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Choc, fissure et équité
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 02 - 2009

L'image est sans doute très saisissante. Face aux émeutiers noirs guadeloupéens se dressent des bataillons de CRS, 100% blancs. Pour certains observateurs, c'est un choc, un symbole très symptomatique de la grande fissure Outre-mer, de la fracture qui ne cesse de s'amplifier entre la métropole et les territoires des anciennes colonies des Antilles.
Ce n'est guère par hasard que des hommes politiques de couleur font le parallèle avec ce qui s'est passé il y a quelques années dans les banlieues hexagonales. Selon eux, la jeunesse des îles antillaises vit la même impasse, le même «no future» que celle des banlieues.
De plus, la crise qui perdure depuis des semaines s'exacerbe par le silence radio de l'Exécutif, l'indifférence total de l'Elysée face à un mouvement dont elle n'a pas saisi rapidement les dessous complexes et les sédimentations historiques. Il aura fallu un mois de tension et de grève générale pour que la ministre de l'Intérieur sorte de son mutisme en tenant une conférence de presse.
Un exemple parmi d'autres lorsqu'on sait que le préposé du gouvernement Fillon aux territoires d'Outre-mer a pêché par une «légèreté» incroyable dans ses jugements sur l'agitation qui s'amplifiait de jour en jour. C'est aussi ce «mépris» officiel qui attisa encore davantage les discours des radicaux du mouvement guadeloupéen, qui revendiquait depuis belle lurette une totale «équité» avec la métropole.
Alors que le pourrissement de la crise vient de faire une nouvelle victime, on est en droit de s'interroger sur la perception de Paris sur ses anciennes colonies d'Outre-mer. Sarkozy a-t-il vraiment une stratégie et une volonté politiques de traiter les dommages de la crise économique et sociale sur la population antillaise de la Guadeloupe et de la Martinique ?
Pour beaucoup d'analystes, la création d'un comité interministériel d'Outre-mer (comme première mesure d'apaisement, même si cela faisait partie de ses lointaines promesses électorales) n'est pas une réponse appropriée aux doléances des populations locales, puisque cela prouve une fois de plus que le traitement des problèmes et des questions de développement de la région sera caractérisé par une différence de «traitement», comme si le gouvernement français maintient par des prismes historiques une différence de traitement de la crise entre telle région de la métropole, comme l'Oise ou la Bourgogne, et les territoires d'Outre-mer.
Or tout le monde sait que les vrais animateurs de la contestation guadeloupéenne clament une véritable équité dans la recherche des solutions à la crise sociale, car il existe dans ces îles antillaises des injustices profondes et structurelles, dénonçant au passage les salaires, les dotations, les prestations et les «minima sociaux» inadaptés au niveau des prix bien plus élevés que dans l'Hexagone.
Dans ces îles, la crise sociale frappe de plein fouet la communauté noire : vie très chère (quatre fois supérieure à la métropole), chômage endémique (cinq fois supérieur à la métropole), inégalités sociales flagrantes (recrutement de cadres européens au détriment des locaux) et monopole racial des leviers économiques (la minorité blanche créole ou pas détient à la faveur des filiations familiales 90% des affaires des îles, des familles qui perpétuent depuis des siècles leur domination économique en dépit de l'abolition de l'esclavage).
Aujourd'hui, à Paris, on craint l'enlisement et la contagion dans les territoires voisins, qui connaissent les mêmes inégalités, les mêmes problèmes. En dépit d'une volonté malsaine de la part des médias nationaux (publics et privés) de perpétuer les habituels clichés collés à ces îles, on pense chez les intellectuels antillais que derrière cette agitation, il y a manifestement un élément nouveau, celui de la résurgence de l'identité de la communauté noire, une identité qui se greffe aux revendications sociales et politiques.
En fait, le plus surprenant dans ces événements, c'est que toutes les classes de la société guadeloupéenne ont adhéré aux appels du leader quasiment inconnu par la métropole (faute de traitement médiatique équitable), mais déjà considéré comme un héros dans ces îles, l'homme qui lança la grève générale et chef du collectif qui fait bouger tout le gouvernement français.


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