«L´acte le plus artistique d´un artiste: choisir son public.» Roland Topor Il est loin le temps où Fellag faisait le succès de l´Entv. Le Petit théâtre où il a fait école à l´Oref, s´est transformé en cabaret avant d´être repris par le ministère de la Culture. En regardant sa biographie sur Internet, j´ai remarqué qu´il avait supprimé tout de son passage, ses débuts de carrière en Algérie avec, notamment qu´il y a la suppression de tous les noms des spectacles réalisés en Algérie. Des spectacles qui lui ont donné les ailes pour aller à l´étranger. On ne retrouve pas dans sa bio le spectacle Cocktail Khorotov, qui avait fait son succès en Algérie et cela grâce à l´Entv, puis SOS Labess et Babor l´Australie. Pour Fellag et les concepteurs de son site, sa véritable carrière professionnelle a commencé en France avec ses spectacles Djurdjurassique Bled et Un bateau pour l´Australie. Deux spectacles qui sont inspirés, à 80% en fait, de ses précédents spectacles SOS Labess et Cocktail Khorotov et surtout Babor l´Australie, transformé par la magie de la langue de Voltaire en «bateau pour l´Australie». Comme il a supprimé toutes ses participations aux films algériens comme Khamsa, Hassen Nya, De Hollywood à Tam ou encore Ombres blanches. Sa filmographie commence avec le Gône de Chaâba... un film français. Son dernier one man show, Le dernier chameau a été diffusé vendredi sur France Ô, la chaîne du Groupe France Télévisions réservée aux programmes africains. Une nouvelle chaîne qui est diffusée sur la TNT et qui n´est regardée que par les Africains, même les Algériens ne la regardent pas. Une mauvaise audience donc pour le spectacle de Fellag, diffusé pour la première fois sur une chaîne francaise. Même la sortie de son DVD n´a pas eu la même campagne de communication et de publicité, contrairement à Gad El Malleh, dont les DVD pirates se vendent comme des petits pains dans les vidéothèques en Algérie. Fellag fait tout pour effacer de son disque dur l´Algérie, et l´Algérie le lui rend bien. Il faut dire que depuis son exil forcé au début des années 90, Fellag n´est plus revenu en Algérie ou presque. Il ne tourne plus de films en Algérie. Même lors de la présentation d´Ennemi intime, où il joue un rôle magnifique de moudjahid, il a refusé de venir accompagner l´équipe du film: Benoît Magimel et Florent Siri. Pourquoi Fellag fuit l´Algérie, alors que de nombreux artistes algériens qui se sont «exilés» en France, sont accueillis en stars à Alger, à l´image de Khaled, Idir ou encore Zidane. A-t-il oublié qu´il est un fils de la Casbah, qu´il buvait du thé au café Tontonville avec les collègues du TNA, et qu´il stationnait souvent sa Renault 4 près du Palais du gouvernement, ou encore que c´est Abderrahmane Lounès, qui lui a filé plein d´idées pour ses premiers spectacles. Fellag a oublié que c´est l´Entv «l´Unique» qui lui a donné ses lettres de célébrité en diffusant deux jeudis de suite ses deux spectacles, Cocktail Khorotov et SOS Labess et qui lui a permis de relancer la carrière commerciale de ses deux spectacles au Petit théâtre, à guichets fermés, pendant plus d´un mois. Ce n´est pas France Ô qui va lui donner cette célébrité tant recherchée depuis son exil, même s´il «francise» son parler kabyle ou bien algérois. J´aurai aimé qu´il reprenne la pièce sur le Visa qu´il avait dans son spectacle SOS Labess, la préfecture réfléchira à deux fois... [email protected]