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CES FEMMES TRAVAILLEUSES A LA RECHERCHE D'UN TOIT
Le logement de tous les d�boires
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 10 - 2007

Si la femme travailleuse r�ussit � s�imposer dans son milieu professionnel par ses comp�tences et son savoir-faire, elle reste vis-�-vis de la soci�t�, un �tre faible et fragile qui doit �tre soumis � l�autorit� parentale et familiale. Quand la femme d�cide de contourner la r�gle, elle devient sujette au m�pris, aux hostilit�s et aux ennuis.
Amel 30 ans. Cadre sup�rieure dans un secteur strat�gique. Depuis un mois, elle ne r�ve que d�une seule chose : trouver une location. Elle n�est pas � la recherche d�une somptueuse villa sur les hauteurs d�Alger, mais non plus d�une cabane, dans un quartier sale et dangereux. Elle souhaite juste un toit d�cent � un prix raisonnable. Sa fourchette ne d�passant pas 15 000 DA, Amel se livre � une v�ritable m�saventure. Depuis le d�but de son calvaire, elle a d�pens� plus de 10 000 DA en cartes t�l�phoniques. Ne s�int�ressant g�n�ralement pas � la presse, elle est devenue une abonn�e de la presse sp�cialis�e en immobilier. D�nicher la perle rare, c�est l� son objectif. Mais comment proc�der ? �J�ai r�pondu pratiquement � toutes les offres qui paraissent dans les journaux, mais je n�arrive pas � trouver ce que je veux�, dit-elle les larmes aux yeux. Nous avons suivi Amel dans ses d�marches, pendant une semaine, pour s�enqu�rir de la situation des femmes travailleuses, qui sont rest�es � la capitale apr�s leur cursus universitaire. L�exemple de Amel est le miroir de centaines de ces femmes qui ont choisi l�obstination � la fatalit�. Elles ont choisi le chemin le plus dur pour continuer � nourrir leur cerveau et se faire une place dans une soci�t� qui peine � reconna�tre � la femme son statut �conomique et social. Amel est tr�s active dans son domaine. On lui reconna�t ses qualit�s et ses ambitions � toujours aller de l�avant dans tout ce qu�elle entreprend. Seulement, personne ne peut s�en douter du cauchemar qu�elle subit depuis quelques semaines. Chaque jour qui passe ajoute une dose d�angoisse � Amel. Le temps la rattrape et doit agir vite. C�est ainsi qu�elle d�cide de faire appel � des professionnels en la mati�re. Des agents immobiliers. Elle revient � ses journaux et prend les coordonn�es des agences les plus actives sur le march�. Elle passe plusieurs coups de fil et prend plusieurs rendez-vous pour rencontrer les agents immobiliers et leur faire part de sa situation. �A cette fourchette, vous n�allez pas trouver quelque chose d�int�ressant�, lui r�pond-on � la fin de chaque entretien. Elle ne d�sesp�re pas. De toute fa�on, elle n�a pas le choix. �On est jeudi, je dois attendre encore deux jours avant de reprendre mes investigations�, dit-elle, sans conviction. Au niveau des agences, elle a fait la connaissance d�autres jeunes femmes vivant le m�me calvaire. Hayet est l�une d�entre elles. Elle est biologiste et travaille dans un laboratoire �tranger depuis presque deux ans. Jusqu�au mois de mai dernier, elle vivait clandestinement dans une cit� universitaire. En pr�vision des Jeux africains, elle a �t�, ainsi que toutes les �tudiantes, somm�e de quitter les lieux. Elle s�est install�e dans un pensionnat, au centre d�Alger, chez une vieille dame. Celle-ci a transform� son domicile familial en refuge pour les femmes travailleuses. Cette dame est sans ressources financi�res, son fils mari� et avec des enfants ne travaille pas. Alors la famille a d�cid� d�accueillir des locataires, pour subvenir aux besoins de la famille. En tout, elles sont six femmes, toutes des cadres d�entreprises, dans diff�rents secteurs d�activit�s. L�appartement qu�elles occupent avec la vieille dame est tr�s exigu. Il y a seulement trois chambres. Une occup�e par quatre locatrices, une deuxi�me par la vieille, la partageant avec deux autres locatrices et la troisi�me par le fils, son �pouse et son enfant. Divers temp�raments, diff�rentes r�gions du pays pour cohabiter tous ensemble dans un espace r�duit. �Je croyais que j�allais avoir une d�pression