La privatisation des banques publiques ne se fera pas sans deux pr�alables : l'assainissement de leur comptabilit� et la suppression de l'ordonnance d'Ouyahia interdisant aux organismes publics de d�poser leurs avoirs au niveau des banques priv�es. Des experts alg�riens et am�ricains sont unanimes l�-dessus. L'op�ration d'assainissement des banques qui a co�t� au Tr�sor public la bagatelle de 35 milliards de dollars ne suffira visiblement pas � attirer d'�ventuels repreneurs. Un second �round� sera certainement n�cessaire. Nawel Im�s - Alger (Le Soir) - En d�pit des sommes colossales inject�es, certaines banques sur la liste des entreprises � privatiser souffrent du non-recouvrement des cr�ances. Le CPA � lui seul en compte pas moins de 500 millions de dollars. Des experts am�ricains pr�conisent au Tr�sor public de racheter ces cr�ances. Une proposition qui ne fait pas l'unanimit� au sein des experts alg�riens qui trouvent cette id�e incongrue. Le pr�sident de la Conf�d�ration des cadres de la finance et de la comptabilit� qui s'exprimait hier sur cette question a expliqu� qu'il n'�tait pas concevable que le contribuable soit appel� � payer pour des personnes qui ont b�n�fici� de cr�dits avant de se volatiliser. D'ailleurs, Mahmoudi croit savoir qu'un d�cret en ce sens aurait d�j� �t� sign� par le chef du gouvernement. Plut�t que de recourir � ce proc�d�, il propose que les cr�ances des banques soient d�duites du prix de cession. Seule certitude, la privatisation de la BDL, de la BNA et du CPA ne pourra se faire si leur comptabilit� n'est pas assainie. Ce constat fait par George Moullinax, expert financier et bancaire au sein de l'Office r�gional d'assistance technique aupr�s du d�partement am�ricain du Tr�sor, est d'ailleurs partag� par ses homologues nationaux. Seule divergence : les moyens d'y arriver. L'invit� am�ricain de la CCFC qui a d'embl�e tenu � pr�ciser qu'il n'�tait pas � Alger pour dicter une conduite mais pour �prodiguer des conseils�, pr�conise que la premi�re op�ration de privatisation concerne d'abord une banque performante. Au regard de l'�tat de �sant� des institutions financi�res alg�riennes, il fait des pronostics pas tr�s optimistes. �Seuls six soumissionnaires au plus manifesteront leur int�r�t. Ils ne peuvent s'int�resser qu'aux banques performantes�, probablement des Fran�ais ou des Espagnols, selon son pronostic. Ce qu'il conseille pour la r�ussite de la privatisation, c'est qu'elle se fasse sous l'�gide d'une agence qui sera plac�e sous la tutelle du minist�re des Finances afin que les banques �trang�res int�ress�es par leur reprise aient un seul interlocuteur, pour plus de coh�rence. En plus de cette agence, George Moullinax propose � l'Alg�rie de se faire accompagner par des intervenants �trangers connaissant bien le climat des affaires en Afrique du Nord. Aux questions relatives � la pr�servation des emplois, l'expert am�ricain r�pondra que comme dans toutes les op�rations de privatisation, un nombre d'employ�s, d�fini au pr�alable par les deux parties, sera sacrifi�. Loi du march� oblige….