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Aïd...en fête
Publié dans L'Expression le 29 - 03 - 2010

Ils étaient trois debout au Ruisseau. Deux sont relaxés, le troisième risque six ans.
Hamza Makhlich est un jeune chauffeur de vingt-six ans chez un patron chinois. En cours de route, il exige de son patron une assurance car il risque gros au volant. La dispute éclate. Des coups fusent. Hamza perd son sang-froid. Il gare à droite sur la route de Zéralda, descend et jette les clés de la voiture en pleine face de son patron et s´en va.
Le Chinois court au commissariat de police et dépose plainte aussi: «En cours de route, je suis descendu pour un "flexy". Au retour, j´ai fait l´objet du vol de huit cent cinquante millions de centimes de la part de mon chauffeur aidé par ses deux cousins qui le cachent quelque part.»
La machine judiciaire se met en marche. A Bir Mourad Raïs, les deux cousins sont relaxés alors que Hamza écope de six ans ferme. L´appel est interjeté. Rendez-vous au Ruisseau. Et au Ruisseau, il n´y a plus un seul juge qui décide, mais trois, et les trois de ce mercredi sont trois renards jeunes et vieux à qui on ne peut jamais la jouer. Loin s´en faut. Alors, suivons le régal...
Debout à la barre face au frais trio de la septième chambre de la correctionnelle d´Alger, Hamza Makhlich savait qu´avec les six ans de prison ferme écopés à Bir Mourad Raïs (cour d´Alger), sa qualité de prévenu debout et devant Nadia Bouhamidi Mohammed Regag et Saïd Brahimi qui allaient l´écouter se défendre pour vol, fait prévu et puni par l´article 352 du Code pénal n´allait pas arranger ses affaires...
Mais le prévenu nie farouchement, chose qu´il n´avait pas su faire au tribunal. C´est pourquoi il avait préféré changer de conseil et choisir la tumultueuse Maître Nassima Aïd qui allait monter une plaidoirie où le stratagème «diabolique» consistait à inverser les rôles. D´abord faire de son client prévenu une victime face à la victime, en l´occurrence, le patron chinois qui, dira-t-elle plus tard devant la chambre pénale, «un gros diable qui avait provoqué son chauffeur venu réclamer ses droits». Mais comme le chauffeur parlait arabe et le Chinois, chinois, le malentendu était né et les poursuites étaient lancées.
Plaidant avec beaucoup d´assertions, martelant avec force qu´une quinzaine de jours, une Chinoise avait été appréhendée à l´aéroport Houari-Boumediene de Dar El Beïda d´Alger avec dans la valise, plus de soixante mille euros - qui peuvent très bien constituer une partie de la somme soi-disant volée par le prévenu qui s´était servi au moment où le boss chinois avait laissé cette somme dans le véhicule conduit par Hamza Makhlich.
«Monsieur le président, pourquoi suspecter mon client alors que, par petites grosses sommes en euros, les Chinois faisaient dans la fuite des capitaux en évitant de passer par les banques et dépouiller ainsi le Trésor algérien. Franchement, on ne peut pas enfermer un national qui a eu maille à partir avec son employeur chinois qui a vu, depuis qu´il séjourne dans notre pays, que notre justice jugeait équitablement que la victime soit algérienne ou étrangère. Ne tombez pas dans le piège tendu par les étrangers trop malins pour perdre des sous.»
Et là, encore, l´avocate allait honnêtement embellir et l´assistance et probablement cet attentif Regag en sifflant sans sourire, alors que les deux cousins suivaient: «Nous pensons algérien, les Chinois pensent chinois», a dit entre autres, Maître Nassima Aïd, l´avocate de celui qui a écopé de six ans ferme pour vol de huit cent cinquante millions de centimes à l´employeur chinois, bizarrement absent au Ruis-seau devant Mohammed Regag, le président de la septième chambre correctionnelle d´Alger.
L´avocate proteste contre la nature de l´inculpation: «Il n´y a pas eu de vol sur la voie publique, à l´arraché. Non! La victime ou pseudo-victime a déclaré avoir laissé cette somme dans la voiture et le prévenu n´est autre que le chauffeur du Chinois avec qui il a eu des mots désagréables échangés avant la plainte - vengeance oblige - et vous n´êtes pas sans savoir que des mots jaillissent des maux et comme le souligne fort bien un adage mongol qui dit ceci: "Lorsqu´un mot s´envole, il est difficile de le rattraper."
Cela va aux coups et les coups même réciproques mènent droit à la barre en cas de plainte», a récité à haute voix l´avocat, ce qui avait instauré un lourd silence, à commencer par celui de Maître Belaâlaâ qui substituait Maître Djamel Boulefrad constitué pour les deux autres prévenus en liberté provisoire, l´avocat étant retenu en crim´.
Continuant sur sa lancée, l´avocate de Chéraga avait appuyé sur le champignon tenant le tout pour le tout, car elle voulait absolument arracher la relaxe de ce chauffeur qui risquait de perdre sa liberté, et celle de reprendre le volant - i-e - le pain de ses enfants: «Monsieur le président, honorables conseillers, vous devez aussi savoir que le Chinois se trompe dans tous les domaines, sauf dans celui de savoir compter son argent», avait ironisé l´avocate qui avait quitté la salle d´audience sous le regard envieux de justiciables surpris par tant de hargne à la barre et surtout par la gestuelle du défenseur véritablement pris d´assaut par les gens sur les marches des escaliers de la cour d´Alger.


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