Imprimés graphiques, jaune soleil, bleu océan, robes allée , voilage aérien… La première collection de la marque Ryem du jeune créateur Amor Guelil, a séduit le public présent lors du défilé de mode, organisé avant-hier soir, au jardin botanique de l'hôtel El Djazaïr à Alger. Après un retard accusé de deux heures, les silhouettes des modèles commencent à défiler et lèvent le voile sur des créations originales et modernes. En tout, une quinzaine de pièces haute couture et autant en prêt-à-porter. Le tout présenté avec des accessoires notablement : sacs, bijoux et foulards… Du volume, il y en a, des longueurs aussi, de la transparence et des épaules dénudées, les créations du jeune Guelil surprennent par leur simplicité et leur accessibilité. On trouve de tout : des trenchs revisités, des longues et courtes robes d'été fluides et légères aux couleurs estivales, des jupes et des hauts fleuris qui s'incrustent dans le désign pour se fondre, ensuite, dans le décor des saisons, des modèles inspirés du caftan, des maillots de bain, pour femme et pour homme… Nouvelle tendance Cette première collection de look promet de donner le ton pour une nouvelle tendance mode qui s'adresse à un large public, puisque les modèles présentés sont réalisés pour être portés et non pour rester sur le podium. Amor Guelil propose du prêt-à-porter moyen et haut de gamme, même s'il «essaye d'aller, d'abord, vers du prêt-à-porter moyenne gamme pour créer la mode pour tous, tout d'abord, car le luxe n'existe pas dans le marché algérien. Donc, avant de parler de la mode, il faut exercer ce métier et expliquer notre sensibilité à la mode…», a déclaré Amor Guelil à l'issue du défilé. Ce jeune créateur, qui a choisi Ryem pour nom de sa marque, nous dira que ce dernier reflète la femme algérienne citadine et actuelle, car l'idée même de sa marque est de créer la mode dans la rue. «On a constaté que la mode algérienne ne s'est pas développée, car elle est restée dans les intérieurs. Du coup, j'essaye de démocratiser la mode afin qu'elle soit au goût et à la portée de tous». Pour cette première collection haute en couleur, le jeune Amor Guelil nous indique qu'il s'est beaucoup inspiré de l'architecture algéroise dont le style mauresque et haussmannien. «Je suis architecte d'intérieur de formation. Et j'aime retrouver les dégradés de couleurs qu'on retrouve dans la céramique algérienne, dans le vêtement algérien, car je veux créer cette mode à l'algérienne en m'inspirant de notre patrimoine, d'où mon choix, d'ailleurs, pour l'hôtel El Djazaïr.» La mode à l'algérienne «Maintenant, la femme algérienne veut changer. C'est une femme qui voyage, qui est devenue accro à la mode. Elle aime s'habiller et a besoin d'être comprise par des créateurs…», a-t-il poursuivi. Pour commercialiser sa marque, Amor Guelil n'a pas lésiné sur les moyens ni sur la qualité de ses produits. Après un an d'études, de création et une première collection évaluée sur le marché algérien, Ryem se voit aujourd'hui séduire le cœur de la femme algérienne, moderne, sobre et raffinée. A travers cette première collection estivale qui invite au voyage, Amor Gueli dessine les contours de ce qui sera peut-être la future mode algérienne. «Il y aura des boutiques de ma marque qui ouvriront prochainement à Alger, au Val d'Hydra… Je tiens aussi à indiquer que c'est du prêt-à-porter pour tous. On propose aussi des pièces uniques à travers des séries limitées, trois couleurs par taille», a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le jeune créateur n'a pas échappé aux difficultés du monde cruel de la mode et a dû se retrousser les manches plus d'une fois afin de trouver des couturiers compétents. «On a mis six mois avant de former notre main-d'œuvre, car il n'y a pas de main-d'œuvre formée dans le textile en Algérie. Il faut initier l'enseignement supérieur en matière de mode. L'industrie du textile est la troisième grande industrie dans le monde et, aujourd'hui, l'Algérie doit penser à cela. On doit consommer algérien et encourager les Algériens dans ce sens, d'autant plus qu'il y a beaucoup de potentiel chez les jeunes. On n'a plus besoin d'aller à l'autre bout du monde pour trouver des talents. On a tout ce qu'il faut chez nous. Faisons confiance à ces jeunes talents et laissons-les investir…», a-t-il lancé. Bio express : Diplômé en architecture d'intérieur, le jeune designer Amor Guelil est d'ores et déjà connu dans le monde de la mode. Depuis cinq ans maintenant, son style unique, son audace et sa créativité ont confirmé son talent et son identité de par ses créations originales imprégnées de nouveautés et porté par une vision «Tradi-Moderne» qu'il revendique. Il s'inspire de la culture, du patrimoine et des traditions algériennes, des couleurs méditerranéennes, mais aussi des tendances modes internationales, qui ont fait l'histoire des arts contemporains. Amor Guelil aime aussi sublimer la femme algérienne en essayant de lui créer un style à la hauteur de ses valeurs. À 25 ans seulement, l'étoile montante de la mode algérienne ne cesse d'émerveiller un public toujours à l'affût de nouveautés. Son objectif est de révolutionner la mode algérienne en démocratisant le prêt-à-porter dans tout le pays. Ayant plusieurs collections à son actif, Guelil collabore, en 2012, avec la maison Sworovski, en Autriche, et réalise un projet avec l'ambassade d'Autriche en Algérie à l'occasion du 40e anniversaire d'amitié algéro-autrichienne. En 2013, il présente la collection couture «Grisaille» à Alger et à Lyon, avant de décrocher le prix de la meilleure création haute couture entre les deux rives. En 2014, il présente sa nouvelle collection couture «New wave» aux journées de la mode de l'ambassade de France en Algérie. L'année suivante, sa collection «Couture N16-Algéroise mais pas folklo» présentée au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger, en collaboration avec l'artiste algérien Mustapha Nadjai ne fera que confirmer son talent et augmenter sa notoriété. En 2016, Il participe au Salon international du chocolat avec sa collection «Femme chocolat, belle comme une fleur» (Méridien, Oran). Durant la même année, il présente sa collection couture «Blackten» (château du Casif, Alger). S. B.