Le FLN s'est enfin prononcé officiellement sur le nouveau gouvernement, en lui apportant son soutien une semaine après son installation. «Au FLN, nous apportons notre soutien à cette nouvelle formation car nous y sommes présents en force et confiants que son plan de travail est conforme à la volonté et aux orientations du président de la République», a dit hier Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, à l'ouverture de l'université d'été du parti à Tipasa. Pour lui, «le nouveau gouvernement bénéficie de la confiance du Président. Nous y avons des militants qui poursuivent leurs missions dans des secteurs ministériels importants». Tout en affirmant que «certains secteurs ministériels sont confrontés à des difficultés et ont connu des lacunes et des échecs», le SG du FLN estime que le nouveau gouvernement «est responsable de poursuivre les efforts consentis et de la prise en charge des préoccupations populaires actuelles, urgentes et futures». M. Belkhadem se voulait confiant que la bataille n'est pas encore perdue pour son parti, qui vient d'être violemment secoué après l'annonce de la liste des nouveaux ministres. «Tout le monde sait que le plan de travail préparé par l'actuel Premier ministre ne contredit pas le contenu du plan quinquennal 2010-2014 qui a fait l'objet d'examen, d'approbation et de notre engagement, notamment durant la campagne des législatives, et reste notre arme pour les prochaines échéances», dira-t-il. «Vous savez que le travail du gouvernement reste tributaire de l'approbation et du contrôle du pouvoir législatif, donc à la majorité constituée par le FLN à l'APN et au Sénat». Il conclut en rassurant l'opinion publique que «c'est le FLN qui oriente, contrôle le gouvernement et trace ses objectifs et sa gestion à travers sa majorité depuis 2002 jusqu'à 2017». Lors de sa première sortie publique après le dernier remaniement gouvernemental qui a vu son éjection du poste de secrétaire d'Etat, représentant personnel du président de la République, ainsi que la mise à l'écart de plusieurs ministres de son parti, M. Belkhadem, visiblement déstabilisé, a tenté de lancer plusieurs messages restés vagues et ambigus. «Venez exposer vos idées au parti» S'adressant à ses détracteurs au sein du parti, M. Belkhadem ressort la victoire du FLN aux dernières législatives. «Nous ne sommes pas là pour plaire à certains. Le FLN est sorti vainqueur et tant pis pour ceux qui ne veulent pas l'admettre». Il argumente cette victoire par les rapports de toutes les organisations internationales chargées de l'observation du scrutin ayant «attesté que les élections étaient normales». «Personne ne peut me vexer», dira-t-il. «Le FLN a gagné au cinquantenaire de l'Indépendance et revient avec 47% des sièges à l'APN. Je ne dis pas cela par arrogance mais pour faire taire ceux qui s'en sont pris au parti, dont certains de nos cadres qui ont perdu toutes les batailles», a-t-il indiqué. Malgré cela, Belkhadem tend une nouvelle fois la perche : «Celui qui a des idées peut venir les exposer au parti», a-t-il dit. Dans un long discours de plus d'une heure et demie, le SG du FLN a abordé plusieurs sujets d'actualité et autres. Il tente, dans un premier temps, de défendre son parti et son rôle dans l'édification de l'histoire de l'Algérie. «Nous n'accaparons pas seuls les victoires certaines réalisées dans divers domaines et, en même temps, nous n'acceptons pas d'être accablés pour les erreurs des autres et les lacunes des périodes où nous n'avons pas gouverné et où notre voix n'a pas eu d'écho», a-t-il dit, avant de lancer un clin d'œil à la famille révolutionnaire à qui «il a tenu à rendre un grand hommage et beaucoup de considération pour chaque moudjahid et chahid» ayant participé à la libération du pays. M. Belkhadem a évoqué la décennie noire due, selon lui, à «l'apparition d'une fausse interprétation de l'islam et de la religion et à l'extrémisme politique qui ont donné lieu à un terrorisme ravageur qui a failli déstabiliser les fondements de l'Etat, porter atteinte à l'union du peuple algérien et perturber l'image de l'Algérie au niveau international». Le retour de la paix a été possible, selon le SG du FLN, «grâce à Dieu, à l'armée et aux service de sécurité ainsi qu'aux patriotes volontaires ayant combattu le terrorisme aveugle et réussi à geler ses capacités de destruction et faire avorter ses plans d'extension». Pour lui, il est actuellement nécessaire de poursuivre les efforts pour «mettre un terme aux tentatives d'adhésion dans les plans de destruction du pays alimentées par des courants religieux et politiques au niveau interne et par des ennemis à l'étranger», estimant que «la réconciliation nationale reste la meilleure réalisation de l'Algérie durant ce cinquantenaire». Les travaux de l'université d'été du FLN ont été marqués par la présence d'un grand nombre de députés, de plusieurs invités et de quelques membres du comité central, dont beaucoup ont rejoint le mouvement des contestataires mais qui ont tenu quand même à assister, par devoir pour le parti». Dans la salle, le modérateur a annoncé la participation de plus de 250 membres du CC, plus de 200 députés, des mouhafedhs ainsi que des maires et des membres des APW. Notons également l'absence de tous les ministres, «pris au conseil de gouvernement», dit-on.