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Nadira Laggoune, directrice du MAMA: «Visiter un musée est une culture»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 02 - 2018

Professeur à l'école des Beaux Arts d'Alger depuis 1986 (histoire de l'art, art moderne, histoire des civilisations, art esthétique etc…) durant plus de 25 ans, Nadira Laggoune cumule un parcours fascinant et éclectique. En plus d'un grand nombre d'expositions en Algérie et à l'étranger, elle est aussi une critique d'art assidue qui a déjà été commissaire dans de nombreuses expositions en Algérie et à l'étranger (festival panafricain en 2009, biennale de Dakar en 2010, grande biennale des artistes d'Europe et de la méditerrané en Italie à (Ancona) et sélectionneur dans des concours d'art...Nadira Laggoune a en effet, porté plusieurs casquettes durant sa longue carrière qui l'a menée en décembre 2016 au poste de directrice du Musée Public d'Art Moderne et Contemporain d'Alger (MaMa).
Le Temps d'Algérie: En tant que directrice du MAMA, avez-vous défini une nouvelle politique pour ce musée ?
Nadira Laggoune : Dès que ce musée a été pensé et créé, il y avait déjà quelque chose de défini. Une sorte d'éditorial car lorsqu'on dit Musée d'art Moderne et Contemporain, il y a déjà une vision un peu futuriste qui va vers un art vivant d'aujourd'hui.
Un art actuel qui parle de son temps et de tout ce dont on est confronté aujourd'hui... Un art de son temps, c'est-à-dire aussi un art qui marche avec les transformations faites sur la scène culturelle et artistique, celles liées aux transformations de mode de vie, et celle liée aux transformations technologiques et scientifiques. Et nous avons, par rapport à cela, de nouveaux médias et médiums qui apparaissent. La transformation de l'expression artistique et de ses différents modes d'expressions, c'est ce que le musée doit avoir comme ambitions.
Et vous veillez à appliquer ces ambitions ?
Oui, car je voudrais dans une sorte de futur antérieur, arriver à mettre en place cette façon de voir, cette «vocation» du MAMA…
Le programme d'activités du MAMA reste sommaire… Y'a-t-il un choix particulier dans la sélection des événements (festivals, colloques, expositions...) que le musée organise ou abrite ?
Le programme reste lié à la ligne éditoriale du musée. Seulement, on ne peut pas toujours faire ce qu'on veut. D'abord, car il y a des contraintes matérielles et elles sont importantes en vue de l'austérité qui touche de plein fouet le secteur culturel. Les budgets et les moyens sont réduits, même si on peut toujours chercher des sponsors, mais c'est tout de même une lourde contrainte qui nous oblige à revoir nos ambitions. Et c'est ce qui se passe car il y a des expositions que je remets au plus tard, le temps de trouver un sponsor et de contourner le problème...Et c'est difficile car on établit nos programmes en fonction de cela, même si on essaye à chaque fois de ne pas sacrifier la ligne éditoriale du MAMA...
Selon vous, le MAMA occupe une place sur la scène internationale de l'art ?
Je dirais plutôt, quelle place occupe l'art national sur la scène internationale. Et elle est en construction. Nous ne sommes pas prêts à des biennales comme celles de Venise, faute de moyens et de considérations compliquées...
Mais je pense que doucement, on peut y arriver. A l'avant dernière biennale de Dakar (Sénégal), il y'a eu tout de même la présence de l'Algérie, représentée par des artistes émergents d'une nouvelle génération d'expression. Donc, je dirais qu'on est présent par des artistes individuels qui s'autoproduisent et qui exposent un peu partout. On est aussi présent par le biais de la diaspora, représentée par des artistes très cotés qui comptent parmi les plus grands artistes internationaux, à l'instar de Kader Attia, Zineb Sedira, Massinissa Selmani, Mohamed Bourouissa, Yazid Oulab, Drisse Ouadahi... Aujourd'hui au Palais de Tokyo, il y a une grande exposition qui se tient et où Massinissa Selmani, Drisse Ouadahi, et Mohamed Bourouissa participent... L'idéal pour moi, c'est que nous réussissions a construire notre place à l'étranger, durant les grandes biennales telles que celle de Venise ou Moscou.
Depuis 2016 à ce jour, avez-vous établi une stratégie pour enrichir la collection artistique du MAMA?
