C'est devant un parterre dense, une ambiance des grands jours non sans quelques craintes ou appréhensions, quant à l'assaut éventuel et éminent de la police, que le directeur du Matin Mohamed Benchicou a signé son livre, hier, au siège du journal, à la maison de la presse du 1er-Mai, Tahar-Djaout, «Bouteflika, une imposture algérienne» sorti le même jour aux éditions Le Matin, les professionnels du métier, journalistes mais aussi, caricaturistes comme Dilem et notre Aladin, toute une délégation de l'interwilayas, des artistes à l'image du plasticien Azwaw Mammeri et bien d'autres sont tous venus soutenir et encourager Mohamed Benchicou, dans sa démarche et son combat pour la légalité et la liberté d'expression et d'opinion. On se bousculait pour pouvoir acquérir ce fameux livre au goût de soufre et se le faire dédicacer. Au rythme où vont les choses, ce livre est en passe de devenir le best-seller de l'année eu égard à «l'engouement» sans précédent dont il fait l'objet de la part des gens en général et du système en particulier...On veut se l'arracher à «tout prix». Ce qui déplairait justement à certains qui verraient là, une main «basse» sur les secrets de l'Etat. Quoi qu'il en soit, l'enthousiasme régnait en maître mot malgré le sentiment d'oppression. Les policiers veillaient, non loin, au grain. D'aucuns les avaient remarqués et reconnus malgré leurs vêtements civils, postés à côté et à l'extérieur de la Maison de la presse, prêts à intervenir à n'importe quel moment. Cela n'a pas empêché le bon déroulement de la vente-dédicace qualifiée de «merveilleuse» par M.Hachim appelé communément «Damouh», porte-parole délégué du mouvement citoyen et d'ajouter: «C'est un défi au pouvoir qui nous oppresse». Sollicité de partout comme une star, nous avons pu tout de même arracher cette phrase cinglante de Mohamed Benchicou, quant à ses impressions suite à cette manifestation qui a pu avoir lieu finalement avec succès: «C'est une gifle pour le pouvoir oppresseur et un acte de courage des Algériens qui ne se laisseront jamais intimider par lui.» En effet, avec l'interdiction faite aux libraires de vendre ce livre, certains n'ont pas cédé à l'image du représentant d'El Ijtihad qui en a acheté une dizaine.