«La réconciliation est toujours possible même entre les ennemis, alors que dirions-nous entre les citoyens d'un même pays, appartenant au même champ culturel, même histoire, même sort et destin...»pour M. Bouamrane, la réconciliation nationale est la solution adéquate à la crise qu'a vécue notre pays pendant cette décennie rouge et noire. «Les égarés, il y en a partout, et l'histoire de tous les peuples est traversée de drames. La situation est délicate, certes, mais il faut bien admettre l'évidence» a-t-il déclaré, tout en se basant à cet effet sur des versets coraniques et des exemples tirés directement de l'histoire universelle. «Le concept de la réconciliation est l'un des fondements mêmes de la religion musulmane. Il faut pardonner», n'a-t-il cessé de répéter. Cependant, les familles des victimes qui ont été directement ou indirectement touchées par ce drame, sont-elles prêtes à pardonner? Faut-il ou pas appliquer la loi du talion? Est-ce qu'il y a de pardon sans justice? Que dit l'Islam?. Cette série de questions taraude en effet les esprits qui se sont penchés sur l'étude des concepts de la réconciliation et de la concorde civile. D'autant plus que l'Islam est clair en ce sens: «Seul le mort est capable de pardonner». Par ailleurs, ce sujet ne cesse d'alimenter l'actualité nationale, notamment avec les incessantes revendications des associations des familles des victimes du terrorisme. «L'Islam incite toujours à la tolérance». «Dieu est clément et miséricordieux, il faut composer avec la réalité. Si on se heurte à des obstacles d'ordre psychologique, on commence par éloigner le criminel» s'est exclamé M.Bouamrane. Cependant, a-il ajouté: «Il faut étudier les dossiers des personnes incriminées cas par cas. Et si la preuve est faite, qu'un sujet qui demande à être pardonné est impliqué dans des actes criminels, il faut qu'il soit sanctionné. Sinon le soumettre à rude épreuve si cela peut paraître nécessaire». «Il faut étudier les cas pour choisir les solutions les plus adéquates, mais le principe du pardon est l'un des préceptes fondamentaux de notre religion. Et notre Livre est pénétré de cette idée de pardon». Le président du Haut Conseil islamique cite à cet effet une série de versets coraniques: «Répondez au tort qui vous a été causé par le pardon», un principe qu'il faut adopter avec discernement et générosité.