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Les cinq arguments d'un expert algérien
A PROPOS DE LA SECURITE DES BONS DE TRESOR AMERICAINS DETENUS PAR L´ALGERIE
Publié dans L'Expression le 26 - 07 - 2011

Combien de milliards de dollars l'Algérie a investi dans les bons de Trésor américains?
Peut-on imaginer que la première puissance économique et financière de la planète serait sur le chemin de la faillite?
La dette souveraine américaine vient de dépasser les 14.400 milliards de dollars, le plafond de la dette fixé par le Congrès américain était de 14.294 milliards de dollars et s'il n´est pas relevé avant le 2 août, le Trésor américain n'aura plus le droit d´emprunter sur les marchés pour financer le déficit budgétaire et par conséquent, l'Etat fédéral américain se retrouvera en «défaut de paiement».
Mais un relèvement du plafond de cette dette ne sera fait que sur un accord entre les deux grands acteurs protagonistes de la politique américaine, d´un côté l'administration du président Obama et de l'autre côté, le Congrès américain dominé par les républicains. Les débats et les discussions entre ces deux acteurs se font sur des bases politiques; d'une part, les républicains réclament des coupures budgétaires d´un montant de 2400 milliards de dollars et d´autre part, les démocrates exigent des augmentations fiscales et la suppression des allègements fiscaux accordés aux plus riches. Le relèvement du plafond de la dette s´est effectué á plusieurs reprises et cela depuis les années 1950.
Les deux agences de notation financières, Moody´s et Standart&Poors ont mis la note financière américaine sous observation et ont même menacé l´Etat fédéral américain d´un déclassement de sa note financière si un accord sur le relèvement du plafond de la dette n´est pas parvenu avant le 2 août et faisant ainsi, du bon de Trésor américain un produit financier de mauvaise qualité.
Les médias politiques financiers internationaux ont exploité à fond cette affaire de la dette publique américaine, surfant comme d'habitude sur le sensationnel et annonçant des prophéties apocalyptiques et des économistes et politiciens algériens certainement impressionnés et subjugués par les sirènes de la presse financières internationale, sont allés jusqu'à dire que les bons de Trésor américains, détenus par le gouvernement algérien aux USA, sont devenus de la monnaie de singe.
Mais peut-on imaginer que la première puissance économique et financière de la planète serait sur le chemin de la faillite? est-ce qu'un scénario pareil pourrait se produire?!
A travers une analyse bien précise et avec les arguments économiques solides, je tiens à vous prouver qu'un tel scénario est fortement improbable et même à la limite de l'impossible et que les bons de Trésor américains sont et demeurent les meilleurs et les plus sûrs produits financiers qui existent dans le monde de la finance; mes arguments sont au nombre de cinq:
1- L'indicateur de la solvabilité: depuis leur création au milieu des années 90, les CDS (Credit Default Swap) sont devenus les meilleurs indicateurs de solvabilité d'un Etat ou d'une entreprise et en même temps, ils sont de véritables baromètres pour mesurer le risque d'un défaut de paiement d'un pays quelconque.
Le CDS est une sorte de prime de risque payée par le créancier pour sécuriser son argent, or l'on constate à travers l'indice Markit qui regroupe les CDS de différents pays, que le CDS américain de 5 ans s'élève à 54,32 Bassis Points alors que le CDS de 5 ans de l'Allemagne qui est l'économie la plus solide et la plus stable d'Europe, se retrouve à 57,45 Bassis Points. Cela veut dire que pour sécuriser 10 millions de dollars des bons de Trésor américains, il faut payer 54.320 dollars alors qu'il faut payer 57.450 dollars pour sécuriser le bon de Trésor allemand. Vous voyez bien à travers cette comparaison que le papier américain est plus sûr que le papier allemand.
Pour sécuriser 10 millions de dollars du bon de Trésor français, il faut payer 103.000 dollars (le CDS français de 5 ans est de 103 Bassis Point) et pour sécuriser 10 millions de dollar du papier grec, il faut payer 1,653 million de dollars.
