en souvient ? Ce parcours, proche ou lointain, est englouti par la brume du pass�. Et nous sommes trop press�s, trop pr�occup�s par l'acquisition de biens de toutes sortes, trop int�ress�s par les sous, trop tendus vers des objectifs bassement mat�riels que nous oublions de vivre l'instant pr�sent! Peut-�tre que cet instant est porteur du vrai bonheur ? Sachons donc en jouir pleinement ! Mais non, nous sommes un boulet qui vient d'hier et qui va vers demain, incapable de s'arr�ter au pr�sent ! Car la vie n'est pas seulement exister pour disposer du maximum de richesses �ph�m�res ! La vie, c'est cette sensation de bonheur qui vient parfois d'un simple regard, du sourire matinal d'un soleil printanier, d'un geste qui fait rena�tre l'espoir, d'une fraternit� sinc�re, d'une amiti� � toute �preuve, d'un amour vrai. Chaque matin, lorsqu'il faut refaire le monde dans 24 pages, vous avez la certitude que vous �tes l'homme le plus riche du monde. En entamant une journ�e de travail dans un quotidien, vous allez tout simplement vivre une aventure palpitante qui va vous �loigner des pr�tentions humaines, des petites et grandes l�chet�s de vos semblables, de leurs arrogances et vilenies. Vous allez p�n�trer un monde � part o� les chefs d'Etat, aussi puissants soient-ils, deviennent de simples humains. Parce qu'il vous suffit de penser � la couverture de la mort de Boumediene ou de Boudiaf, de vous rappeler la page sp�ciale sur les obs�ques de Gamal Abdenasser ou de Mao Ts� Toung et tant d'autres leaders que l'on pensait immortels, pour relativiser votre vision du monde. Les hommes riches, les armateurs grecs, les grands patrons du p�trole, les acteurs d'Hollywood, les chefs de l'industrie spatiale, les �mirs � la t�te de fortunes colossales et m�me Bush, p�re et fils, ne r�sisteront pas au temps, cet oc�an sans fin qui emporte tous les hommes, sans s'attarder sur leur statut social ou leurs comptes en banque. C'est la premi�re grande le�on de ce m�tier : nul n'est �ternel. Cette certitude vous lib�re totalement, car elle vous donne � r�fl�chir sur l'attitude de vos semblables. Pourquoi ont-ils peur des chefs d'Etat et des puissants ? Pourquoi ont-ils peur de simples mortels ? Pourquoi se courbent-ils devant un roi ? Pourquoi sont-ils enclins � se baisser devant les signes de l'autorit� ou de la richesse ? Le citoyen, quelle que soit sa position, est tenu de respecter les lois du pays o� il vit ; il a des droits et des devoirs, pas plus ! Tout le reste est un h�ritage des tyrannies balay�es pourtant par le combat des hommes libres ! Et quand ce sont des peuples entiers qui perdent la boussole, devenant de simples esclaves d'un syst�me impos� par la force, quand les gens deviennent na�fs au point de penser qu'ils peuvent �tre sauv�s par un seul homme, cela conduit n�cessairement � toute sorte de d�rives… Le journalisme m'a appris � respecter ceux qui n'acceptent pas l'ordre �tabli s'ils pensent qu'il est injuste. La pratique de ce m�tier m'a appris � �tre toujours du c�t� de ceux qui luttent inlassablement pour que le monde soit plus juste, plus fraternel, plus libre. Les l�cheurs de bottes, les imb�ciles heureux qui vendent leurs �mes pour un bon compte en Suisse, les membres de l'association des malfaiteurs qui ne dorment pas bien depuis quelques semaines, les voleurs de parcelles de terrain, de logements et d'usines, ceux qui, pensant qu'ils sont intouchables, accomplissent des forfaits que l'on s'empresse d'�touffer (o� en est l'affaire de la tentative d'assassinat d'un jeune au Clubs-des-Pins ? O� en est l'affaire des corrompus par Khalifa ?), tout ce beau monde ne nous int�resse pas. Ce sont des d�chets qui finiront dans la poubelle de l'histoire et, � ce titre, ils ne sont cit�s que pour rappeler � ceux qui nous lisent que le crime ne paie pas, que les bandits finissent toujours derri�re les barreaux et qu'il ne faut jamais avoir peur de leur dire les quatre v�rit�s en face ! L'histoire finit toujours par nous rattraper, car ce m�tier a le m�rite de mettre les visages � nu, tous les visages ! Les masques ne servent � rien ! O� sont les petits rats qui tiraient � boulets rouges sur les arouch, d�nonc�s � longueur de colonnes par des plumitifs accroch�s aux jupes de leurs sponsors ? O� sont-ils ceux qui ont os� souiller un mouvement citoyen sorti des entrailles de ce peuple pour crier haut et fort et d�noncer les d�rives d'un syst�me injuste ! Ils se