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Il y a 53 ans, le congrès de la Soummam
Sa plateforme a jeté les bases du futur Etat démocratique et social
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 08 - 2009

Alors que la guerre faisait rage dans plusieurs régions du territoire et qu'une répression aveugle était dirigée par les forces coloniales contre les populations civiles, les principaux chefs de l'ALN-FLN décident d'une rencontre capitale pour l'avenir de la Révolution.
Elle se tiendra à Ouzellaguen, au cœur de la vallée de la Soummam. Harcelés par Zighout Youcef qui entendait justifier devant ses pairs le bien-fondé de l'offensive du Nord constantinois, celle-ci ayant été mal appréciée par quelques dirigeants eu égard aux pertes en vies humaines qu'elle a engendrées, les chefs militaires et politiques conviennent donc d'un congrès devant mettre à plat les divergences et, surtout, définir une stratégie révolutionnaire, prenant en compte les aspects militaires, politiques, administratifs et sociaux.
C'est à l'infatigable Abane Ramdane qu'échoira l'honneur de mettre en forme les textes fondateurs de la jeune nation algérienne, plus connus sous le nom de Plateforme de la Soummam. On discuta longtemps de la date et du lieu où devait se tenir la rencontre. D'abord, on proposa Djebel Beni Salah, près de Souk Ahras, à la frontière avec la Tunisie. La proposition intéresse la délégation extérieure et les chefs des maquis aurésiens, mais pas ceux du Nord-Constantinois, de Kabylie et de l'Algérois.
Le déplacement vers la frontière tunisienne étant trop risqué, l'idée fut convenue d'accepter l'invitation de Zighout Youcef, qui a proposé de tenir le congrès un 20 août, en célébration de l'action qu'il a engagée un an plus tôt, dans la région forestière de Zaâroura, dans le massif de Collo, à l'ouest de Skikda. Problème, cette zone n'offrait pas des garanties suffisantes en matière de sécurité, notamment au plan logistique. Elle est écartée, et les dirigeants décident alors de réunir le congrès dans le centre du pays mais à la date proposée par Zighout.
Dans les replis de la Soummam
Le choix se portera définitivement sur la Kabylie, et ce sera précisément la région d'Ouzellaguen, dans la vallée de la Soummam. Aux yeux des organisateurs, les lieux offrent plusieurs avantages dont le plus important est d'ordre sécuritaire. La région est protégée naturellement, elle permettait plusieurs points de repli en cas d'attaque ennemie. En outre, sa population était acquise aux idées révolutionnaires, donc sûre. Enfin, cette partie de la vallée de la Soummam est accessible à un grand nombre de délégations.
Abane Ramdane avait déjà préparé les avant-projets de texte, tirés sur une vieille ronéo. Les documents étaient gardés depuis mai 1956 dans une des nombreuses casemates de l'ALN dans le Djurdjura. Très actives dans cette région rebelle, les forces militaires françaises interceptent des moudjahidine du côté de Tazmalt.
C'est une délégation dépêchée des Aurès qui devait remettre de précieux documents aux congressistes. Les Français saisissent les textes et déclenchent une opération de ratissage de grande envergure durant laquelle plusieurs moujahids perdront la vie. Par chance, ni le lieu ni la date du congrès n'avaient été imprimés. Le général Dufour qui mena le ratissage conclura que le congrès avait déjà eu lieu.
Un enfantement de 15 jours
L'opération Dufour influera quelque peu sur la préparation du congrès. Mais les assises se tiendront quand même à l'endroit convenu, exactement le 13 août 1956. Zighout Youcef conduira la délégation du Nord-Constantinois, composée, entre autres, de Kafi, Bentobal, Mezhoudi et Benaouda. Krim Belkacem, Amirouche Aït Hammouda et Mohamedi Saïd représenteront la région de Kabylie, tandis que Abane Ramdane et Si Cherif la zone autonome d'Alger. La zone Centre est représentée quant à elle par Bougerra, Ouamrane et Si Saddek.
Enfin, l'Oranie aura pour délégué Larbi Ben M'hidi, qui prépara le congrès avec Abane Ramdane. La délégation extérieure du FLN ne put y participer pour des raisons évidentes de sécurité. Ce sera aussi le cas de la délégation des Aurès qui manquera de temps pour se rendre à Ouzellaguen. Mostefa Ben Boulaïd venait de tomber au champ d'honneur, et cet événement perturba pour un temps l'organisation de la lutte armée dans cette partie sauvage du territoire.
Selon des chercheurs universitaires, citant quelques témoins, la situation était intenable dans les Aurès à cause des rivalités tribales. Il y aurait même eu deux délégations aurésiennes devant participer au congrès, la première devait être conduite par un frère de Mostefa Ben Boulaïd, la seconde par Hihi El Mekki.Le congrès se tiendra donc sans ces délégations, et pendant 15 jours, les participants auront à débattre de questions vitales pour la survie de la Révolution en marche.
L'ordre du jour était chargé, mais il fallait coûte que coûte l'aborder en entier pour ne laisser aucune zone d'ombre planer sur la poursuite de l'action révolutionnaire. Ainsi, il sera étudié, outre la situation au plan militaire et politique, l'organisation et la structuration de l'ALN, ses rapports avec le FLN, le découpage territorial et la définition des compétences de chacune des instances de la révolution, à commencer par le commissariat politique et l'assemblée populaire.
Un Etat démocratique et social
La doctrine politique et idéologique de la nation est clarifiée, une politique de coopération avec l'extérieur est mise en forme. Le congrès décidera en effet d'accorder la «primauté du politique sur le militaire» et la «priorité de l'intérieur sur l'extérieur», bases sur lesquelles devra être édifié le futur Etat algérien «démocratique et social», dont la politique extérieure aura pour credo la non-ingérence dans les affaires d'autrui et le respect de l'intérêt mutuel.
Essentiellement, le congrès aura permis deux grandes avancées, l'une stratégique, avec l'organisation de l'armée et du territoire, la seconde politique avec la création du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), composé de 34 membres dont 17 permanents.
En effet, les mintaqas sont remplacées par les wilayas, au nombre de six, couvrant toutes les régions du pays. Le commandement militaire est hiérarchisé, et l'armée sera composée désormais d'officiers, djounoud et moussebels.
Côté administration, c'est une instance collégiale unifiée qui décidera des grandes questions engageant le futur Etat. Le CNRA décidera d'un comité de coordination et d'exécution (CCE). C'est en droite ligne des recommandations du congrès de la Soummam que seront créés, plus tard, le gouvernement provisoire et l'état-major de l'ALN.
D'aucuns diront que les objectifs que se sont assignés les rédacteurs de la plateforme de la Soummam n'ont pas tous été atteints. Mais force est de reconnaître que c'est à partir du 20 août 1956 que le mouvement national a pu se doter d'une direction unifiée.
C'est à partir de cette date aussi qu'ont pu être définis des objectifs clairement énoncés : la libération du pays de l'emprise coloniale et la création d'un Etat national démocratique et social.


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