Le Front des forces socialistes (FFS) a averti contre les dangers qui guettent actuellement le peuple algérien et son avenir, en raison du statu quo politique maintenu et de ce qu'il considère comme une action de diversion. Le parti qui a réuni ce week-end son Conseil national en session ordinaire a, en analysant la situation politique du pays, exprimé sa préoccupation quant à «la déliquescence des institutions, l'immobilisme politique et l'évolution dangereuse de la situation sociale». Mettant en garde contre «le statu quo politique qui perdure», le vieux parti de l'opposition soupçonne une «volonté du régime actuel de se pérenniser au-delà de la prochaine élection présidentielle», et ce, a-t-il expliqué, par la neutralisation de toute organisation qui lutte pour le changement et en cassant les forces sociales autonomes pouvant le déstabiliser. Le FFS, fidèle à sa vieille revendication de préservation de l'Etat social, considère que la situation sociale qui prévaut actuellement «est le résultat néfaste d'une stratégie d'Etat libéral inspirée par les officines étrangères». Cette stratégie, d'après les explications du parti, préconise des politiques pour le moins «antisociales» et qui consistent à «démanteler l'Etat social en tant que prestataire de services publics, à déposséder l'Etat actionnaire en tant que propriétaire d'entreprises publiques, à abolir l'Etat stratège en tant que planificateur des grandes évolutions du pays, et à défaire l'Etat arbitre en tant que contrôleur des abus du secteur privé». Un sévère réquisitoire que le FFS tire de toute évidence de différentes lois votées par le Parlement ces dernières années et qui prédisent d'un avenir caractérisé par «moins de service public, moins de protection sociale, moins d'intervention de l'Etat dans l'économie ...» C'est pourquoi, le FFS, réaffirmant «l'urgence de l'ouverture d'un dialogue «social avec toutes les forces sociales autonomes, a appelé les Algériennes et les Algériens» à poursuivre leur combat pacifique et non violent pour l'instauration d'un Etat de droit et de la démocratie, de la consécration du principe d'égalité et de justice sociale. Non sans perdre de vue l'actualité brûlante depuis quelques jours avec l'éclatement de l'affaire des 701 kg de cocaïne saisies au port d'Oran et qui fait tomber, semble-t-il, beaucoup de têtes. Sur ce, le FFS met en garde ce qu'il qualifie d'«action de diversion ou toute dérive» qui pourraient, selon lui, «mettre en péril l'avenir et le devenir du peuple algérien». Le consensus... «populaire» d'abord ! Face à ce constat, le moins que l'on puisse dire alarmant, et dans l'objectif de «hâter la fin de ce régime», le CN du parti appelle ses instances à «renforcer les mouvements sociaux, à contribuer à l'organisation de convergences des forces vives de la nation, à mobiliser et devenir le porte-voix de la population pour arracher ses droits et enfin à poursuivre avec détermination le projet de reconstruction d'un consensus national». Un projet qui, faut-il l'admettre, peine à se concrétiser surtout que le pouvoir et ses partis politiques rejettent tout débat qui pourrait toucher à certaines «lignes rouges» qu'on avait tracées. Devant ce blocage, le FFS semble avoir trouvé la parade en se concentrant sur le consensus populaire. «Le processus qui a démarré en 2014 se poursuivra en donnant la priorité à la mobilisation citoyenne pour réaliser un consensus populaire jusqu'à la réalisation des objectifs fixés sur le plan politique, économique, social, culturel et environnemental, dans la perspective d'un changement de système et l'avènement d'une deuxième république», explique le parti.