terrent dans leur trou ! Tant pis, cela ne changera rien � la roue de l'histoire qui avance toujours dans le bon sens. Nous n'avons pas attendu l'accord avec le gouvernement et la b�n�diction du pouvoir pour dire que les arouch avaient raison, qu'ils symbolisaient l'espoir de tout un peuple et qu'ils devaient �tre soutenus par tous les patriotes de ce pays ! Et s'ils en viennent aujourd'hui � juger qu'il faut arr�ter les hostilit�s et aller aux n�gociations pour faire aboutir leurs revendications, nul n'a le droit de douter de leur sinc�rit�, et surtout pas les fut�s de l'arri�re-boutique de la politique ! D�s le premier jour, au dernier souffle de Massinissa Guermah — cet h�ros que nous ne glorifions pas assez !— nous avons �t� avec ces arouch ; et ce n'est pas aujourd'hui que nous allons changer de veste ! Allez-y, mes amis, allez-y pour le bonheur et la prosp�rit� de notre ch�re Kabylie ! Cet �pisode m'am�ne tout naturellement � �voquer l'une des marques maison de pas mal de journalistes et de journaux. C'est cette tendance qu'ont beaucoup de changer de veste, pour un oui, pour un non ! Incroyable, mais vrai ! D'anciens marxistes-l�ninistes qui nous traitaient de petits bourgeois sont devenus des adeptes de ce capitalisme qu'ils tra�naient dans la boue dans leurs �crits ! Pire, ils attendent avec impatience l'�mergence de ce n�o-lib�ralisme qui va enterrer les derniers acquis du boumedi�nisme, pour placer leurs pions et chaparder quelques biens… L'argent a pourri la presse, il l'a �loign�e de ses nobles objectifs en la transformant en machine � gagner des sous ! Vite, vite ! Plus de pages publicitaires ! Vite, il faut revoir les tarifs des placards ! Plus d'argent, c'est bien. Mais quand cela vous �loigne de la majorit� de ce peuple qui croupit dans la mis�re et vous rapproche des milieux ais�s — pas tous exempts de reproches —, il y a risque de changer m�me votre mani�re de penser et d'�crire… 35 ann�es de journalisme m'ont appris � conna�tre les gens. Rares sont ceux qui valent le coup d'�tre fr�quent�s, car rares sont ceux qui resteront � vos c�t�s dans les moments durs ! Comme au premier jour, je suis pour le socialisme, m�me si cette id�e est d�mod�e. Parce que, dans ce syst�me, les pauvres, les ouvriers sans grade, les malades issus de milieux d�munis n'ont besoin de la piti� de personne ! L'Etat doit leur garantir le minimum vital, un travail digne, un logement d�cent et des soins gratuits, �bla mzya !�. Et ce n'est pas une id�e politique ou partisane, c'est ce que doit faire l'Alg�rie issue de la r�volution de Novembre, la vraie, l'authentique, n�e du r�ve de million de martyrs ! L'Alg�rie des capitalistes n'�tait pas pr�vue au programme parce que, risquant de ressembler � celle des colons et de l'exploitation de l'homme, elle n'aurait pas m�rit� tous ces sacrifices ! Mais je sais que t�t ou tard, lorsque la cohorte des milliards d'exclus sera bien longue, grossie par l'injustice, l'in�galit� et le m�pris, un nouveau vent lib�rateur fera lever les t�tes… Quelque part au-dessus des buildings et des usines, plus haut que les petits projets cupides des nouveaux riches, au-dessus des nuages qui s'accumulent, un soleil jeune fera na�tre l'espoir dans le cœur de ces milliards d'individus. Le socialisme, en tant que tel, est peut-�tre p�rim�, mais ce r�ve tout nouveau n'en sera pas tellement diff�rent puisqu'il dira aux hommes : le bonheur individuel n'a aucun sens s'il s'isole au milieu des malheurs collectifs ! Et �a red�marrera, au nez et � la barbe de Bush, des multinationales et de ses consuls r�gionaux ! Voil� la principale le�on de ces 35 ann�es de journalisme. Nul ne pourra emp�cher le r�ve de red�marrer. Il n'a besoin de rien. Son moteur est l'injustice… Et ce n'est pas ce qui manque…
M. F.
P.S. 1: La d�cennie 80 nous avait apport� des convictions, vite balay�es par les certitudes du terrain. La perestro�ka, que l'on croyait transposable chez nous, nous avait emball�s un moment et nous y avons cru. Mais Octobre 88 a mis fin � tout cela…
P.S. 2: Mohamed Benchicou, qui devait avoir beaucoup d'amis, avant la dure �preuve qu'il subit, doit �tre bien d'accord avec moi lorsque je parle de ces petites l�chet�s des gens qui nous entourent. Mais ne t'en fais pas, Moh, tu deviendras un h�ros ! Chiche ? Je prends les paris… Bien que, personnellement, je consid�re que tu en es un d�j� !


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