Un événement passé inaperçu la direction ne veut pas médiatiser un programme dont le moins que l'on puisse dire reste ridicule. La troisième édition du Festival de Tikjda s'est terminée comme elle a commencé, dans l'anonymat total et un désintéressement unanime. Hormis l'édition expérimentale, toutes les autres rencontres ont connu plus de bas que de hauts. La direction de la culture, en charge de l'organisation continue dans son tâtonnement, son entêtement et son art de la bricole. Certains parlent même d'une réelle volonté des responsables de cette direction de briser l'espoir de voir Bouira dotée d'un festival semblable à celui des autres wilayas du pays. Le lancement du projet n'avait pas fait beaucoup d'heureux sur le versant nord du Djurdjura où certains croient avoir l'exclusivité et la primauté sur la culture algérienne en générale et berbère plus particulièrement. Le programme confectionné à la hâte s'est voulu une troisième fois un remplissage et reste loin d'un quelconque voeu d'attirer les foules. Les artistes conviés sont natifs de Bouira. Ce choix répond certes à la vague de protestation causée par la programmation de l'édition passée où une chanteuse inconnue au bataillon, et moyennant des millions de centimes, avait, en play-back, animé une soirée quand des artistes plus connus qu'elle n'étaient pas retenus. La volonté de casser l'élan initié par l'édition expérimentale qui avait vu les Aït Menguellat, les Abranis, Benzina, Raina Rai, cheb Anouar... se produire devant les familles, est manifeste pour ne pas dire voulu. Même la presse censée être un relais publicitaire n'a pas été associée et informée de l'événement. La raison est pour les plus initiés, simple: la direction ne veut pas médiatiser un programme dont le moins qu'on puisse dire reste ridicule. L'autre fait qui confirme cette appréhension concerne les autres activités inscrites en marge de ce festival. Randonnées, exposés sur la faune et la flore, deux activités qui peuvent s'inscrire dans la perspective de faire connaître le site de Tikjda, surtout que le festival se devait d'être un moyen de relance du tourisme. Que vient faire alors au milieu, une exhibition de boxe si ce n'est pour remplir le grand vide qui caractérise cette édition. Lors de la seconde édition, le programme s'est rétréci tel une peau de chagrin pour se résumer aux quelques noms connus sur la scène locale. La participation reste loin des espérances quant à un festival qui se voulait un concurrent de ceux de Djemila, de Timgad... Justifier cela par l'opposition des écologistes de la région qui selon des dires auraient réagi à la domiciliation de l'activité en plein parc du Djurdjura, n'est autre qu'une tentative de «cacher le soleil avec un tamis». La direction de la culture de Bouira connaît un net frein comparativement aux années passées. Si par le passé les responsables du secteur avaient occupé l'espace en programmant des activités nocturnes, dans les salles ou en lieu ouvert, ces deux dernières années, le programme se limite à quelques activités en catimini. Les couacs de cette direction sont nombreux. Pour le volet réalisations, ni le Théâtre de verdure à Bouira, ni l'annexe de la Bibliothèque nationale, ni le Théâtre régional... ne sont à ce jour prêts. Ces projets et bien d'autres traînent dans le temps et le wali précédent avait à maintes sorties accusé nommément cette direction d'être à l'origine de ces retards. Le niveau et le secret qui entourent l'organisation de cette 3e édition laisse croire que ce sera peut-être la dernière. Bouira qui reste un carrefour de la culture mérite mieux.