Les jeunes Algériens ne reconnaissent l'autorité de la police que lorsqu'ils voient l'uniforme... En s'emportant, il brandit une arme blanche à la face des flics en uniforme. Le jeune Brahim L. est maîtrisé, souillé, il avait sur lui beaucoup de cachets psychotropes et une...ordonnance, aussi vieille que...l'Edit de... Nantes! Face à la chambre correctionnelle de la cour de Boumerdès, Saïd L. reconnaît sa «démence passagère». «Je ne me suis même pas aperçu de l'uniforme du policier!», dit-il entre les dents. Il a parlé entre les dents car il craignait que le président ne soulève ses antécédents judiciaires. Brrr! La bête noire d'un récidiviste est son casier. Mais tout inculpé a aussi son côté chanceux: celui de Brahim l. est d'avoir comme avocat, le fougueux Maître Benouadah Lamouri un plaideur habitué des lieux à «Rocher Noir», un rocher où on bosse à l'aise car il y a une ribambelle de magistrats pas mauvais du tout. Ce jour-là, Maître Lamouri qui s'était entretenu en taule discuter avec son jeune client, avait dans sa gibecière plusieurs cartouches à... répétitions car il savait par expérience qu'en rabâchant ce qui pouvait adoucir le tribunal c'était beaucoup plus la persuasion surtout que l'avocat de Dar El Beïda sait reconnaître à trente km un magistrats qui ne craint pas les éléments de la police judiciaire mais plutôt il a une peur bleue de passer à côté de l'application de la loi. Alors, au cours de sa plaidoirie, il est revenu sur les «silences voulus de son client». «Monsieur le président, vous avez dû remarquer que Brahim n'a pas répondu à toutes vos questions. Savez-vous pourquoi? simple. Il a répondu à ce qu'il a fait. Le reste relève de la science-fiction. Il vous a expliqué qu'il s'était rebellé contre le flic en civil. Mais dès qu'il a vu arriver ceux en uniforme il s'est calmé et les a suivis au poste. Voilà pour ce qui est de la rebellion contre les forces de police dans l'exercice de leurs fonctions», a dit le défenseur qui savait que le président écoutait et donc qu'il fallait enfoncer le clou. Il a abordé avec beaucoup de persuasion le côté» détention de cachets psychotropes» délit prévu et puni par la loi 18-04 du 25 décembre 2004 relative à la lutte contre le trafic de drogue. Ne voulant pas volontairement «dénuder» les côtés sombres de cette loi, Maître Lamouri a préféré caresser dans le sens du poil. Il articule: «Monsieur le président, on nous informe qu'il avait sur lui des cachets-psychotropes» mais on oublie de préciser le nombre: 10.000? dix mille? Non, monsieur le président il n'avait sur lui que sept: un cachet par jour et comme il lui arrive de sortir de Corso, il peut très bien passer une nuit à Tidjalabine, Reghaïa ou encore Aïn Taya. Quant à l'ordonnance, elle n'est pas si périmée que l'on puisse croire. Il a une ordonnance tous les trois mois. Celle que l'on a trouvée sur lui en avait six, soit une ordonnance qui est prévue par la loi. «C'était presque révolté le conseil qui n'a eu de cesse de regretter le fait que la garde à vue a précédé une détention préventive abusive. «Ce n'est pas une criminel. et demander sept ans d'emprisonnement ferme n'est pas raisonnable. Oui, vous prouvez lui infliger cette peine mais en lui accordant le sursis car le dossier est banal» a conclu Maître Lamouri qui devra attendre ne semaine avant de prendre acte du verdict surtout que le président a eu un comportement plutôt agréable