Les enseignants rejettent donc en bloc les arguments de leur directeur de Centre. La communauté des enseignants du supérieur du centre de Bouira monte au créneau et dénonce les louvoiements de l'administration qu'elle accuse de jouer au clair obscur. Drivés par M Achour Tamdjiat, un vieux routier du syndicalisme, ils se disent otages d'un statu quo sciemment entretenu par l'administration et brandissent une plate- forme de revendications, où, apparaît en premier plan le problème du logement. Ce dernier semble donc occulter leurs autres préoccupations, pourtant bien réelles, telle la gestion des carrières ou les bourses de courte durée et les charges pédagogiques. En effet, la question du logement qui se pose avec acuité pour la majorité des enseignants, ne semble pas inquiéter outre mesure l'administration que l'on accuse de jouer la carte du pourrissement. Les enseignants ne peuvent se résigner face à cette inertie et cet immobilisme «légendaires» qui voient les attentes des enseignants relégués au second plan, voire jetées aux calendes grecques, lit-on dans un virulent communiqué adressé à notre rédaction. Cette attitude est d'ailleurs carrément qualifiée de mépris envers les enseignants auxquels l'on dénie le droit constitutionnel au logement. A ce propos ils reprochent au directeur «des errances dans le discours». Aussi, et devant cette situation, le Cnes s'insurge devant ce qu'il qualifie de black-out total généré par un désengagement jamais égalé de l'administration qui «préfère plutôt le jeu trouble». «Devant la situation de flou et d'ambiguïté qui entoure le volet logement, notamment le blocage injustifié et injustifiable de la distribution des habitations tant attendue par les enseignants, le Cnes dénonce une inextricable situation digne d'une prise d'otages.» Les enseignants rejettent donc en bloc les arguments de leur directeur de Centre auquel ils reprochent de distiller des arguments contradictoires, «dignes de subterfuges, lesquels dénotent à chaque fois la logique d'exclusion et de déni de droit tant souhaités par ses soins et ceci dans le but de priver les enseignants des logements au profit d'autres de son choix par des mesures que tout le monde connaît.» Devant cette logique d'engagement /désengagement le Cnes se dit en droit de s'interroger si le premier responsable du Centre n'est pas en train d'agir sous l'effet des prédateurs qui tentent d'asseoir leur logique mercantiliste afin de s'offrir un deuxième ou un troisième logement garants d'une rente mensuelle.