La bru poursuit sa belle-mère coupable d'insultes et d'injures. Hou, là, là... «La bru aurait pu être sa propre fille», a lancé d'emblée Maître Azeddine Gasmi, l'avocat de la vieille inculpée, Hadja Rabéa qui affronte Asma, sa bru, face à Larguette, la juge de Koléa (cour de Blida). Cette même juge qui a eu la patience d'écouter les deux femmes pleurnicher, histoire d'émouvoir le tribunal. Les deux femmes, la belle-mère et la bru qui a, comme devait le souligner à la barre Maître Gasmi le conseil de la vieille dame, l'âge de sa fille, s'étaient levées résolument lorsque le sympathique greffier barbu avait craché leurs coordonnées depuis le pupitre. Et en se levant spontanément, c'était pour se précipiter à la barre, tenter de parler en premier, i-e, partir en pole position et pensant dans la foulée comme un boxeur qui balance le premier gnon pour un K.-O. assuré. Hélas, pour l'une d'elles, la procédure à la barre veut que la première à s'exprimer est l'inculpée tenue de ne répondre qu'aux questions du tribunal. Et ne répondre qu'aux questions du tribunal tenu bien en main par cette lumineuse Larguette qui va, question après question, bâtir sa décision autour du chapelet de réponses pas toutes nettes. Pire! Certaines réponses laissaient deviner que l'inculpée voulait la relaxe à prononcer sur le siège sans autre forme de...procès. Elle a considéré et considère toujours qu'elle est aussi blanche qu'un drap dans son enveloppe un jour de sa vente. Le comble dans ce sale dossier «familial», c'est qu'il y a eu poursuites après le dépôt de plainte. Donc, le fils d'El Hadja et époux de Asma S. savait. Il était au moins au courant des histoires vécues at-home par les deux femmes lesquelles n'auraient jamais dû arriver à la barre. Et là, nous nous interrogeons sur le rôle de la police judiciaire dont certains chefs sont prompts aux longues audiences sans penser à classer purement et simplement certains dossiers où il n'y a pas de quoi dramatiser. Qu'a dit de si grave la belle-mère à sa bru? La victime l'a répété à la barre sans que la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Koléa (cour de Blida) n'ait insisté. Mais la loi étant ce qu'elle est, la Cour suprême ayant recommandé aux inculpés et victimes, voire les témoins, de répéter mot à mot ces fameuses insultes, juste de quoi offrir l'application de la loi sans que l'adversaire, qui sera alors «puni», ne trouve à redire, surtout que l'audience étant publique, l'assistance sera, en l'espèce, un immense et équitable témoin. Evidemment, il sera question d'une parole contre une autre. Et là, heureusement pour l'équité et l'honneur de la justice, il n'y a pas de vide juridique avec l'apport de témoins. Les témoins! ces fameux témoins que, pour notre part, évitons souvent juste pour ne pas voir notre sang virer dans les veines puisque précisément, certains témoins ignorent le sens d'une prestation de serment de ne dire que la vérité, passent à côté et font dans le n'importe quoi pour ne rien dire! Le dossier a été soigneusement mis en examen par une Larguette, cette juge qui fait montre, d'une magistrate pointilleuse. Tant mieux!