Cette année, la télévision algérienne a fait sa mue contrairement aux années précédentes avec des sitcoms sociaux et des feuilletons historiques intéressants et d'actualité. Avec ce lifting en profondeur, l'air du temps est aux documentaires instructifs et aux séries mettant en valeur des personnages historiques, culturels, religieux ou scientifiques s'inscrivant dans la symbolique du ramadhan. Si les feuilletons et séries sont bien ficelés et aboutis, il n'en demeure pas moins que les gags et sketches restent aussi insipides et fort ennuyeux, à tel point que la zapette s'impose inévitablement. Sur les pas de Ziryab, cette émission culturelle de Abdelkrim Sekkar relate le récit des Andalous et de ce musicien émérite, grand lettré, astronome et géographe. Dans le même registre culturel, «Alhane Bladi» axe sur la valorisation de notre patrimoine musical ainsi que «Mahrajène Gnawa» de Bouziane Salkh éclaire sur les grands noms de la musique Diwan de Béchar. Ahellil fait découvrir des groupes ou des chanteurs ainsi que leur répertoire moderne ou traditionnel. Une place cardinale à l'enseignement religieux Dans le volet religieux, la télévision algérienne a programmé des émissions comme «Chants religieux et louanges au prophète» avec les voix de l'école coranique de cheikh Sidi Didi de Tamentit près d'Adrar et Wardat el Rimal el Dahabia de Taghit ainsi que «Mafatih el Madina» et «Dourousse Dinnia». Ces projections, respectivement, accordent une place cardinale à des leçons d'enseignements et une balade dans la ville aux mille coupoles, emblème du soufisme et une découverte du patrimoine historique de la région d'où sont originaires des personnalités religieuses tels que Cheikh Mohamed El Bakri, El Aalam baye bel Alem et cheikh Abderrahmane el Hafsi. La série El qaaqa ben Amr el Tamimi de Moutana Sabhe retrace la vie de ce héros qui combattit pour l'Islam. La vie du médecin, philosophe et écrivain Ibn Sina est perçue dans un film biographique. Dans le programme des séries, les vedettes syriennes sont à l'honneur comme Amal Harafa, Mouna Wassef, Bessam Koussa, Saba Moubarek et Bassal Khayat. Leurs visages sont familiers à notre petite lucarne. Ce sont des feuilletons dramatiques comme Waraa echams de Samir Houcine qui se décline dans la tragédie d'une famille qui accepte mal le handicap de son bébé ou Saad el waraq, un drame social sur les coups de boutoir du destin qui broie et lamine l'homme. Une série iranienne en 18 épisodes intitulée Ashab el Kahf rapporte des évènements passés en 137 avant J.-C. organisés à la gloire de l'empereur romain venu en jordanie pour recevoir l'approbation du peuple jordanien. Ghayet el haq de Mahmoud El Dawaima décrit la période mouvementée et douloureuse suite à la mort du prophète. L'humour est absent El Soundouk el Assouad est un drame social qui met en relief des secrets de famille dont la dépositaire est une grand-mère possessive et autoritaire. Dans les séries algériennes Dakirat el Djassad du réalisateur Najdet Ismaïl Anzour tiré du roman de Ahlam Mosteghanemi tient une place de choix d'autant que ce roman a été primé et plébiscité par la presse arabe. Pour Le dernier souvenir de Fatima Ouzène qui n'est pas à son premier essai puisqu'elle a déjà réalisé le film Hasni, le scénario est bien ficelé mais il y a toutefois trop de longueur dans les feed-back. C'est une série qui retrace la souffrance d'une famille due à un paternel qui sombre dans les vapeurs éthyliques. La télévision a bien fait de programmer le feuilleton Ben Boulaïd qui met l'accent sur ce personnage et héros historique mort en 1956 Dans le comique, les scénettes et sketches humoristiques comme Saad Gatt et Djouha sont indigestes, trop de longueurs et un humour loin d'être décapant. Dans l'animation, la gent enfantine a été gâtée avec de magnifiques dessins animés super hilarants et des mangas enthousiasmants. Indéniablement, la petite lucarne a fait de gros efforts pour offrir aux téléspectateurs une grille de programme de qualité d'autant que le segment culturel et religieux prime. Mais le grand bémol de ce planning de ramadhan, point d'humour ni de gags désopilants. A croire que le rire n'est plus le propre de l'homme !