Invité, hier, aux «débats» du FCE, le DG des Douanes a été embarrassé par les doléances soulevées par les patrons. Kadour Bentahar a promis de trouver des solutions à chaque cas. Lors du débat qui a suivi l'exposé du DG qui a fait l'éloge de son institution et des différents dispositifs visant à réduire davantage les délais de contagion au niveau des ports, des chefs d'entreprise membres du FCE se sont plaints des lenteurs des procédures administratives, du manque d'informations et des incompréhensions concernant les positions tarifaires lors de l'importation de certains produits. Certains, qui ne cachaient pas leur désespoir, ont fait part également de difficultés pour accéder aux responsables des Douanes. Aussi, le régime douanier réservé à l'importation de la matière première destinée à la transformation a été fortement critiqué par des chefs d'entreprise qui réclament un traitement différencié à celui réservé aux importateurs de marchandises destinées à la revente en l'état. Parfois, «il vaut mieux importer le produit fini et le revendre que de se lancer dans l'aventure de produire», s'est plaint un jeune chef d'entreprise, versé dans le domaine pharmaceutique. Des opérateurs ont révélé être contraints d'enfreindre la réglementation douanière pour pouvoir réaliser leur opération d'importation de matière première. Devant une longue série de demandes, le DG a promis de trouver des solutions à chaque cas et à instruire ses cadres, présents à la rencontre, de régler certaines questions. La rencontre a été consacrée notamment au statut de l'opérateur économique agréé. Bentahar a indiqué que la Douane passe désormais à une organisation fonctionnelle, à travers laquelle elle améliore son organisation pour recentrer l'exercice de la mission douanière. Face au parterre composé d'opérateurs économiques du FCE, le DG a indiqué que la Douane mettra en œuvre, dans le cadre de son programme de modernisation à l'horizon 2019, des procédures douanières simplifiées et personnalisées permettant de réduire davantage les délais de dédouanements. Des formations des effectifs sont prévues aussi afin de les doter de connaissances dans le domaine financier notamment. Une redynamisation des régimes douaniers économiques (RDE) a été engagée en vue de favoriser le développement de certaines activités notamment celles orientées vers l'exportation. «Ces régimes renforcent la capacité concurrentielle des entreprises sur les marchés internationaux», a-t-il souligné. Les services des Douanes s'apprêtent aussi à améliorer la gestion des risques de fraude et aligner le niveau d'information au niveau de toutes ses directions régionales et au niveau des frontières. Parmi ses nouveaux projets, les Douanes signeront à partir de janvier 2016 trois accords bilatéraux avec des pays partenaires de l'Algérie, dans le cadre de l'Assistance administrative mutuelle internationale (AAMI). Parmi les pays concernés par ce type de convention, il citera la Chine, l'Inde, la Corée du Sud et la Malaisie. 300 opérateurs économiques agréés A propos du statut de l'opérateur économique agréé, il a annoncé que leur nombre actuel est de 200 avant d'atteindre 300 d'ici fin 2015. Lancé depuis trois ans, ce statut connaît des réticences de la part des opérateurs économiques qui craignent un contrôle fiscal, a expliqué Bentahar. Pour obtenir ce statut, la Douane effectue un audit au niveau de l'entreprise qui dure entre un et six mois, ce qui justifie les craintes de certains opérateurs, «peu favorables à la transparence» dans la gestion de leurs finances. Malgré cette situation, il s'est dit déterminé à lancer des actions de vulgarisation afin d'informer les opérateurs sur les avantages accordés dans le cadre du statut d'opérateur économique agréé. Sur les 200 opérateurs agréés, seuls deux ont enfreint la réglementation des changes et ont été listés dans la liste rouge pour une durée de trois ans, a avancé Bentahar.