«On aurait aimé que le problème des assurances sociales soit posé dans toute sa profondeur car le vrai citoyen ne bénéficie pas d'une bonne couverture», a déploré Othman Laouer de l'AVV. Encore un avantage pour les élus du peuple. Ces derniers vont bénéficier d'une couverture de la sécurité sociale même à l'étranger. La Cnas prendra en charge les représentants de la communauté nationale à l'étranger. C'est ce que prévoit le projet de loi amendant l'article 84 de la loi relative aux assurances sociales qui a fait l'objet de débats hier à l'APN. Il n'y a pas que les députés. Le corps diplomatique et les représentants des chancelleries à l'étranger, les émissaires qui activent dans le cadre de la coopération et de l'éducation et même les étudiants et les stagiaires qui poursuivent des formations à l'étranger. Ce projet de loi vise, selon le ministre, à améliorer les prestations de service pour les assurés sociaux. La commission parlementaire de la santé et des oeuvres sociales a élargi cet avantage pour toucher les artistes. «Vu qu'ils représentent l'Algérie à l'étranger, il a été jugé utile d'inclure cette catégorie dans cet amendement», a soutenu la commission dans son rapport final. Les députés ont saluée le gouvernement sur cette mesure qui tend à offrir aux élus activant à l'étranger une couverture digne. Lors des débats, ils étaient nombreux à féliciter cette initiative. Même les partis de l'opposition l'ont saluée. Cependant, ces derniers reprochent au gouvernement de traiter les problèmes d'une seule catégorie sans l'élargir à tous les citoyens. «Revoir un seul article pour traiter juste le cas d'une catégorie est insuffisant», a estimé le député Naâmane Laouer de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Selon lui, le gouvernement est en train de traiter le problème dans la forme et non pas dans le fond. «On aurait aimé que le problème des assurances sociales soit posé dans toute sa profondeur, car le vrai citoyen ne bénéficie pas d'une bonne couverture», a-t-il déploré en précisant que «pour des ordonnances qui coûtent plus de 2000 DA, on rembourse des miettes». Ce député propose de revoir tout le système de gestion de la Cnas pour plus de transparence. Le député Rachid Khan du PT a critiqué également l'amendement d'un seul article de toute la loi. Pour lui, cela ne réglera pas grand-chose. «C'est l'arbre qui cache la forêt», a-t-il affirmé. Le député Filali partage également cet avis estimant que le projet doit prendre en charge les préoccupations d'une large couche de la société. Il s'est interrogé quant à la généralisation de la carte Chifa. Par ailleurs, les débats étaient une occasion pour les députés de soulever les différents problèmes. Le député Nacer Hamdadouche de l'Alliance de l'Algérie verte a saisi l'occasion pour dénoncer l'étouffement de l'opposition. «On fait dans la surenchère au nom du nationalisme et on diabolise l'opposition», a-t-il déploré, une déclaration qui a fait réagir le président Ould Khelifa appelant le député à ne pas sortir du sujet. «Vous nous poussez à utiliser d'autres moyens», a avertit le député de l'Alliance. M.Ould Khelifa a invité ce dernier à poursuivre son intervention à condition de se référer au projet de loi, ce qui n'a pas été du goût du concerné. «C'est une atteinte à la liberté d'expression, le député est libre de s'exprimer sur les sujets qui l'interpellent», a-t-il déclaré avant de clore.