2 - L'indicateur des taux d'intérêt: si l'Etat fédéral américain était sur le chemin d'une défaillance de paiement, on aurait certainement assisté à un effondrement des prix des contrats à terme (futurs) des bons de Trésor américains puisque les taux d'intérêt seraient sans aucun doute puissamment propulsés vers le haut comme ce fut le cas avec les taux d'intérêt grecs et irlandais, or ce que l'on constate aujourd'hui est que ce scénario ne s'est pas produit et à titre illustratif voici quelques cotations: le bon de Trésor américains de 5 ans le 5-Year T-Note est coté à 120 -165s et son constat à terme de décembre 2011 est coté à 119 - 087s, celui de mars 2012 à 118 - 147s, celui de juin 2012 á 117 - 207s et finalement celui de septembre 2012 à 116 - 267s.
Á travers ces différentes cotations vous pouvez constater qu'il n'y a pas d'effondrement des prix ni de grands écarts entre le prix du bon de Trésor et son futur ni de grands écarts entre les futurs eux-mêmes.
3- La position du dollar américain: avec tous les commentaires apocalyptiques de la presse financière internationale et les menaces des agences de notation financières sur un possible défaut de paiement de l'Etat fédéral américain, la monnaie américaine ne semble pas être affectée par ces informations pessimistes. Sur la parité euro/dollar, la fluctuation a été timide allant de 1,38 à 1,43 et sur la parité dollar/yen de 79 à 84 et sur celle du pound/dollar de 1,58 à 1,63.
Ces cotations de différentes parités reliées au dollar américain montrent bien que les intervenants sur le marché du Forex ne croient pas à la faiblesse de l'économie américaine ni à la faiblesse de la monnaie américaine.
4 - L'américanisation de la dette américaine: en 2007 la part des investisseurs étrangers détenteurs de la dette financière de marché américaine était de l'ordre de 52,20% mais après la crise financière de 2008, cette part a chuté et s'est retrouvée à 48,10 au début de 2009, mais malgré cela les investisseurs américains ont pris le relais et aujourd'hui l'on constate, d'après les statistiques publiées par la FED (la Banque centrale américaine), que 51,48% de la dette financière du marché américaine est aux mains des investisseurs américains et à titre explicatif, les institutions financières américaines détiennent 18,9% de la dette financière de marché américaine, les institutions publiques possèdent 15%, les ménages américains détiennent 9,7% et finalement les PMI-PME, les dealers et les brookers partagent 8,3%.
Toute cette démonstration pour montrer l'attractivité des bons de Trésor américain aux yeux des investisseurs locaux.
5 - La bonne santé financière des entreprises américaines: on dit c'est l'entreprise qui crée la richesse d'un pays et dans ce contexte, on remarque cette semaine, lors de la publication des résultats trimestriels, que la plupart des grandes firmes américaines avaient affiché d'excellents résultats trimestriels allant souvent jusqu'à battre les pronostics les plus optimistes des analystes financiers.
Les institutions et les entreprises algériennes vivent dans un monde gouverné par l'opacité et la politique des coulisses et la Banque centrale d'Algérie n'échappe pas à ce monde sinon, comment expliquer que le chef de cette banque, M. Mohamed Laksaci, garde un silence religieux sur le montant de l'argent du peuple algérien investi aux USA.
Au mois de mars 2006, l'ancien conseiller du président américain Bill Clinton, le nommé Gene Sperling, avait déclaré aux étudiants de l'université de Boston en ces termes: «Je ne comprends pas comment se fait - il qu'un pays comme l'Algérie verse la moitié de son PIB pour l'achat de nos bons de Trésor?» C'était en 2006 et le PIB algérien de l'époque était de 100 milliards de dollars.
Cela veut dire que l'Algérie détenait à l'époque déjà, 50 milliards de bon de Trésor américain. Il est vraiment navrant qu'une telle information nous est parvenue par un Américain et non pas par une responsable algérien dont le premier concerné et habilité, le patron de la Banque d'Algérie, cela est la première certitude.La seconde certitude nous parvient du Rapport mensuel du mois de mai 2011 de la FED (la banque centrale américaine) où l'on apprend que la somme des montants des bons de Trésor détenus par tous les pays de l'Opep réunis, à l'exception de l'Iran, s'élève à 229 milliards de dollars et en mars, c'était 211 milliards de dollars. Si l'Algérie détient 50 milliards de dollars en bons de Trésor américains en 2011, cela signifie que notre pays détient la part du lion devant les richissimes pays du Golfe ayant des mégafonds souverains!
Oui, on a le droit de se poser beaucoup de questions.
Expert boursier et analyste à la banque suédoise Hagtrömers och Qviberg


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