nerveuse�, t�moigne Hayet, qui esp�re quitter les lieux dans les plus brefs d�lais. Ne pouvant plus vivre dans cette pr�carit�, tout en ayant des journ�es tr�s charg�es au travail, Hayet a associ� deux des collaboratrices � son projet de trouver un loyer d�cent, toutes seules. �Je pr�f�re payer plus et avoir la paix que de vivre sous pression�, raconte-t-elle, en essayant de retenir ses larmes qui coulent sur ses joues. Hayet a les yeux cern�s et le visage p�le. �Depuis que je me suis fix� cet objectif, je ne dors plus. Toute la nuit je pense � ce que je dois faire, qui contacter, comment proc�der��, relate-t-elle. Hayet et Amel se sont �chang� leurs num�ros de t�l�phones et s�appellent � chaque fois que des occasions de visiter des appartements se pr�sentaient � l�une d�elles. �J�ai une visite demain, si �a ne m�arrange pas, tu partiras toi pour visiter, peut-�tre que �a te plaira�, s��changent-elles. Lundi, apr�s-midi, Amel vient d��tre contact�e par un de ses agents immobiliers. �C�est une occasion en or. Un F2 � 15 000 DA au Golf�, lui dit-il au bout du fil. �J�arrive dans un quart d�heure, attendez-moi�, r�plique-t- elle. Toute anxieuse, Amel arrive � l�heure au rendez-vous. Le propri�taire de l�appartement les invite � l�int�rieur de la maison. Celle-ci est situ�e dans un quartier populaire, des voisins curieux les guettaient. D�s qu�elle p�n�tre dans la premi�re pi�ce, Amel est envahie par une boule de col�re. L�appartement est en nette d�gradation. Il n�cessite des travaux de plusieurs semaines pour qu�il soit habitable. La porte d�entr�e, tellement fragile, qu�elle risque d��tre d�truite par un simple coup de pied. �Ici, c�est la s�curit�, la rassure l�agent immobilier, �vous n�avez rien � craindre�. Amel d�cline l�offre, l�humidit� lui coupe le souffle, elle demande de prendre cong�. En fin de journ�e, une autre agence immobili�re croit lui d�nicher la perle tant attendue. Un studio � 20 000 DA, dans une ruelle, � proximit� du Boulevard Krim-Belkacem. La cote est g�n�ralement tr�s �lev�e dans ce quartier. M�me si le prix est au-dessus de ses moyens, Amel a tout de m�me accept� de visiter les lieux. C�est une d�ception pour elle. Ni l�endroit, ni la pi�ce et cuisine am�nag� dans 30 m2 ne feront son bonheur. Elle termine sa journ�e en larmes. De son c�t�, Hayet a �galement effectu�e trois visites l�une apr�s l�autre. �C�est inimaginable�, dit-elle. �Je ne comprends pas comment les gens �valuent l�immobilier�, s�interroge-t-elle. �Les produits sont tellement rares et qu�il y a une forte demande que les propri�taires sont les ma�tres du march�, a expliqu� un agent immobilier qui peine � satisfaire ses clients, vu l�exigence des propri�taires. De toutes les fa�ons, pour une agence immobili�re, celui qui vend ou loue et celui qui ach�te et prend une location, sont consid�r�s comme des clients. Pour les garder, ils essayent de jouer l�interm�diaire afin que chacun d�entre eux trouve son compte, dans l�offre et la demande. Quand Amel a r�ussi � trouver ce qu�elle cherchait, elle ne tardera pas � remettre son bonheur pour plus tard. Elle a fini par trouver un F1 � 15 000 DA, dans un quartier calme, mais l�int�rieur n�est pas terrible. Elle a accept� de prendre � son compte quelques am�nagements, car c�est la fin de la semaine et elle doit rendre les cl�s de l�appartement qu�elle occupe. Les n�gociations se sont biens pass�es entre elles, le propri�taire et l�agent immobilier. Mais il reste un d�tail. Le propri�taire refuse de louer son logement � des femmes habitant seules. Un probl�me de soci�t� et de m�urs, a-t-il expliqu�. Eh oui, en 2007 et au c�ur de la capitale, les Alg�riens ne reconnaissent pas encore � la femme sa libert�. Une libert� qu�elle paye parfois de sa vie. Si Amel, Hayet et d�autres sont pers�v�rantes et d�passent leurs difficult�s, beaucoup ont abandonn� l�aventure en milieu de chemin et sont reparties dans leur patelin, � ch�mer. Il s�agit l� encore d�une frange des cerveaux, dont l�Etat ne cesse de d�noncer la fuite. Mais quand la fuite est � l�int�rieur m�me du pays, que faire ?

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