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Coup de baguette
Publié dans L'Expression le 06 - 12 - 2008

Encore une fois, l´avocat était là pour éviter un trois ans ferme. Le détenu jubilait avec ses deux mois. Il est revenu de loin.
Adila, la voix cassée par l´émotion, a indiqué au tribunal que lorsqu´elle avait été agressée, elle avait crié tellement fort que son mari et tout le voisinage avaient été ameutés. Décidé à aller droit sur la vérité, le juge ne perd pas son temps et lance: «Aviez-vous conscience que votre geste allait vous interdire à jamais le quartier où vous vivez?» questionne le juge qui allait aussi ajouter la gravité du délit.
«Non, cela ne m´a pas effleuré l´esprit, seul le collier m´éblouissait» répond, les yeux gonflés de trouille et le front inondé de sueur noire comme seul l´air humide d´El Harrach peut en amener en ces journées grises, grises, grises.
Le questions-réponses allait bon train. Le juge était plus que satisfait par l´intégrité du délinquant. Soudain, au milieu de la salle, une voix anonyme et sèche déchira l´air: «Pardonne-lui ma soeur. Il a un enfant comme toi». Le cri s´éteint, pas le silence:
«Qui donc crie de la sorte?» s´écrie, à son tour le président, qui invite l´auteur de l´incident à se présenter à la barre. C´est l´épouse du prévenu qui s´avance à pas pesant lourds et vides, guidée par un agent de police de service dans la salle d´audiences.
«Qu´y a t-il, ô créature (makhlouqa)? Et si cela vous était arrivé?» sermone le magistrats «C´est une bonne voisine», certifie la bonne dame dont les joues sont déjà humides de larmes. Dans la salle, l´émotion est venue s´ajouter à la somme de sympathie accumulée en direction de la victime qui, maintenant, verse des larmes tout comme sa voisine vite priée de regagner son siège et surtout de ne plus perturber l´audience intempestivement. «Respectez donc la sérénité des débats». reproche le juge. Un autre silence vient amplifier le suspense de la suite du procès.
Le président se retourne vers la victime complètement effondrée:
«Madame, que demandez-vous à la justice?» propose-t-il, comme s´il voulait aller vers le pardon.
«Je lui pardonne, M. le président, je voudrais qu´il rentre chez lui. Il a assez payé», articule-t-elle avec une profonde conviction que l´on avait compris qu´elle avait reçu la visite de la famille de l´inculpé.
«Avec tout cela, vous lui pardonnez?» balance presque le juge qui informe la victime que c´était son droit le plus absolu de faire une demande pareille. Maître Benouadalah Lamouri, l´avocat se tient le menton en attendant.
«Il vous a menacée?» dit, inquiet et prêt à rugir auprès du prévenu dont les traits se détendent, le représentant du ministère public, Messaoud Kennas.
«Non, c´est pour sa famille très honorable et correcte».
«Trois années ferme, Monsieur le président» propose le procureur, non ému par ces scènes que Kennas vit pratiquement quotidiennement lorsqu´il occupe le bureau des présentations des suspects, d´inculpés qui peuvent aller à l´accusation si le dossier va dans ce sens.
Ces demandes laissent Maître Lamouri indifférent, car il sait, par expérience, que lorsqu´une victime pardonne, c´est sur le plan «civil» seulement, l´action publique, elle, ne s´éteignant jamais. Alors, en avocat avisé, il va prendre des gants face à ce rude juge dont la réputation a fait de lui un «sans-coeur», si ce n´est un sans- foie (pas foi), car il applique la loi dans toute sa rigueur. «Monsieur le président, ma petite expérience de petit avocat que je suis me pousse à vous faire gagner du temps et aller droit au but sans revenir en profondeur sur les faits, graves vous le concevez.» lance, d´emblée, le défenseur qui tiendra effectivement parole car s´en tenant au seul fait que son client n´avait eu que la faiblesse d´une tentation de prendre un bijou porté dans une rue où les passants se comptent sur les doigts d´une seule main: «Oui, Monsieur le président, l´inculpé a reconnu avec une tonne de remords, son méfait, oui, Monsieur le président, nous n´allons pas vous faire l´injure, de réclamer la relaxe, mais convenez avec moi que trois années de prison ferme, réclamées par l´honorable parquetier, c´est plus que trop, c´est pourquoi, juste pour sauver ce jeune délinquant primaire, au casier quasi vierge jusqu´en ce moment, accordez-lui de larges circonstances atténuantes au moins pour le courage qu´il a eu de ne pas nier le méfait et d´avoir fait montre de regrets.» Le tout avait été balancé dans une atmosphère quasi religieuse, tant l´assistance ayant été littéralement «ligotée» par l´intonation et la justesse des propos du plaideur qui aura l´occasion de hausser les sourcils à l´issue de l´audience qui verra le détenu retourner en taule pour un deux mois ferme. Il est vrai que nous étions loin des deux massacrantes demandes du parquet dont le représentant ne manquera pas d´interjeter appel par la simple faute des...statistiques! Une chose est certaine: les juges du siège ont été, à maintes reprises, rappelés à l´ordre au sujet des graves délits et des verdicts...complaisants! Ah! ces juges indépendants à la limite des...rappels à l´ordre de la tutelle!


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