Tant que l'on se soumettra aux désidératas de ces clubs, on ne parviendra jamais à avoir un championnat cohérent et régulier. Le championnat de la Ligue 1 Mobilis va se terminer dans le courant du mois de Ramadhan alors que tout avait été prévu pour qu'il s'achève avant que ne débute le mois sacré. Ce n'était pas que le championnat qui devait prendre fin à ce moment là mais toute la saison footballistique puisqu'il était également programmé que la finale de la Coupe d'Algérie se joue le 1er mai. Tout ce scénario est tombé à l'eau vu qu'il reste trois journées à disputer en Ligue 1 et que les demi-finales de la Coupe d'Algérie n'ont même pas eu lieu. La Ligue du football professionnel avait été créée justement pour que la programmation du championnat national soit professionnelle. Ligue ou pas, le problème est resté le même. Les matches remis se sont amoncelés et cette instance n'est jamais parvenue à retomber sur ses pieds pour une reprise en main sérieuse du cours de la compétition. La faute incombe aux matches internationaux de certains clubs pour lesquels on fait trop de concessions. Ce fut vrai il y a de cela quelques années quand ils utilisaient des vols réguliers pour se déplacer mais plus maintenant, puisque la majorité d'entre eux fait usage de vols spéciaux pour aller aux quatre coins du continent africain. Seulement, ces clubs trouvent que ces déplacements sont longs et fatigants et veulent qu'on les préserve vu qu'ils défendent (c'est ce qu'ils prétendent) les couleurs nationales. Convenons qu'il y a une part de vérité dans cette histoire de défense de l'honneur du football national mais ce dernier compte d'autres clubs qu'il faut également respecter. En fait, c'est tout le championnat et sa crédibilité qu'il faut respecter. Dans l'article 22.2 des dispositions règlementaires de la saison 2016-2017, il est dit : «Les clubs devant participer aux compétitions internationales interclubs s'engageront obligatoirement : a) à respecter les dates du calendrier du championnat national de football professionnel ; b) à jouer en match avancé ou retardé avant ou après le match international conformément aux journées spécifiques arrêtées dans le calendrier national ; c) Les dates des matchs internationaux à domicile (CAF, UNAF et UAFA) sont fixées par la Ligue de football professionnel dans le respect du calendrier du championnat de football professionnel ; d) à déposer le dossier de candidature à la licence de club, et à respecter les critères y afférents, pour pouvoir participer en compétition interclubs de la CAF. 23 - Droit de participation.» Si on en est arrivé à un tel dégât organisationnel dans le championnat de la Ligue 1, c'est parce que l'instance qui gère cette compétition, la LFP, n'est jamais parvenue à faire respecter cet article. Elle n'a pas su faire face au diktat des clubs engagés dans les compétitions internationales. Tant que l'on se soumettra aux désidératas de ces derniers, on ne parviendra jamais à avoir un championnat cohérent et régulier. Il n'est pas sérieux d'avoir, comme pour le MO Béjaïa ou la JS Kabylie cette saison, un cumul d'au moins 4 matches de retard. On ajoutera que depuis quelques saisons, on avait pris le pari de faire jouer les matches des dernières journées de championnat le même jour, à la même heure, ceci dans le cadre de l'équité sportive. On s'aperçoit qu'il n'est plus possible d'appliquer cette règle puisque chaque club agit comme il l'entend. L'équité sportive ? Qui s'en soucie aujourd'hui ? Presque personne. Et dire que nous avons affaire à un championnat de football professionnel.