On a une bonne collection qui, en gros est le résultat de donateurs, de collectionneurs qui ont offert pas mal de choses au musée (peinture, sculpture...). Et c'est la plus grande collection qui est l'objet d'un don, après celle du Musée des Beaux Arts d'Alger, qui a hérité d'une très grande collection datant d'avant l'indépendance. Aussi, la politique d'acquisition s'est réduite un peu à cause de l'austérité...
Seulement, cette collection n'est pas exposée au public?
Si. Ça a déjà fait l'objet de deux grandes expositions bien avant que je vienne. La première a vu l'exposition d'une partie de la collection et la seconde a été présentée dans une deuxième partie. Pour ma part, j'avais organisé une exposition en octobre dernier : «Visage et portrait» où on a aussi exposé des œuvres de la collection du musée en plus de quelque dons offerts par des artistes qui ont exposé avec moi à Constantine lors d'une grande exposition intitulée : «Territoire Arabe».
Pour revenir au musée, les algériens boudent ces institutions, et de manière générale, ils y vont très rarement. Pourquoi ce désintérêt selon vous?
Je ne sais pas si c'est un désintérêt. C'est une culture qui encore une fois est en construction, d'autant plus que la culture de l'image est récente chez nous. On a commencé à peindre du figuratif à l'époque de la colonisation...Et 60 ans, c'est rien dans l'histoire d'un peuple ! La tradition du musée est venue avec la colonisation. On ne l'avait pas avant. Et ça devrait faire partie des programmes de l'enseignement primaire et moyen et que ça ne dépende pas de l'attitude de l'enseignant. En ce sens, y'a eu une convention signée avec le ministère de l'enseignement.
Quand il y a des leçons d'histoire, pourquoi ne pas emmener les élèves visiter le Musée des Antiquités, ou du Moudjahid...Ey c'est ainsi qu'on construit la culture de l'image....
Justement, en tant que Musée d'Art Moderne et Contemporain, le MaMa n'a-t-il pas un rôle à jouer pour booster cet intérêt ?
C'est tout un système qui est à mettre en place, cela ne relève pas que du MaMa ou des Musée de manière générale. On fait des ateliers pour enfants, pour les adultes on communique, on accroches des affiches, et les musée sont ouverts à tous le monde...on ne peut pas forcer les gens à venir au musée. C'est pour cela que je dis que l'éducation de l'image doit commencer au primaire et continue après avec un environnement adéquat. Et c'est pareil pour toutes les autres formes d'art (musique, cinéma, théâtre, lecture...).
Concernant l'exposition Rasm (du 27 janvier au 05 mars) qui marque le premier salon du dessin d'Alger, comment s'est faite la sélection des 21 artistes ?
Au fait, j'ai toujours eu cette idée de faire une exposition autour du dessin au MAMA. Le dessin c'est quelque chose de prépondérant à la base de tous projet. C'est aussi une pratique qui marque la base d'une intention. Les grands artistes comme Léonard de Vinci ou Michel-Ange faisaient des dessins aléatoires, le dessin est à l'origine de l'art. Et du coup on voit que c'est oublié aujourd'hui, détrôné par la peinture et la photo. Alors que le dessin est extraordinaire, il fascine...
En tant que professeur et commissaire, je connais les artistes. J'ai beaucoup travaillé avec eux. Et pour ces 21 artistes de l'exposition Rasm, je l'ai choisi pour la pertinence de leurs œuvres, du regard et de la vision qu'ils ont sur le monde... De plus, ils forment une exposition trans-générationnelle, un panorama diversifié aussi bien sur le point de vue des générations que des support, de la façon d'aborder l'image, des différents attitudes de représentation, des argument, des technique et mode d'expressions...c'est une exposition ouverte car le dessin est synonyme de liberté...
Des projets en perspective ?
Je n'aime pas annoncer mes projets de peur de ne pas pouvoir les réaliser...Pour l'exposition Rasm, l'ONDA et Société Générale m'ont aidé à tout mettre en place (de la peinture des murs, à l'encadrement des œuvres, en passant par la prise en charge des artistes de la diaspora, au catalogue...). Du coup, annoncer des projets pour ne pas les réaliser par la suite, je n'aime pas le faire. Je peux seulement annoncer le salon du Désign qui se tiendra du 10 mars au 10 avril prochain avec pour thème : «l'éco-Design». Il y aura des conférences de grands designers italiens, des ateliers, des workshops, des projets...


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