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Des milliers de personnes attendues à la waâda
Akal Aberkane et Zekri (Tizi Ouzou)
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 02 - 2011

Il y a de ces régions en Kabylie où la célébration de certaines fêtes religieuses, comme l'Achoura et le Mawlid Ennabaoui (Lmouloud en kabyle), dépasse la sacralité. Ces deux dates constituent deux événements majeurs chaque année. Deux événements attendus par toute la population.
C'est le cas pour la localité de Beni Douala, plus connue sous le nom d'Akal Aberkane, où nous nous sommes rendus en ces journées ensoleillées du mois de février, soit quelques jours seulement avant la célébration du Mawlid Ennabaoui. Notre virée se voulait comme une «intrusion» dans les préparatifs qui précèdent ces rituels qui n'ont pas pris de rides à travers les siècles et les âges.
Notre guide, Nacer Kechemir, originaire du village Ath Bouyahia, plus grand village de la région (plus de 6000 habitants), nous dira que ce village qui va d'Ighil Hamou jusqu'à Taguemount et Icherdiouène au sud (vers les Ouadhias) est constitué de cinq hameaux (adrum en kabyle) : les Ath Sahnoun, Ath Si Amar, Ath Zeggane, Ath Yahia et Amsiouène. «Chaque année, on désigne un oukil de l'un de ces villages à qui échoit la lourde responsabilité de mener et de gérer les affaires du village.
L'année suivante, une autre personne est désignée toujours du même village. Ainsi, la présidence tourne. Chaque village la dirige tous les dix ans», nous dira notre accompagnateur. En arrivant à Ath Bouyahia, tout nous semble ordinaire. Une journée comme les autres sur ces hautes montagnes de la Kabylie profonde. Il y règne un calme olympien. Le mausolée de Djedi Abdellah Ouhessane se dresse là, dans toute sa splendeur et sa fierté.
Le calme est olympien. Deux allées d'escaliers mènent vers la sépulture du wali (saint) érigée au milieu de l'esplanade du mausolée. Le calme cédera la place à une grande animation le jour du Mouloud, dira encore Nacer. Des milliers de personnes convergeront ici pour la waâda d'Akal Aberkane. Chaque année, ils viennent de partout. Pas seulement des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou, mais aussi de Bouira, de Béjaïa, de Boumerdès, d'Alger et d'ailleurs. Les gens viennent pour se recueillir, faire des offrandes, implorer la bénédiction, faire des dons, prier, se retrouver, faire des connaissances en vue de futurs mariages, demander la paix, la protection et la prospérité.
Les préparatifs, un véritable rituel
Le Mawlid Ennabaoui à Akal Aberkane, contrairement à d'autres régions de la wilaya de Tizi Ouzou, comme la région nord, n'est pas seulement synonyme d'une virée chez le boucher, d'un couscous pour le dîner et des pétards pour les enfants. C'est bien plus. C'est un rituel qui concerne toute la communauté.
Depuis quelques jours déjà, les préparatifs sont entamés. Ils commencent le premier jeudi qui précède la fête de la naissance du Prophète (QSSSL). Les tolbas et les khouans se rencontrent au mausolée où l'on organise ce qu'on appelle imensi (dîner), et les femmes commencent à rouler le couscous qui sera servi le jour de la célébration dans les cinq salles attenantes au mausolée.
Quant aux membres du village qui s'occupent de l'organisation, ils s'occupent du reste des préparatifs et les sages du village reçoivent déjà les dons. Chaque année, on procède, avec l'argent de la caisse du village, à l'achat d'un taureau destiné à être immolé le jour J. Des bienfaiteurs font différents dons : argent, moutons, bœufs et qui sont égorgés à l'abattoir érigé sur place.
«La veille du Mouloud, on immole le taureau et on organise imensi. Les tolbas et les khouans viennent pour psalmodier le Coran», ajoutera Hachimi Himer, qui était un ancien membre du comité de village et d'ajouter : «Le jour du Mouloud, on organise agraw pour recevoir les dons avec la lecture de la Fatiha. Il faut surtout qu'on soit très strict par rapport à l'organisation. Tous les détails sont pris en compte pour que tout se passe bien.»
Nos deux interlocuteurs parlent d'environ 10 000 à 12 000 personnes, entre femmes et hommes, qui convergeront à Akal Aberkane où s'organisent, chaque année, les deux grandes waâdas de l'Achoura et du Mouloud. Peu importe le nombre de personnes qui afflueront à Akal Aberkane, les Ath Bouyahia sont mobilisés pour honorer cette fête religieuse et honorer leur aïeul.
La waâda d'Akal Aberkane, saint dont on dit tantôt qu'il est originaire de Sakia El Hamra et tantôt venu comme missionnaire partisan du mouvement confrérique issu de la confédération des Ath Menguellat, Ath Yahia, Aïn El Hammam, après la chute du royaume de Koukou, reste l'une des plus connues en Kabylie, comme celle du village Tabarourt dans la région de Zekri.
Le Mouloud à Tabarourt (Zekri),dans la pure tradition
A Tabarourt, ce village situé à une encablure du chef-lieu de la commune de Zekri, localité située à 70 km à l'est de Tizi Ouzou, se déroule, à chaque fête du Mouloud, un rituel qui ne se pratique que dans cette région. Les préparatifs étant déjà terminés au jour J. La mosquée Sidi Sadi El Hadj, située au centre du village, est une sorte de centre de rayonnement du village. Le comité de village est en passe de mettre au point les derniers préparatifs.
Sauf que la fête du Mouloud sera célébrée vendredi, comme a tenu à nous l'indiquer un membre du comité de village, en l'occurrence Aris Ahmed, pour permettre à un grand nombre de personnes d'assister à la waâda, d'autant que l'invitation est générale. Tous les villages d'Ath Chafaâ jusqu'à Adekar, dans la wilaya de Béjaïa, sont invités. Rien n'est laissé au hasard pour réussir l'événement. Même une salle de soins est érigée en face de la mosquée pour la circonstance.
A l'intérieur de la mosquée Sidi Sadi El Hadj se trouve un étendard qui, une fois décroché, ne peut être remis à sa place qu'après avoir organisé un sacrifice. Le soir même de la fête du Mouloud, les vieux du village mettent en place un comité d'accueil. Les cheikhs et autres tolbas invités devront s'arrêter à l'entrée du village. A charge pour les membres du comité d'accueil, munis dudit étendard, d'aller à leur rencontre. Sur leur chemin, ils procèdent au dhikr. A chaque fois qu'un groupe d'invités arrive, le même rituel est observé. Après la waâda, place au dhikr et à la transe jusqu'au petit matin.


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