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"On a fait un mauvais départ dans l'audiovisuel"
BRAHIM BRAHIMI, DIRECTEUR GENERAL DE L'ESJ, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 28 - 02 - 2013

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Ayant plus de 41 ans d'expérience dans le domaine des médias, auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier traite de la problématique des droits de l'homme. Brahim Brahimi est actuellement directeur général de l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ). Dans cet entretien, il a bien voulu nous éclairer sur la question de la communication institutionnelle et bon nombre de questions liées aux médias en Algérie.
L'Expression: M Brahimi, le déficit de la communication institutionnelle est fortement relevé, à commencer par la défaillance qui a marqué la communication portant sur l'attaque terroriste du site de Tinguentourine. En tant que spécialiste des médias, quelle lecture faites-vous du sujet?
Je pense que l'Etat a bien réagi. Car, dans toute situation de guerre, il y a un minimum de blocages. Sinon, on pouvait faire en sorte que cette information tourne mal. Cela se passe dans tous les pays du monde. L'Algérie n'a pas cédé au terrorisme. Je crois qu'il faut être très sévère contre le terrorisme et les rapts d'enfants. Durant la tragédie nationale, j'ai dit j'accepte d'être censuré, j'accepte que mon courrier soit lu parce que je n'ai rien à perdre. On était en état d'urgence. Mais à un certain moment, il faut en finir avec la censure. L'état d'urgence finit par bloquer les libertés. Donc, lorsqu'il y a un danger suprême, il faut accepter que la liberté soit limitée en raison du danger qui pèse de manière plus important.
Revenons à la dernière rencontre que vous avez animée sur la liberté de la presse et le droit à l'information. Qu'en est-il justement de l'importance de cette journée?
L'importance réside dans la rencontre des représentants des associations, de la société civile qui sont venus de plusieurs régions du pays. J'aurais aimé que tous les représentants des droits de l'homme soient présents à cette rencontre. Aujourd'hui, il y a plusieurs associations qu'il faut réunir. Lorsqu'on est volontaires et on travaille avec amour pour le pays, on ne peut que réussir. Mais, malheureusement, je crois qu'il y a un manque d'organisation et de contacts entre les différents réseaux. Il faut les aider sur le plan des lois. Il y a un manque de lois dans ce sens. Pour rappel, le décret du 4 juillet 1988 portant sur le droit à l'information du citoyen, doit être revu et complété. Ce décret est important, mais son article 34 précise qu'il faut créer des cellules à l'échelle locale et nationale pour assurer le droit à l'information aux citoyens. Or, aujourd'hui, les informations administratives auxquelles le citoyen a droit ne sont pas précisées. Deuxièmement, ces cellules n'ont jamais été créées. On a créé, en revanche des cellules dans les wilayas et au niveau des daïras et j'aimerai aussi qu'elles soient créées au niveau des Assemblées populaires communales (APC), afin d'aider les citoyens à s'informer. Mais à condition aussi, qu'il y ait des commissions qui prennent en charge les requêtes des citoyens. C'est-à-dire, le décret du 4 juillet 1988 doit être suivi par un décret d'application pour faire appliquer le droit à l'information.
Peut-on réussir un tel projet alors que l'organisation des médias en premier lieu, est toujours défaillante et ce, à commencer par le Conseil supérieur de l'information (CSI), qui n'est pas installé depuis?
Je crois qu'il y a une institution qui est prévue pour la presse écrite, à savoir l'autorité de régulation. Moi, j'ai toujours dit qu'on n'a pas besoin d'une autorité de régulation pour la presse écrite. Mais on a besoin surtout des textes pour préciser les aides de l'Etat pour le principe de la transparence. Ainsi, nous ne pourrons pas avoir des journaux qui appartiennent à des personnalités ou à des partis politiques sans qu'ils ne soient déclarés. Il faudrait aussi que les changements qui interviennent à la direction d'un journal soient connus de tous. S'agissant de l'audiovisuel, il est nécessaire de créer cette institution, mais à condition que les personnes qui représentent les journalistes, la société civile, soient des gens crédibles. Je dois reconnaître que le CSI qui a été créé en 1990, a été marqué par des élections libres et démocratiques. Il a commencé à faire un bon travail, mais malheureusement, il a été dissous le 26 octobre 1993 et depuis, il n'y a plus d'organisation dans ce genre. C'est vraiment dommage. Donc, nous avons besoin des textes qui précisent les aides de l'Etat à la presse et d'un Conseil supérieur de l'information et surtout des commissions de communication au niveau des APC, daïras, APW et au niveau des ministères. Il faudrait aussi avoir, en parallèle, des commissions neutres avec des personnalités reconnues comme des avocats, des médecins et plus qui travailleront dans l'intérêt général. Ces commissions auront justement la mission de défendre les intérêts généraux des citoyens.
Le non-respect de l'éthique médiatique et professionnelle est souvent décrié, n'est-ce pas?
Ah! J'ai toujours dis qu'il faut une synergie au niveau local et régional. Lorsque vous avez un bon wali qui communique, les journalistes travaillent librement. Ils s'invitent souvent à voir le wali et de là, les journalistes font leur boulot dans les règles de l'éthique. Lorsqu'il y a bureaucratie, on fait face à la maffia locale ou régionale qui intervient. Les journalistes subissent l'influence de ces forces nuisibles. Mais lorsqu'il y a transparence, les journalistes travaillent dans la transparence sans problème. Je crois que le journaliste en Algérie subit l'influence de son milieu et parfois des milieux défavorables. Donc, le travail de l'information est lié à l'évolution des institutions. Mais, quoique l'on dise, je crois que la presse algérienne a réussi à assurer un minimum. La jeune génération des journalistes doit reprendre le travail de ses aînés qui ont fait un travail très positif. Car il y va de leurs intérêts et de l'intérêt général et du pays Mais il y a aussi le travail de l'école qui est à la base de toute évolution. L'organisation des journalistes pour défendre leurs droits, à commencer par la convention collective pour l'amélioration des conditions sociales professionnelles est plus que nécessaire.
M.Brahim, qu'en est-il justement de l'évolution des médias qui constituent le socle du développement en l'état actuel des choses?
Depuis 1990, il y a eu une véritable explosion de la presse écrite quotidienne. Les journaux hebdomadaires qui n'ont pas réussi faute de publicité, à l'instar du journal El Mouhakak. Le seul journal qui a dépassé les 100.000 exemplaires était Algérie Actualité et ce, au temps du parti unique. Pourquoi? Les journalistes ont commencé à parler des problèmes de la société depuis les années 1990. Ils ne se contentaient pas seulement de reprendre l'information protocolaire. C'est-à-dire que cette presse ne se soumet pas aux règles et aux pressions qui émanent du secteur gouvernemental ou du secteur privé. C'est un acquis extraordinaire surtout qu'en Algérie, ce sont des journaux du secteur privé, mais qui ne dépendent pas des entrepreneurs économiques. Maintenant, il faut qu'il y ait une transparence et qu'on sache exactement qui dirige quel journal. Parce qu'il y a beaucoup de flou et d'hommes de paille.
A la télévision et à la radio, on observe toujours le monopole de l'Etat. On vient d'autoriser des chaînes illégales qui appartiennent à des clans du pouvoir. Partant de ce constat, je dirais que c'est un mauvais départ. Parce que, la télévision est assez regardée. Plus tard, on va se rendre compte que ce sont des télévisions qui ne peuvent pas tenir la route en raison de la concurrence des télévisions étrangères. L'Etat doit intervenir positivement.


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