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HALTES ESTIVALES
Boumediene, nous n�avons rien oubli� ! -1- Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 07 - 2007

L�autre jour, le pr�sentateur du journal t�l�vis� bombait le torse en nous annon�ant pompeusement que l�espoir de vie chez les Alg�riens avait grimp� � 75 ans ! Oui, c�est une belle prouesse, si l�on se souvient des conditions p�nibles dans lesquelles croupissait ce m�me Alg�rien au lendemain de l�ind�pendance. Les poux plein les cheveux, les pieds nus dans la boue ou sur la chauss�e ardente, la maladie, la faim, l�ignorance, le gourbi : c��tait le lot de la majorit� des autochtones.
Mais si l�espoir de vie a atteint cette moyenne appr�ciable (il �tait de 45 ans � l��poque de cette �non ind�pendance � glorifi�e par certains journalistes !), � qui le m�rite ? Voil� ce qu�a oubli� de pr�ciser le pr�sentateur du JT. Pour en arriver l�, il a fallu pr�munir cet Alg�rien de toutes les �pid�mies mortelles. Il a fallu lui offrir une bonne prise en charge sanitaire, des m�dicaments gratuits, des produits de premi�re n�cessit� � bas prix ; il a fallu qu�il �tudie dans de bonnes conditions et sans ruiner ses parents, qu�il s��panouisse socialement et culturellement� Et ce n��tait pas rien, quand les caisses de l�Etat �taient pratiquement vides et que le pays ne comptait que quelques ing�nieurs et techniciens ! Soyons s�rieux et n�insultons pas le pass�, tout le pass�, pour des coquetteries intellectuelles et ne mettons pas tout dans le m�me chapitre, noirci � volont�, au nom de la formule lapidaire et tentante de �quarante ann�es de dictature� ! L�Alg�rie d�aujourd�hui n�existait pas au lendemain de l�ind�pendance. Il n�y avait rien ; rien, � part une petite bande c�ti�re d�velopp�e comme peut l��tre un pays saign� � blanc et dont toute l��conomie �tait orient�e vers l�exportation de mati�res premi�res en direction de la M�tropole. Dans les villes et les villages coloniaux, gracieux comme une carte postale et �quip�s d�cemment, vivait une soci�t� � part, dont le niveau de vie �tait parmi les plus �lev�s d�Afrique. Mais, c��tait l�Alg�rie des colons et des pieds-noirs. Les autres, les Alg�riens d�ici, � vos parents � vous, qui crachez dans la soupe ! � avaient �t� chass�s de leurs terres et refoul�s vers les pi�monts des montagnes, ne vivaient pas. Ils v�g�taient dans les bidonvilles, connaissant les affres de la mis�re et du d�nuement total et les plus chanceux d�entre eux �taient soit ouvriers agricoles, soit portefaix dans les march�s, ou, encore femmes de m�nage chez les colons ! Les meilleurs, ceux qui avaient pu d�passer le stade du certificat d��tudes, s��taient aper�us, quelques ann�es plus tard, qu��un dipl�me de plus ne faisait pas d�eux un meilleur cadavre !� Mouloud Feraoun, auteur reconnu, et tant d�autres dont on pensait qu�ils allaient �tre consacr�s pour leur g�nie, seront sauvagement assassin�s par l�OAS : voil� la colonisation que regrettent aujourd�hui les nouveaux tra�tres ! Il a fallu tout cr�er ! N�insultons pas la m�moire de ceux qui ne sont plus l� et qui ont cru que le r�ve �tait possible, qui ont b�ti des �coles partout, des usines, des centres de sant� dans les coins les plus recul�s, qui ont trac� des routes et introduit le progr�s aux quatre coins du pays ; n�insultons pas la m�moire de ceux qui ont consacr� leur vie � planifier, �tudier, r�fl�chir pour que le gaz de ville, privil�ge de deux ou trois centres urbains, aille partout ; que l��lectricit�, totalement absente des foyers alg�riens, p�n�tre les cit�s populaires et les douars ; que l�eau potable, qu�on allait chercher dans les mares et, dans le meilleur des cas, des fontaines publiques, devienne un �l�ment incontournable du milieu domestique ; que les fosses septiques soient bourr�es de mortier et oubli�es, au profit de r�seaux d�assainissement modernes, que les salles de bains remplacent le hammam, que la t�l�vision, capt�e par une infime minorit� d�Alg�riens � Oran, Alger et Constantine, �tende son r�seau � tout le territoire national, � travers la diffusion hertzienne, puis par satellite. D�s 1975, l�Alg�rie utilisait le satellite pour porter le faisceau du programme national jusqu�au Hoggar et Tassili, devenant l�un des premiers pays au monde � avoir acc�s � cette technologie, utilis�e, � l��poque, seulement par quelques op�rateurs aux Etats-Unis, au Canada et en URSS ! Il a fallu former des enseignants, des ing�nieurs agronomes, des techniciens dans le b�timent et le g�nie civil, des pilotes, des gendarmes, des m�decins, des infirmi�res, des chercheurs, des p�troliers, des urbanistes, et j�en passe. Jeudi dernier, je r�vais � une Alg�rie qui, non seulement disposerait de fus�es, mais les ferait �galement d�coller de Hammaguir, pr�s de B�char. Un ami m�a trait� de fou ! Alors, comment devrais-je d�signer ces visionnaires qui ont dress� le Barrage vert, muraille d�arbres allant de T�bessa � El-Bayadh et que j�ai parcouru de long en large, rencontrant des jeunes, appel�s sous les drapeaux, fiers de participer � une gigantesque �uvre d��dification nationale � l�heure o� l�ANP plantait des arbres aussi ! Comment devraisje appeler ces pionniers qui ont port� le goudron jusqu�� Tamanrasset, et bien au-del�, et tous ceux qui ont b�ti des centaines de villages agricoles ? Comment devrais-je traiter ces b�tisseurs au long cours qui ont cru qu�il �tait possible de convoquer les deux g�nies japonais et br�silien de l�architecture mondiale pour leur confier les plans de deux bijoux universitaires trop souvent ignor�s : Constantine et Bab Ezzouar ? Comment qualifier ces promoteurs qui ont ouvert le pays � l�informatique, � une �poque o� cette science �chappait encore au tiers-monde, faisant du CERI la premi�re grande �cole sup�rieure d�Afrique formant des ing�nieurs dans cette sp�cialit� ? Comment traiter ces hommes qui ont cru qu�il �tait possible de nationaliser le p�trole et le rendre � son propri�taire ? Et ceux qui ont cru qu�il �tait possible de traiter le minerai de l�Ouenza ici, � El- Hadjar. Et le complexe est encore l�, produisant cet acier dont nous avons tant besoin pour b�tir et b�tir encore ! Comment traiter ceux qui ont eu l�id�e folle de liqu�fier le gaz et le mettre dans de beaux et grands m�thaniers qui sillonnent le monde ? Comment qualifier ceux qui ont os� pr�senter un film alg�rien au festival de Cannes et cru en ses chances jusqu�au bout ? Et ceux qui ont introduit la r�forme sportive dont les fruits avaient pour noms Madjer, Belloumi, Assad et tant d�autres ? Comment appeler ces fous qui ont plac� quelques camions de la Sonacome dans la prestigieuse course du Paris- Dakar ? J��tais l� et, sur les pistes br�lantes du d�sert, dans les for�ts s�n�galaises, la brousse nig�rienne et les plateaux de ce qui s�appelait alors Haute-Volta (le Burkina actuel), j�ai vu notre v�hicule national damer le pion � Saviem, Lan, Mercedes et tant d�autres marques prestigieuses. De petits chauffeurs du Grand Sud, nourris aux pois chiches, chauff�s par quelques verres de th� � la menthe sirot�s apr�s les pri�res matinales : j�ai vu ces gars au c�ur grand comme �a, mais sans �toiles, battre les plus prestigieux pilotes de course et venir � bout des �curies r�put�es ! Comment appeler ceux qui avaient planifi� la construction d�un r�acteur nucl�aire � Draria ? Et ceux qui en firent autant � A�n Oussera, avec un centre beaucoup plus important, que les imp�rialistes avaient voulu bombarder � une �poque o� ils voyaient d�un mauvais �il les efforts d��mancipation de notre pays ? Je peux citer � l�infini la liste des �folies� qui ont permis � ce pays de se hisser au firmament de la l�gende tiers-mondiste, avant qu�un ouragan de force six n�emporte tous nos espoirs ! Avant que la n�o-bourgeoisie, fabriqu�e � l�usine de la contrefa�on, revancharde et �go�ste, ne vienne d�truire ce beau r�ve.
A suivre M. F.
P. S. : cette �vocation a �t� publi�e le 27 d�cembre 2006, date comm�morative de la mort du grand leader alg�rien.


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