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Pourquoi l'Algérie importe les feuilletons syriens (2e partie)
Publié dans L'Expression le 07 - 08 - 2013

«Quand le vieux lion se meurt, même les chiens ont du courage et lui arrachent les poils de sa moustache.» Proverbe syrien
Plus de dix ans après la crise égyptienne, les feuilletons égyptiens ne reviendront pas sur le petit écran algérien. Une nouvelle donne a poussé encore l'Algérie à importer en masse les feuilletons syriens: la guerre civile en Syrie. L'Algérie est l'un des rares pays du Monde arabe qui a ouvertement soutenu le régime du président Bachar El Assad dans sa lutte pour le maintien, se positionnant sur la même ligne que la Russie. La télévision diffuse quotidiennement des sujets sur la situation en Syrie en mettant en exergue les informations sur la victoire des forces loyalistes sur la rébellion syrienne. Ce soutien politique d'Alger pour Damas s'est également traduit par le soutien financier pour la production audiovisuelle syrienne, sachant que les feuilletons syriens comme égyptiens sont produits par des entreprises audiovisuelles étatiques. C'est pourquoi depuis quelques années, l'Algérie, par le biais de sa télévision publique, importe en masse des feuilletons syriens pour soutenir «politiquement» la Syrie, mais surtout combler le vide laissé par les feuilletons égyptiens. Le traditionnel feuilleton de 19h diffusé sur l'Entv qui était la chasse gardée des feuilletons égyptiens est désormais occupé depuis plus de dix par les feuilletons syriens. Si l'Entv n'a pas acheté la série Bab El Hara (droits de télévision très chers) connue pour être la série syrienne la plus regardée dans le Monde arabe, la télévision algérienne a diffusé durant les saisons 2011 et 2012, une série syrienne qui se rapproche du même concept historique et dramatique. Pour le Ramadhan 2013, la tendance pour le feuilleton syrien s'est une nouvelle confirmée mais cette fois, ce n'est pas seulement pour la télévision algérienne, qui diffuse des productions syriennes, mais aussi la grande majorité des télévisions privées algériennes, boycottant aussi les feuilletons égyptiens. Ainsi, pour le programme télé de ce mois sacré, l'Entv diffuse quatre productions syriennes: Zounoude essit 2 de Tamer Ishak, Zaman El Barrouth 2 de Ahmed Brahim Ahmed, Super Family de Fadi Salim et Leila Tania Baa El Alf de Ameur Fahd. La télévision privée algérienne Echourouk TV s'est également inscrite dans le soutien au peuple et à la production syrienne puisqu'elle a contribué à la production en Algérie de la série comique Maraya avec le grand comédien Yasser Adhama. La série qui était tourné à Damas a dû déplacer son plateau de tournage en Algérie en raison de la situation sécuritaire instable. Echourouk TV a diffusé également une grande série syrienne Kamar Eccham (une version proche de Bab El Hara avec la star syrienne Mouna Wassef). Une autre vedette du cinéma et de la télévision syrienne est présente sur une télévision algérienne privée puisque Duraïd Laham, passe sur Dzair TV dans la série Sanaoûd baâda kalil. Enfin la nouvelle télévision privée Al Atlas TV a également programmé deux importants feuilletons syriens: Fi qalab el lahib le premier feuilleton syrien produit durant la révolution et Sakf el aalem, réalisé par le célèbre réalisateur Anzour. Au total, neuf feuilletons syriens sont diffusés sur quatre chaînes algériennes durant ce mois sacré: Entv, Al Atlas TV, Dzair TV et Echourouk TV, ce qui confirme l'idée de soutien total de l'Algérie à la production audiovisuelle syrienne.
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