�C'�tait un march� en plein boom. Tout le monde devient gourmand et c'est comme �a que vient la corruption�, explique l'�conomiste Eckart Woertz, du Centre de recherche sur le Golfe, bas� � Duba�. �Vous avez l'occasion de toucher un pot-de-vin et vous c�dez � la tentation. � L'�conomie de Duba�, une ville qui fait partie des Emirats arabes unis, a connu une croissance vertigineuse avant la crise �conomique mondiale. Le moteur de la croissance �tait l'immobilier qui a b�n�fici� de la d�cision des autorit�s en 2002 d'autoriser les �trangers � devenir propri�taires, alors m�me que l'explosion des cours du p�trole provoquait une abondance de liquidit�s en mal d'investissement. Rien d'�tonnant donc si la plupart des affaires de corruption � Duba� sont li�es � l'immobilier. En tarissant le cr�dit, la crise a entra�n� une chute des prix de l'immobilier de 25% en moyenne en six mois. R�cemment, sept hommes ont comparu devant un tribunal dans deux affaires de potsde- vin, les premiers proc�s pour corruption depuis les premi�res arrestations il y a un an. Un projet de loi pour �touffer la presse La premi�re affaire concerne quatre dirigeants de Sama Duba�, une firme appartenant � Dubai Holding, propri�t� du gouvernement de Duba�, et un ancien cadre de la firme priv�e Damac Properties. Les pots-de-vin atteindraient 2,28 millions de dollars. Dans l'autre affaire, les deux accus�s sont d'anciens responsables commerciaux de Nakheel, soci�t� contr�l�e par le gouvernement local. Les dessous-de-table seraient l� de 1,4 million de dollars. Nakheel, qui a cr�� les c�l�bres �les artificielles en forme de palmier au large de Duba�, a refus� de commenter l'affaire. Le plus ancien d�tenu dans les affaires de corruption est l'ancien P-DG de Deyaar Development, un Am�ricain d'origine libanaise arr�t� en mars 2008. Le parquet de Duba� l'accuse, ainsi que d'autres suspects, d'avoir d�tourn� plus de 27 millions de dollars. Mais la plus grosse affaire de corruption concerne la Dubai Islamic Bank, qui aurait �t� d�lest�e de 501 millions de dollars dans une op�ration de fraude men�e par sept hommes, dont deux sont en fuite. Les suspects, deux cadres de la banque et cinq hommes d'affaires, sont accus�s d'avoir escroqu� la banque en falsifiant des documents et en montant de faux projets immobiliers. Certains journaux locaux ont rendu compte de ces affaires de mani�re suivie. Mais cela pourrait changer en raison d'un projet gouvernemental de loi sur les m�dias en vertu de laquelle la publication �d'informations erron�es pouvant nuire � l'�conomie nationale� deviendra un d�lit. Or, la d�finition de ce qui constituera une �information erron�e� sera laiss�e aux autorit�s.