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Ali, le roi du pois chiche !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 12 - 2017

Ali a laissé dans ma mémoire et celle de plusieurs générations le souvenir d'un homme généreux et fier. Il était le parent de tous les pauvres et même des riches qui ne rataient aucune occasion pour déguster ne serait-ce qu'un tout petit cornet de ses délicieux pois chiches au cumin !
Ali était brun, pas très élancé, solide, lent, lucide ; un des hommes qui semblent faits pour être toujours au service d'autrui. Le teint sec et un visage rond, il avait un gros nez, un front large, de grosses lèvres et des grandes mains qui pouvaient manipuler les profonds secrets de n'importe quelle matière première. Il était humble, bienveillant, sincère, digne, travailleur et très débrouillard : toutes ces qualités ont fait de lui une personne respectueuse. Il s'habillait modestement et toujours de la même façon, un pantalon traditionnel (seroual loubia), des pantoufles, un pull ou une chemise sur laquelle il mettait un gilet et sur sa tête son fameux turban qui ne le quittait jamais. Des vêtements, certes usés par le temps, mais très propres. Si Ali El Hmamssi, c'est comme ça que tout le monde l'appelait, se positionnait, avec sa table de fortune, qui était un peu lourde pour lui, toujours au même endroit, face au café maure de Kaba, en plein centre-ville de Tissemsilt. Il lui arrivait aussi de se déplacer vers l'école Hassiba ou l'Emir Abdelkader et même à l'école Ben Badis, un peu plus loin de son domicile. Il attendait avec impatience la sortie des écoliers qui se ruaient vers sa table pour déguster ses succulents pois chiches. Dès qu'on s'approchait de son étal, on sentait cette formidable odeur du légume sec cuit à l'eau bouillante. Une recette toute simple mais qui avait beaucoup de succès à l'époque parmi les enfants et même les adultes. Son unique fils Hmida, qui garde intacts dans son tréfonds les souvenirs de son père, nous dira : «Je me rappelle rappelle toujours comme si cela datait d'hier des détails de la préparation du caviar de mon père. Il plaçait les pois chiches dans un grand ustensile de cuisine (un grand saladier ou une grande casserole) et versait de l'eau froide par-dessus et laisser tremper toute la nuit. De bon matin, il les égouttait, les rinçait et les versait dans une grande casserole pleine d'eau. Il les portait à ébullition et laisser cuire pendant une heure à une heure et demie. Une fois cuits, il les mettait dans le fameux grand tadjine qu'il plaçait sur sa table et mettait à côté deux petites boîtes, l'une pour le sel et l'autre pour le cumin, et se dirigeait droit vers le centre de la ville. «C'est du beurre que je vous vends là, pas du pois chiche !» disait-il. Effectivement, son pois chiche était tellement bien cuit et tendre qu'on avait l'impression que c'était du beurre à tartiner. Et selon les dires de Meriem, élève à l'école Hassiba-Ben Bouali à l'époque : «Je me rappelle très bien de mes institutrices qui, pendant la récréation, m'envoyaient leur acheter des cornets de pois chiches de chez aâmi El Hmamssi. Chose que j'attendais et que je faisais avec grand plaisir car je savais que j'aurais, bien sûr, droit à un cornet gratis et, traînant la patte, cela me permettait aussi de rater un tout petit peu ma classe.» Aâmi Ali prenait des verres qui lui servaient de mesure. Un verre de pois chiche ou deux, selon la demande, et il mettait le tout dans un papier en forme de cône. D'un geste rapide, il mettait un peu de sel, un peu de cumin et surtout un soupçon de bonté et un zeste de tendresse. Le prix du cornet variait entre 20 et 50 centimes. Même quand on est fauché, il ne nous refusait jamais, ne serait-ce qu'un verre de son précieux tadjine ! Parfois, il nous proposait aussi des fèves ou des gousses de caroube que je n'aimais pas du tout car elles étaient coriaces, épaisses malgré leurs vertus médicinales. Mais ce qui résonne jusqu'à maintenant dans ma tête et celle de tous les enfants de l'époque, c'est ce refrain qu'on chantait parfois lors de son passage : Ali lahmamssi yemchi wi dansi (Ali, le vendeur de pois chiche, qui marche et qui danse) car il boitait un peu. Cela ne l'a jamais dérangé outre mesure, bien au contraire, ça le faisait sourire et ne l'empêchait en aucun cas de pousser sa table et de terminer sa vente. Une simple table, mais beaucoup de contentement, dont les maigres recettes lui ont permis de faire vivre toute sa petite famille, de se mettre à l'abri du besoin et de semer la joie et le plaisir autour de lui.

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